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vendredi 20 mai 2022

Mantra

 

Pour conjurer le chaos et dompter « l'imbécile rébellion des choses », on n'a rien fait de mieux que le vocable reginglette. Mais pour qu'il montre son efficace, vu l'obtuse résistance du « fétide et rébarbatif réel », il faut le répéter un grand nombre de fois — en soi-même si l'on ne veut pas passer pour « bizarre ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 7 décembre 2021

Descartes inutile et incertain

 

La raison — pure ou impure, n'importe — n'est d'aucune utilité à l'homme qui sent que la terre se dérobe sous ses pieds et qu'il tombe dans un gouffre sans fond. Seul peut le sauver, s'il a la foi suffisante, le vocable reginglette — mais ce procédé d'inspiration kierkegaardienne est « sans garantie du gouvernement ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 22 novembre 2021

Connaissance dangereuse

 

Celui qui a compris le sens profond du vocable reginglette, celui-là ne peut exercer aucun métier. Tout ce qu'il peut faire, c'est rester allongé, et gémir.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

samedi 23 octobre 2021

Oxygène de la possibilité

 

S'il n'y avait que les animaux, les végétaux et les minéraux — autrement dit la « réalité empirique » —, la terre serait tout à fait inhabitable. Heureusement, il y a aussi le vocable reginglette.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 6 octobre 2021

Consolation par le vocable

 

Rien ne nous console de la misère d'exister, si ce n'est la beauté de vocables tels que reginglette et forcipressure dont la folle poignance nous fait « entrevoir l'essentiel » (comme dirait Cioran).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

samedi 25 septembre 2021

Genèse

 

Au commencement était le verbe acerchier (qui signifie parcourir, fouiller, chercher). Puis vinrent quelques adjectifs : gloméruleux, exophtalmique, zingibéracé... Enfin parut le vocable reginglette : les jeux étaient faits, rien n'allait plus.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

vendredi 9 juillet 2021

Conjuration

 

Le vocable reginglette, ce vocable que, selon l'homme du nihil, « chacun répète en soi-même jusqu'à la fin », est — s'il faut en croire le même — « le seul moyen de s'arracher à ce ressassement mélancolique, à cette rumination morose sur l'haeccéité, à cette aversion pour l'existence qui empoisonnent la vie de toute créature pensante ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 16 juin 2021

Irréalité

 

Conscient de l'irréalité du monde, l'homme du nihil tente, à l'aide du vocable reginglette, de produire une œuvre qui soit plus réelle que la prétendue « réalité empirique » et qui dénonce avec vigueur le caractère fictif de celle-ci. — Mais c'est un terrible fiasco.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 8 juin 2021

Défense conceptuelle

 

« Par le concept de reginglette, nous nous défendons contre le monde. » (Otto Weininger, Sexe et caractère)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 27 mai 2021

Jérémie, XXV

 

« Depuis la treizième année de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, il y a vingt-trois ans que la parole de l'Éternel m'a été adressée ; je vous ai parlé, je vous ai parlé dès le matin, et vous n'avez pas écouté. J'ai prononcé devant vous le vocable reginglette et vous avez fait comme si de rien n'était. Puisque c'est ainsi, tout ce pays deviendra une ruine, un désert, et ces nations seront asservies au roi de Babylone pendant soixante-dix ans. »

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 21 avril 2021

Antidote


Selon l'homme du nihil, « le vocable reginglette est, avec le taupicide, le seul antidote possible à l'angoisse métaphysique qui mine le sujet pensant, et à cette misère existentielle où les philosophes Kant et Hegel, avec leurs terribles "concepts", ont plongé l'humanité. »

(Fernand Delaunay, Glomérules)

vendredi 10 avril 2020

Paradoxe de Grelling-Nelson


Le paradoxe de Grelling-Nelson est un paradoxe sémantique formulé en 1908 par Kurt Grelling et Leonard Nelson. Il repose sur la définition du terme hétérologique qui s'applique à un mot qui ne se décrit pas lui-même. Par exemple, long est un mot hétérologique puisqu'il n'est pas long, n'étant composé que de quatre lettres. De même, comme le vocable gloméruleux n'est pas constitué de glomérules 1, il est hétérologique lui aussi. En revanche, le vocable reginglette est dit autologique car il correspond à sa définition (il « regingle »). Le paradoxe de Grelling-Nelson réside en ceci que l'adjectif hétérologique est lui-même hétérologique si et seulement s'il ne l'est pas — ce qui, on l'avouera, est « un peu fort de café » !

