dimanche 6 octobre 2024

Histoire de fou

 

Ganne ! Lucien Ganne ! Tu es semblable au fou de l'histoire dite « du fou qui se tape la tête contre les murs parce que ça fait du bien quand ça s'arrête » ; sauf que pour toi, ça ne s'arrêtera que quand tu seras mort, et que l'hypothèse que « ça fait du bien quand ça s'arrête », tu n'y crois que très modérément.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

Conseil au désespéré

 

Si on vous demande ce que vous faites, vous direz que vous arpentez en somnambule les corridors de l'existence. À longues foulées mécaniques, vous pouvez préciser. Ça devrait suffire à couper court.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

Chasse au phénomène

 

Eugen Fink décrit en ces termes le changement qui s'opérait en Husserl quand il débusquait un phénomène : « Son regard luisait d'un feu sauvage et terrible ; son poil se hérissait, ses lèvres s'ouvraient, et de son gosier sortait avec un son rauque un souffle empesté. L'air, empoisonné par cette haleine, devenait funeste au phénomène qui bientôt s'écroulait, frappé de convulsions mortelles. »
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

Des larmes, des saints, Dubonnet

 

Non contents de tenir pour sacrée la bouse de vache, les Hindous ont horreur du souffle et de la salive. Postillonnez chez un Hindou et vous êtes un homme mort. Le négateur Émile Cioran s'en plaignait. Chaque fois qu'il rendait visite à un Hindou, il devait faire très attention et cela exacerbait son sentiment tragique de la vie.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)