Affichage des articles dont le libellé est Keats John. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Keats John. Afficher tous les articles

jeudi 28 décembre 2023

Coriacité du rossignol de Keats

 

Le rossignol de Keats est un drôle de coriace. Keats lui-même est décédé, de même que Leopardi, Georg Cantor, René Panhard et tant d'autres. Mais le bon diousse de rossignol gazouille toujours. Il est aussi increvable qu'un archétype platonicien !
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

vendredi 1 septembre 2023

Le bonheur selon Keats

 

John Keats : Je suis un lâche, je ne puis supporter la souffrance d'être heureux.
Le nihilique : Définis « heureux ».
John Keats : Manger un grilled lamb shoulder chop with mint jelly accompagné d'une bière tiède. Ça te va, pauvre con ?
Le nihilique : Ne t'énerve pas.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 19 août 2018

Brouillard et homicide de soi-même


« Les brouillards qui englobent éternellement de leur épaisse vapeur la froide Angleterre, ont de tout temps rendu les habitants de ce pays mélancoliques. On sait que les Anglais n'échappent au spleen dont ils sont atteints, qu'en se déplaçant et en voyageant sans cesse. Beaucoup d'entre eux, victimes de la maladie inhérente à leur pays, se suicident sans motif. » (Paul-Ferdinand Gachet, Étude sur la mélancolie, Paris, 1864)

En 1820, fuyant les brumes de la triste Albion, le poëte Keats — celui de la « souffrance d'être heureux » —, déjà gravement atteint de tuberculose, embarque pour l'Italie. Après un séjour à Naples, il s'installe à Rome, dernière étape de sa courte vie. Il y rend son dernier soupir le 24 février 1821. Trop occupé à écrire des lettres à sa « fiancée » (Gragerfis) Fanny Brawne, il n'aura pas même eu le temps de commettre l'homicide de soi-même !


(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

vendredi 27 juillet 2018

Spaltung


Otto Weininger, dans Sexe et caractère, cite une lettre de Keats à Richard Woodhouse du 27 octobre 1818 : « Lorsque je suis dans une pièce avec d'autres gens et si je ne suis pas en train de songer aux créations de mon esprit, alors mon propre Moi ne se retrouve pas avec lui-même, mais l'identité de chaque personne présente commence à faire pression sur moi, au point que je suis annihilé en très peu de temps. »

Cette labilité de l'identité n'est-elle pas le signe d'une faiblesse, d'un vide intérieur chez le poëte emblématique du romantisme anglais, par ailleurs grand amateur de vins de Bordeaux, de combats de boxe et de balades champêtres ? C'est la conclusion qui semble s'imposer, mais Gragerfis y voit plutôt « un trait primaire de l'affection hystérique, qui repose sur une faiblesse innée de la capacité de synthèse psychique ». De leur côté, Josef Breuer et Sigmund Freud considèrent que le Moi de Keats était sujet à des états de conscience particuliers qu'ils définissent comme des « états hypnoïdes », proches de l'état de rêve et caractérisés par une difficulté à associer qui provoque un « clivage de conscience » (Sur le mécanisme psychique des phénomènes hystériques, 1893). 

Mais cette notion de conscience hypnoïde reste bien vague... Changeant son fusil d'épaule, Freud va, en 1924, étendre le concept de clivage au champ de la psychose, dans laquelle, à ses yeux, le Moi se laisse emporter par le ça et se détache d'un morceau de la réalité.


Pour l'homme du nihil, se détacher de la réalité empirique est un passe-temps aussi récréatif qu'indispensable, mais quant à se laisser emporter par le ça, il ferait beau voir!

(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

vendredi 8 juin 2018

Heureux


Le poëte Keats se considérait un lâche car il ne pouvait, disait-il, « supporter la souffrance d'être heureux ». L'homme du nihil, n'ayant jamais connu cette avanie, ne saurait être aussi péremptoire que l'auteur de l'Ode à un rossignol, mais certainement il incline à penser de même.

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

mardi 8 mai 2018

Aveux et anathèmes


« Allo ?... Comment ?... Des côtelettes ?!!... Je... Qui ?... Non, Madame, ce n'est pas la Boucherie Sanzot, mille sabords !... » — Pour pénétrer quelqu'un, pour le connaître vraiment, il suffit de voir comment il réagit à cet aveu du capitaine Haddock. S'il ne comprend pas tout de suite, inutile de continuer.

(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)