jeudi 13 mars 2025

Scootérisme littéraire

 

Sur son deux-roues, prendre la direction de Vence pour rendre visite à Witold Gombrowicz. S'il est d'accord et s'il nous reste de l'essence, lui consacrer un Cahier de l'Herne.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Assez de pétaux

 

Les écrivains japonais font trop « jore ». Ils veulent à tout prix faire savoir au vulgum pecus qu'ils sont japonais. Ils farcissent leurs ouvrages de cerisiers dont les fleurs perdent leurs pétaux. Au bout d'un moment, cela fatigue et l'on aimerait que ces auteurs parlent de choses normales (non japonaises, sans cerisiers ni pétaux).
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Mélèze (dans la civilisation)

 

En 1966, au séminaire du Thor, Heidegger demande à Jean Beaufret ce que c'est que le mélèze. « Le mélèze ? Le mélèze est un résineux. Un conifère. Mais attention : à feuilles caduques. » Heidegger, comme frappé par un coup de tonnerre conceptuel, en déduit que le mélèze est une chose (ein Ding). Une chose ! Le mélèze !
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Riding the Grévy train

 

Dans les années 1880, de quelqu'un qui gagnait de l'argent sans se fatiguer, on disait qu'il voyageait dans le même train que le président Jules Grévy.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)