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samedi 15 juin 2024

Allergie à l'oulipisme

 

Quelqu'un qui n'aime ni soi-même ni les autres, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il aime non plus les petits jeux littéraires d'un Georges Perec. Au contraire, ces singeries oulipiennes le courroucent au suprême. Les enchevêtrements de contraintes ordonnées selon un bicarré latin orthogonal d'ordre dix, ça lui donne envie de cogner.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

samedi 23 décembre 2023

Je me souviens de Je me souviens

 

Dans un ouvrage dont on préfère ne pas se souvenir pour ne pas mettre en branle une cauchemardesque regressio ad infinitum, l'écrivain Roland Brasseur se souvient du Je me souviens de Georges Perec.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 2 novembre 2023

Où es-tu, Li Po ?

 

Chaque fois que Georges Perec lui rendait visite, le poëte Li Po se cachait dans un placard, sous un lit ou derrière un paravent. Il n'aimait pas les exercices de style et était en particulier allergique aux palindromes. Et Perec chaque fois se demandait : « Il est où, ce con de Li Po ? »
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 19 juillet 2023

Né trop tard

 

Quoiqu'il n'ait jamais couru après les honneurs, le nihilique aurait été flatté d'être reconnu comme « le chantre de l'absence douloureuse ». Malheureusement, c'était déjà pris (par Georges Perec).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 12 juillet 2023

Souvenir cuisants

 

Aux chiottes, le basilic ! Aux doubles-vécés, la farigoulette ! Du balai, la publicité des années 70 pour le fromage Cantadou ! Georges Perec était peut-être ravi de se souvenir, mais nous non. Surtout de bêtises pareilles. Et l'autre crétin, là, avec sa toque de cuisinier, qui soi-disant se décarcassait... Oh, bon Dieu ! On en aura subi, dans ce « monde de néant »...
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 21 mai 2023

Je me souviens du Rien

 

Le jour où on se prendra pour Georges Perec (si ce jour arrive), on dira qu'on se souvient du personnage de Phalempin interprété par le fantaisiste Sim. Mais d'ici là... motus ! Le Rien ! Le Rien !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

samedi 20 mai 2023

Oulipisme frénétique

 

« Et Georges Perec colporte trop l'occulte. » Cette phrase, non contente d'être un palindrome, comporte exactement sept fois la lettre e. Sept, la racine carrée de quarante-neuf !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 22 mars 2023

Le choc de l'agouti

 

On ne croit ni à Dieu ni à diable. On ne croit pas non plus à l'existence des choses de Georges Perec — la fameuse « réalité empirique » des philosophes. On se dit « nihilique ». Les années passent. Un jour, au Jardin des Plantes, on contemple un agouti. Stupeur ! Crainte ! Tremblement ! On est contraint de réviser sa position et de reconnaître en ce rongeur terrestre à la robe brun chiné la main de la divine Providence !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 3 mars 2023

Un obsédant tam o' shanta

 

Il y a des choses qu'il vaudrait mieux ne pas avoir lues. Ce tam o' shanta dont parle Perec... Porté par un marin en chandail jaune vif... Il nous aura poursuivi. Peut-être pas à mobylette, mais il nous aura poursuivi.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 24 janvier 2023

Souvenirs

 

Au crépuscule de sa vie, l'écrivain Georges Perec se souvenait du champion de rugby à XIII Puig-Aubert surnommé Pipette. Il se souvenait aussi de Paul Ramadier et de sa barbiche. Le nihilique, lui, se souvient du portrait du général Bagration appendu au mur du salon de Sobakévitch en compagnie de Miaoulis, Canaris, Mavrocordato, et de l'héroïne Bobelina aux fortes cuisses.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

samedi 21 janvier 2023

Anticlimax

 

On entre dans la vie en fanfare, mais très vite, on est démoralisé par la lecture de Georges Perec (entre autres choses).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 26 octobre 2022

Drôle d'idée

 

L'écrivain Georges Perec — il en fait l'aveu dans un de ses livres — s'était mis en tête de « chercher en même temps l'éternel et l'éphémère ». Quand il lut ça, le nihilique s'exclama : « Moi aussi ! » Mais tandis que le « chantre de l'absence douloureuse » cherchait l'éternel et l'éphémère dans l'écriture et dans le ressassement de souvenirs insipides, le nihilique décida, on ne sait pourquoi, de les traquer dans une tête de chien couché !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mercredi 14 septembre 2022

Asthénie benthique

 

