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mardi 5 mars 2024

Disparition de Potapytch

 

« Potapytch, Marfa, où sont-ils donc ? Et tous les nôtres, où sont-ils partis ? Potapytch, Potapytch ! » (Fiodor Dostoïevski, Le Joueur) 
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

vendredi 9 février 2024

Asphyxie

 

Dans Crime et châtiment, quand Catherine Ivanovna Marmeladova dit à Loujine qu'elle l'a vu glisser cent roubles dans la poche de Sonia, le colocataire de Loujine, Lebeziatnikov, suffoque d'indignation. Il est comme George Floyd : he can't breathe.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

lundi 5 février 2024

Un personnage collant

 

Après avoir parcouru le manuscrit de Crime et châtiment, Katkov, l'éditeur de Dostoïevski, dit à ce dernier qu'il n'aurait pas dû appeler Marmeladov Marmeladov mais Crèmedemarronov, pour accentuer le côté collant du personnage. Mais Dostoïevski lui répondit qu'il ne « sentait pas » Crèmedemarronov, que ça ne faisait pas assez russe, et Katkov n'insista pas.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

vendredi 22 décembre 2023

Karakozov

 

Dans Les Frères Karamazov, le personnage d'Alexeï est inspiré du révolutionnaire Dmitri Karakozov qui attenta à la vie du tsar Alexandre II en avril 1866. Selon Bakounine qui en trace le portrait dans son Catéchisme révolutionnaire, ce dernier « était couvert d'une énorme quantité de pouces-pieds, ce qui lui donnait un aspect rugueux ».
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

lundi 20 novembre 2023

Deux plus deux font cinq

 

Dostoïevski n'était peut-être pas très « fute-fute », mais il a compris une chose qui a complètement échappé à Kant et à Hegel : la Raison n'est pas « fun ».
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

dimanche 15 octobre 2023

Les gentils et les méchants

 

Le starets Zosime nous fait caguer. Quant à cette chochotte d'Aliocha, n'en parlons pas. En littérature, ce que nous voulons, c'est des méchants. Des méchants ! Des méchants, sinon nous étouffons !
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mardi 13 juin 2023

Un personnage du genre collant

 

Dans Crime et châtiment, Semion Zakharovitch Marmeladov est un petit fonctionnaire dont l'alcoolisme entraîne sa famille dans la misère. Comble de déchéance, il passe par les trous de la tartine ! Ces trous, avec du beurre, Raskolnikov parvient à les boucher, mais ça ne sert à rien, c'est un leurre. Car l'infortuné Marmeladov coule par les côtés !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 29 mars 2023

Un vétéran de la panique

 

Dans ses Souvenirs de la maison des morts, l'écrivain russe Dostoïevski dit que la meilleure définition qu'on puisse donner de l'homme est « un être qui s'habitue à tout ». Et effectivement, on s'habitue à tout, même à avoir le traczir. Le nihilique, qui se voit comme un « vétéran de la panique », peut en témoigner. Mais il trouve ça « dur, oh, bien dur ! »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 2 mars 2023

Caoutchoucs

 

Le « négateur universel » Émile Cioran aimait la littérature russe à un point tel que, se prenant pour un personnage de Dostoïevski ou de Tchekhov — et au grand dam de Simone Boué qui trouvait ça peu seyant —, il s'était mis à porter des « caoutchoucs ». 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 24 février 2023

Religiosité du Grandiloque

 

Quand il écoutait Les Sept paroles du Christ de Haydn, le « négateur universel » Émile Cioran arrivait immanquablement à la conclusion que son scepticisme était au fond religieux et que ce n'était pas pour rien que les esprits dont il se sentait le plus proche étaient Pascal — le « porte-flingue » de Lino Ventura dans les Tontons flingueurs, selon lequel la psychologie est « l'art de défourailler le premier » — et Dostoïevski. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 24 janvier 2023

Scène de plage à Trouville

 

