lundi 17 décembre 2018

Interlude

Jeune femme lisant et annotant Georges Sim et le Dasein de Maurice Cucq

Soustraction


Quel fut le but ultime des « artistes du creux » — au premier rang desquels le suicidé philosophique — si ce n'est de rendre sensible l'impossibilité pour les mortels de sculpter autre chose que le vide ?

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Un endroit à éviter


Selon Gragerfis, le réel serait assez mortifère.

(Luc Pulfop, Prière d'incinérer. Dégoût)

De la voracité des tourlourous


25 septembre. — « Il avait attiré les crabes qui le dévoraient ; le tronc du cadavre était déjà percé de plus de trois cents petits trous d'un pouce de diamètre et parfaitement ronds ; il était rempli de ces monstres voraces, qui effrayés par le bruit, en sortaient en nombre prodigieux. On comprendra combien cette triste rencontre dut ajouter à la disposition chagrine de mon âme, déjà bien ennuyée de la monotonie de ce désert. » (Sylvain de Golbéry, Fragments d'un voyage en Afrique, Treuttel et Würtz, Strasbourg, 1802)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune fille lisant le Monocle du colonel Sponsz de Hermann von Trobben

Pis-allers


Pour réduire le Moi, le seul moyen convenable est l'homicide de soi-même. La fréquentation des cafés, les blagues, la lecture des journaux et la consommation de vodka ne sont que des pis-allers.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Syndrome du paradis perdu


Nostalgie térébrante d'un néant sacculiforme.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

« En Pologne, c'est-à-dire nulle part »


2 février. — « Tous les aliments qu'on tire du règne animal sont, chez le paysan polonais, sinon totalement inconnus, au moins extrêmement rares. Sa nourriture ordinaire se compose de différentes espèces de grains mondés, de pois et de pommes de terre. Il consomme aussi une quantité incroyable de choux, de carottes qu'il acidifie, de sauerkraut, et d'autres antiseptiques. Je dois surtout fixer votre attention sur un mets du pays, nommé barszcz. C'est une soupe composée d'orge ou de gruau, cuits avec des carottes ou des choux acides, et qui forme un mets aussi sain qu'agréable au goût. C'est à ces aliments que le Polonais, respirant un air infect et brûlant dans sa cabane étroite, est redevable de n'être affecté que légèrement du scorbut, tandis qu'il devrait s'attendre au plus violent degré de cette maladie. Il s'en ressentirait encore moins si l'intempérance dans les boissons n'était pas, parmi le bas peuple, portée à un tel excès qu'on ne voit rien de semblable dans aucun autre pays. » (F. L. de Lafontaine, Traité de la plique polonaise, Méquignon, Paris, 1808)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)