Affichage des articles dont le libellé est Doppelchor Raymond. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Doppelchor Raymond. Afficher tous les articles

mercredi 20 février 2019

Djoudjou


L'être consacré au Rien — le fameux « homme du nihil » de Raymond Doppelchor — peut n'être, par cette consécration, nullement modifié dans son apparence. Il n'en est pas moins transformé du tout au tout. À partir de ce moment, la façon dont on se comporte à son égard subit une modification parallèle. Il n'est plus possible d'en user librement avec lui. Il suscite des sentiments d'effroi et de vénération. Il se présente comme « interdit » (djoudjou). Son contact est devenu périlleux. Un châtiment automatique et immédiat frapperait l'imprudent aussi sûrement que la flamme brûle la main qui la touche : le Rien est toujours plus ou moins « ce dont on n'approche pas sans mourir ».

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 17 février 2019

Un pionnier de la nihilologie


En 1933, le recteur de l'université de Leyde, J. Huizinga, choisit pour thème de son discours solennel : L'Idée du Rien chez Raymond Doppelchor. Il en reprit et en développa les thèses dans un travail original et puissant publié en 1938, Homo nihilensis. Cet ouvrage, contestable en la plupart de ses affirmations, n'en est pas moins de nature à ouvrir des voies extrêmement fécondes à la recherche et à la réflexion. C'est en tout cas l'honneur durable de J. Huizinga d'avoir magistralement analysé plusieurs des caractères fondamentaux de l'idée du Rien et d'avoir démontré l'importance de son rôle dans le développement même de la civilisation.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 13 février 2019

Critique littéraire


« Ausculter l'idée du Rien, étudier sa façon d'investir peu à peu la pachyméninge jusqu'à la soumettre entièrement ; décrire les cruautés de l'haeccéité ; raconter les souffrances de l'homme du nihil embouqué en d'usuelles asphyxies, et le soulagement fugace que lui procure le vocable reginglette ; peindre l'insolence du Moi, la vilenie du monstre bipède... Le plan était séduisant, majestueux et des plus instructifs ; mais Doppelchor n'avait-il pas trop présumé de ses forces en essayant de reproduire un tableau qui, pour être dignement exécuté, aurait exigé dans le même écrivain l'érudition de Denys d'Halicarnasse et de Plutarque, la sagacité et le coup d'œil de Polybe, la pompe de Tite-Live, la vigueur de Salluste, la vue perçante de Tacite et l'inimitable énergie de son mâle pinceau ? » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 7 décembre 2018

Océanographie du Rien


« Le mérou est une foutaise », disait le commandant Cousteau, lequel avait terminé ses études de biologie marine en s'adonnant au billard à trois bandes et à la lecture de Schopenhauer et de Raymond Doppelchor.

(Edmond Chassagnol, Théorie du trop-plein)