mercredi 13 février 2019

Interlude

Jeune femme posant devant les œuvres complètes de Robert Férillet

Critique littéraire


« Ausculter l'idée du Rien, étudier sa façon d'investir peu à peu la pachyméninge jusqu'à la soumettre entièrement ; décrire les cruautés de l'haeccéité ; raconter les souffrances de l'homme du nihil embouqué en d'usuelles asphyxies, et le soulagement fugace que lui procure le vocable reginglette ; peindre l'insolence du Moi, la vilenie du monstre bipède... Le plan était séduisant, majestueux et des plus instructifs ; mais Doppelchor n'avait-il pas trop présumé de ses forces en essayant de reproduire un tableau qui, pour être dignement exécuté, aurait exigé dans le même écrivain l'érudition de Denys d'Halicarnasse et de Plutarque, la sagacité et le coup d'œil de Polybe, la pompe de Tite-Live, la vigueur de Salluste, la vue perçante de Tacite et l'inimitable énergie de son mâle pinceau ? » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Biture express


Je bois de l'alambic consciental au goulot.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Tuf de Pausilippe


26 décembre. — « Le tuf de Pausilippe provient presque entièrement du trachyte ; il se compose en général d'une matière pulvérulente et de fragments de grosseur diverse, consistant en pierre ponce pour la plupart, et en galets de trachyte, de roches anciennes et de calcaire gris ; la matière pulvérulente, rarement en couches isolées, sert presque toujours de pâte aux fragments, et elle est identique par sa composition chimique à la pierre ponce. Enfin on rencontre dans le tuf des huîtres, des cardiums, des buccins, des patelles, fossiles dont les analogues vivent encore dans la Méditerranée. Le tuf de Pausilippe est remarquable par la régularité de ses couches horizontales près de la mer, et par une inclinaison de 12 à 14° qu'il affecte dans des couches qui constituent plusieurs des collines des champs Phlégréens. » (M. Dufrénoy, « Mémoire sur les terrains volcaniques des environs de Naples », in Journal des Savants, Paris, Imprimerie Royale, 1839)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune femme lisant Prière d'incinérer. Dégoût de Luc Pulflop

Ni dieu ni diable


Les constipés rapportent tout au sentiment de l'infini, qui les obsède. Ils supportent mal les bornes de la condition humaine et d'un même mouvement se dressent contre le Créateur, la création et les créatures. Renonçant à émouvoir le ciel, ils cherchent à mettre en branle les puissances de l'abîme. Mais c'est en vain : « quand ça ne veut pas, ça ne veut pas »... En désespoir de cause, ils doivent faire appel au médiateur du « cas » par excellence : le jus de pruneau.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)