dimanche 14 avril 2019

Le plus grand scandale


La mort n'a pas dit « Jacques a dit ».

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Le grand Pan est mort !


26 avril. —  Suétone raconte que du temps de Tibère on entendit crier dans les forêts : « Le grand Pan est mort ! »

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune fille lisant Prière d'incinérer. Dégoût de Luc Pulflop

Une affreuse mascarade


Pour le constipé, le séjour périodique dans les « goguenots » est à la fois un exutoire, une torture rituelle d'expiation, un délire surréaliste, une célébration de la folie.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Canard


Faire fondre sur la cuillère chauffée à blanc de l'inaction le canard de la néantisation du monde. (En hommage à Georges Dazet)

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Tufs


25 avril. — Outre les tufs calcaires, il existe encore des tufs volcaniques, notamment celui que les Italiens nomment peperino, dont on fait à Rome un usage fréquent dans l'architecture.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune fille lisant l'Océanographie du Rien de Raymond Doppelchor

Prêcher d'exemple


« Voir clair » (Gragerfis), être « dans l'immédiate proximité du Rien » (Banquine), « écarter les rideaux qui nous séparent du pachynihil » (Doppelchor). Et puis, par l'homicide de soi-même, propager cette révélation, aider les autres à s'ouvrir à leur tour.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

samedi 13 avril 2019

Plâtre


La calcination du gypse fournit le plâtre, selon la version perverse d'Irénée.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Jonques


24 avril. — Le voyageur Humbert raconte que les empereurs du Japon ont arrêté les formes que doivent avoir les jonques pour les mettre hors d'état de s'éloigner des côtes.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune femme lisant les Pensées rancies et cramoisies de J. Zimmerschmühl

Grands Anciens


Les suicidés philosophiques nous aident à transcender les structures utilitaires, à retrouver la vie profonde. Ils nous mettent en présence de l'invisible, de l'illimité, de l'indicible que nous portons en nous. — All right, chaps ?

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Littérature


L'homme du nihil est incapable de concevoir la littérature autrement que sous la forme non-risible du suicide.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Lichens


23 avril. — Dans son beau livre Parerga lichenologica (Breslau, E. Trewendt, 1865), le professeur Körber soutient qu'il n'y a chez les lichens aucune évidence de parasitisme, parce que les gonidies ne sont aucunement affaiblies ou détruites par leur contact avec les hyphas, mais au contraire dérivent de leur accroissement. Il affirme que les spores de certains lichens, du genre sphœromphale, par exemple, où elles sont muriformes, ne produisent pas d'hyphas, mais des gonidies particulières (microgonidies ou leptogonidies).

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

vendredi 12 avril 2019

Interlude

Jeune femme lisant Georges Sim et le Dasein de Maurice Cucq

Éclat de l'éphémère


Grâce au jus de pruneau, le constipé savoure enfin le « prodigieux éclat de l'éphémère ». Ce qui jamais peut-être ne reviendra brille en effet pour lui d'une tragique intensité : « ... le cas n'apprend qu'en sa défaite à embaumer ».

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

La difficile vie de Luc Pulflop


Je me tords en un spasme congru que presque ne dilue le flux énantiotrope du vocable.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Goût du caïman


22 avril. — Il paraît que la chair du caïman est assez savoureuse ; c'est du moins ce que disent les Indiens d'Amazonie qui manifestement la trouvent à leur goût.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune fille lisant le Monocle du colonel Sponsz de Hermann von Trobben

Nostalgie du Rien


Exclu du rêve, de la contemplation, exempt de tout désir et de tout idéal, l'homme du nihil se sent devenir pierre. Pour lui, le monde est « un brugnon pourri dont le noyau est du vide ». Seule l'autre réalité — le pachynihil — lui permet encore de supporter l'existence. Sans cette ouverture, celle-ci n'est plus que cendre morte, désert de poussière. Le pachynihil, c'est « très exactement cela en nous qui se rétracte quand nous entendons parler de séries algébriques », écrit un auteur qu'il connaît bien, Robert Musil. Mais comment recouvrer cette part d'insaisissable si ce n'est par l'homicide de soi-même ?

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Snobisme


Ma lycanthropie est d'un présocratique mondain.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Page de journal


21 avril. — Une lettre d'Aristéas à Philocrate atteste que des auxiliaires juifs furent envoyés en aide à un Psammétique dans une guerre contre le roi des Éthiopiens.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

jeudi 11 avril 2019

Interlude

Jeune femme lisant l'Apothéose du décervellement de Francis Muflier

Jachère


À la fois puissante, persistante et pédonculée, insaisissable, indéfinissable,
l'idée du Rien ressemble un peu à ce que le psychologue américan John Tussord appelle des « jachères » : espaces vides de projets — hormis peut-être celui de « tout faire sauter » —, moments d'inaction pratique, où se concentre l'attention contemplative, moments où la conscience s'ouvre, regarde, écoute avec une intensité neuve, où la pensée de se détruire fige et passe à l'état cristallin. Il est alors temps « de quitter la Faucille et de redescendre à Mijoux, pour arriver à Saint-Claude par Septmoncel »...


(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Phosphorescence


20 avril. — Labillardière, dans sa Relation du voyage à la recherche de Lapérouse, qu'il fit avec l'expédition de d'Entrecasteaux, raconte qu'il fut témoin d'un effet de phosphorescence des plus singuliers dans les parages du cap de Bonne-Espérance.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

En loucedé


Le temps agit sous le couvert de l'infusoire.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Interlude

Jeune femme lisant Philosopher tue de Jean-Guy Floutier

Vache de raison pure


Non seulement la raison pure nous empêche de développer nos dons, mais elle vide, autour de nous, la nature, n'en faisant qu'un matériau, un espace abstrait, un pur fantôme. Elle nous oblige à nous purifier

        « de cela que la voix ne peut nommer, de cela
        que nul pied à coulisse ne saurait mesurer...
 »


Résultat aberrant ! L'absurdité massive de l'étant plus que jamais nous écrase, nous asphyxie, nous encercle ! — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 10 avril 2019

L'existence


« Une chrestomathie de suaves désespérances ».

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)