D'après Albert Camus, Dostoïevski s'est inspiré d'un personnage réel pour créer son Kirilov des Possédés, et ce personnage n'est autre que le « peintre des beautés météorologiques » Eugène Boudin. La version officielle dit que Boudin est mort d'un cancer, mais en réalité (s'il faut en croire Camus), il se serait tué pour prouver au vulgum pecus qu'il était Dieu !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 14 décembre 2022

Confirmation

 

Le héros de Crime et châtiment, Rodion Romanovitch Raskolnikov, considérait ses semblables comme de la vermine. Aussi, quand il rencontra Grégoire Samsa sur le rayonnage d'une bibliothèque, murmura-t-il pour soi-même : « Je le savais. »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 27 novembre 2022

Mousserons du doute

 

Quand, dans les Frères Karamazov, le père Théraponte demande : « Et les mousserons ? », ne croirait-on pas entendre Sextus Empiricus disserter sur le « ou mâllon » (Esquisses pyrrhoniennes, I, 188) qui signifie dans le vocabulaire du scepticisme « pas plus ceci que cela », ou « pourquoi ceci plutôt que cela » ? 

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 26 novembre 2022

Littérature comparée

 

Tolstoï est peut-être un meilleur styliste que Dostoïevski, mais son personnage d'Anna Karénine n'arrive pas à la cheville de Sonia Marmeladova quand il s'agit d'évoquer une purée de fruit sucrée et épaisse, par exemple une compote préparée avec de la pulpe de coing.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

vendredi 28 octobre 2022

Haine de l'autrui lévinassien

 

Dans les Souvenirs de la maison des morts, le déporté polonais M-tski déclare au narrateur, en parlant des autres forçats : « Je hais ces brigands ». Et l'on a envie de lui serrer la main, de lui donner une tape dans le dos et de lui dire : « Bravo ! Tout juste ! Voilà qui est parlé ! Nous aussi ! »

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 15 octobre 2022

Un paria du gingembre

 

Placez le sens de la vie dans le vocable zingibéracé, et vous n'avez plus de place dans la société des hommes normaux. Vous êtes un homme singulier, « tombé du général » comme le dit Kierkegaard à propos du chevalier de la foi, ou comme le dit Dostoïevski à propos de Raskolnikov, un homme « qui a tranché d'un coup de ciseaux les liens qui le rattachaient aux autres hommes ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mercredi 4 mai 2022

Réflexion d'un homme ridicule

 

Si la « réalité empirique » était une vieille rombière, usurière de surcroît, l'homme du nihil aurait à son égard des tentations à la Raskolnikov. À vrai dire, il en a, mais il est trop lâche pour les mettre à exécution (et il faudrait se procurer une hache, etc).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 17 avril 2022

Nastassia Philippovna

 

Il y a des héroïnes dostoïevskiennes dont on a du mal à se persuader que ce sont des « caisses vides », mais elles font tant d'efforts pour vous en convaincre qu'à la fin il faut se rendre à l'évidence.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 10 février 2022

Façons de vivre

 

Pour vivre, il est constant — cela a été souligné par maints moralistes, notamment le « Grandiloque des Carpates » — qu'il faut n'avoir aucun sens du ridicule. Cependant, si l'on est affligé de ce sens, qu'on n'arrive pas à l'étouffer, et que pour une raison x ou y on veut quand même vivre, il existe une solution : faire le clown — c'est ce que Dostoïevski appelle « l'existence ironique ». — Nota bene : Il y a bien aussi l'homicide de soi-même, mais cette option n'entre pas en ligne de compte puisqu'elle ne permet pas à proprement parler de « vivre ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 9 janvier 2022

Pivois

 

Par la voix de son double — son « homme du souterrain » —, l'écrivain russe Dostoïevski dit qu'il se moque que le monde s'écroule pourvu qu'il boive son thé. S'il pense de même, l'homme du nihil remplace le thé par un « effrayant pichtegorne » qui, même accompagné de charcutaille et de fromage, lui donne des aigreurs d'estomac mais l'aide un tant soit peu à voir « la vie en beau ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)