1. Une glomérule est une inflorescence dense plus ou moins sphérique de fleurs sessiles, ou une pelote de vaisseaux ou de neurones ayant une forme globulaire.

(Włodzisław Szczur, Mathématique du néant)

mardi 31 mars 2020

Ascèse intellectuelle


En choisissant de signifier le Rien par le grumeleux vocable reginglette, l'homme du nihil s'oppose à toute tentative d'inclure le pachynihil dans une notion qui se tiendrait pour suffisante à le définir ; il attend donc de nous la modestie qu'il pratique si naturellement lui-même et le consentement à une ignorance finale qui est, selon lui, le vrai savoir ; bref, il attend de nous plus de renoncements qu'il ne nous promet de satisfactions dogmatiques.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

mardi 17 mars 2020

Torture par le vocable


Ressentant violemment l'agression du « monstre bipède » et de la « réalité empirique », persuadé, alors que sa vie est parfaitement pure, qu'il commet sans cesse le péché de « création de concept » et qu'il se souille, l'homme du nihil perd du terrain, recule, assailli en une mêlée insoutenable par les vocables (reginglette, gloméruleux, etc.) qu'il rumine maladivement. Il le confie dans son journal : « Ce sont eux [ces vocables] qui, en un dernier effort, se retournent contre toi, épuisant leurs poisons, multipliant, par artifice satanique, les illusions de tes sens déréglés, s'acharnant à extirper de toi ce prodigieux espoir d'une vie paisible dans le Rien. Qu'espérais-tu, Samuel ? Il ne te sera pas laissé de répit dans l'humiliation, la détresse et l'outrage que tu ne sois mort, parfaitement mort... » — Dès lors, la nécessité de l'homicide de soi-même ne se discute plus, seul moyen de se délivrer de cette exaspérante prison.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

dimanche 1 mars 2020

Dépossession


L'homme du nihil, ainsi que l'affirme Georges Charbonnier, est bien « retranché » et ne peut que constater ce retranchement. La dépossession dont il souffre ne concerne pas le seul langage (ou plutôt, elle le concerne aussi, comme en témoigne son usage fantasque du vocable reginglette, mais secondairement), elle est d'abord dépossession du monde et de soi : « Quand j'essaie de fixer ma pensée sur un objet, va te faire fiche, tout ce que j'arrive à capter, c'est de l'absence, de l'impensable et de l'indicible. Si ce n'est pas à devenir maboul ! »

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

dimanche 23 février 2020

Cratyle


L'homme du nihil ressent douloureusement l'une des lois fondamentales du langage, celle de l'arbitraire du signe. Ainsi, la fascination qu'il éprouve pour le vocable reginglette se double d'une horreur plus grande encore, car il sait que derrière ces quelques syllabes se cache le redoutable pachynihil.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

jeudi 5 décembre 2019

Mots


Selon Gragerfis, l'intérêt passionné que l'homme du nihil portait au logos entraînait une recrudescence spectaculaire de ses troubles, à tel point qu'il lui suffisait d'entendre le vocable reginglette pour tomber en proie à un « chaos de paralysies, de trémulations et de spasmes ».

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

samedi 1 juin 2019

Reginglette


La fascination du substantif, oui, tout est louable en un sens...

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

lundi 15 avril 2019

Résurgences lexicales


« Reginglette », « glomérule », « lagéniforme », « zingibéracé » : peut-être s'agit-il simplement d'extraits issus de la parole commune, du fonds social de la conscience linguistique ; mais peut-être aussi, plus passionnellement, de mots très chers, médités par l'homme du nihil en dehors de sa pratique de la dilacération du Moi, ou prononcés par ses « amis » (Gragerfis), ses proches, en des situations précises et traumatisantes dont le souvenir, soudain, vient rider la surface de son « conscient intérieur ».

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 5 avril 2019

Question schopenhauerienne


Sur quoi fonder la certitude du pire, si ce n'est sur l'existence de vocables tels que reginglette et gloméruleux ?

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)