vendredi 15 mars 2019

Interlude

Jeune femme lisant la Mathématique du néant de Włodzisław Szczur

Méthode nihilique


Dans son Traité de la vérité du Rien, le théologien genevois Jean-Alphonse Turrettini indique les précautions nécessaires pour parvenir sans risque d'erreur à la conclusion que rien n'est. Ces précautions consistent à se défier de la spéculation et à rester au plus près de l'observable : « ... Si nous n'affirmons rien avec précipitation, avec témérité, si nous retenons notre adhésion jusqu'au moment où celle-ci nous est arrachée par l'évidence même de la vacuité des choses, si enfin nous n'affirmons rien que ce qu'il nous est impossible de ne pas affirmer (règle très certaine pour la recherche de la vérité), il n'y aura nul risque d'erreur : nous pourrons conclure avec une entière certitude que rien n'est. »

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Un « mégacéros de facto »


Le mégacéros était un grand ruminant du quaternaire, de la famille des cervidés, aux bois immenses (jusqu'à trois mètres d'envergure).

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Ruse grossière du Syncelle


5 mars. — Georges le Syncelle, dans sa Chronographie, affirme que dans les chroniques égyptiennes transmises par Manéthon, les mois sont comptés comme des années, et que l'ensemble des règnes des rois doit être réduit à un douzième ! Comme l'a noté le professeur Barruchi, « par ce stratagème, le système du Syncelle triomphe. Mais qui donc voudra se confier aux résultats d'une si puérile invention ? »

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune fille lisant la Mélancolie bourboulienne de Léon Glapusz

La lumière aveuglante du suicide


Quand, sur le coup de deux heures, l'homme du nihil referme son Plutarque pour contempler la surface moirée de l'étang de Soustons, il a le sentiment de voir s'y étaler les couleurs pures en lesquelles se décompose la lumière aveuglante du suicide (c'est là tout le contraire de la connaissance confuse qu'on a si souvent relevée chez les héros raciniens).

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)