Est-ce parce qu'ils ont lu certain livre de Georges Perec ? Toujours est-il que les pleuronectiformes (plies, soles, flets, flétans, cardeaux, limandes, turbots, carlottins, barbues, cardines) cessent très jeunes de nager et se couchent sur le fond marin. La face tournée vers le fond se décolore, l'œil qu'elle portait émigre sur la face supérieure, qui se pigmente, le « poiscaille » se laisse envahir par la torpeur et fait l'expérience de l'indifférence absolue.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

jeudi 8 septembre 2022

Meurtre phantasmé de Perec

 

Parfois, pas très souvent, le nihilique rêve de noyer l'écrivain Georges Perec dans une bassine de matière plastique rose. Son côté hircin l'a toujours irrité (la petite barbiche). Et il fait un peu trop « monsieur le malin ». Oui, enfin... ça ou autre chose...

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 23 mars 2019

Musset dépassé


Énervé par l'idéalisme fichtéen, démoralisé par la lecture de Georges Perec, glacé par le doute, l'homme du nihil en arrive à envier la froideur et l'impassibilité du cadavre. C'est aller plus loin encore que Musset dans le désabusement : il n'était pas descendu jusqu'à ces fatales profondeurs, le chantre malheureux de Rolla !

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 7 septembre 2018

Enfance et jeunesse du suicidé philosophique


« Dès l'âge de dix à onze ans, il s'adonna avec passion à la lecture des romans de Georges Perec, qui ne tardèrent pas à accroître cette susceptibilité nerveuse qui s'était annoncée dès sa première enfance. À douze ans, il avait déjà conçu une forte haine de l'haeccéité, et une inclination non moins forte pour le Rien. À treize ans, cette inclination, que le temps n'avait fait que fortifier, fut enfin contrariée par ses parents. Dès lors, taciturnité, morosité, fuite de la société, recherche de la solitude, goût plus passionné encore pour les romans de Georges Perec, et pour finir, recherche fébrile d'un puits busé, d'une corde de violoncelle, d'un flacon de taupicide, d'une falaise du haut de laquelle se jeter, ou d'un petit pan de mur jaune sur quoi se fracasser. »

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

lundi 27 août 2018

Une créature des ténèbres


Si Rastapopoulos est un médiocrement convaincant « génie du Mal », il n'en va pas de même du diabolique docteur Müller. Assisté de ses deux complices, l'exubérant Wronzoff à la barbe interminable et le chauffeur Ivan, ce presque sosie de Vladimir Oulianov s'applique à  démontrer que « rien de ce qui est inhumain ne lui est étranger ». Avec un sadisme consommé, il enferme ses ennemis dans l'asile d'aliénés qu'il dirige, pour leur fait subir le terrifiant « traitement B » qui les laisse à l'état de légume.

Avec le docteur Müller, Hergé a créé l'une des figures les plus inquiétantes et antipathiques de la littérature universelle, qui surpasse dans la frénésie maléfique le Dimanche de Chesterton, l'Andrew Lumley de John Buchan, et le Percival Bartlebooth de Georges Perec.

(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)

dimanche 22 juillet 2018

Je me souviens


Dans son Journal d'un cénobite mondain, Gragerfis dépeint en ces termes la douloureuse vie du romancier Georges Perec : « À l'adolescence, ses jambes se brisent dans une chute de cheval et, les os ne cicatrisant pas, elles cessent de grandir. Seuls son tronc, ses cheveux et sa barbiche poursuivent leur croissance, de sorte qu'il reste nain et son corps atrophié. À plusieurs reprises, victime de la faiblesse de ses "guizots", il échappe de peu à la mort en voulant attraper l'autobus. Persuadé d'avoir été envoûté lors d'un séjour au Mexique, il lutte jour et nuit contre des démons et persécuteurs de toutes sortes. Il passe plusieurs années dans des asiles d'aliénés, où il subit de pénibles électrochocs. Ces atroces expériences le conduisent jusqu'aux "confins de la vie" et lui font écrire : "Dans le monde où je suis, il n'y a ni dessus ni dessous : il y a le Rien qui est horriblement cruel, c'est tout". L'excès de boisson contribue à détruire sa santé, il est frappé de paralysie et meurt à trente-sept ans sans avoir rien créé de mémorable si ce n'est quelques palindromes et, chez ses proches, l'envie d'échapper à ses fatigantes singeries langagières ».

Quelque temps après la parution de son journal, Gragerfis reconnut sa terrible méprise : il avait confondu le « chantre de l'absence douloureuse » avec le philosophe Jean Grenier 1 !

1. Qui ne portait pourtant pas de barbiche !

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

mardi 10 juillet 2018

Qui croire ?


Karl Löwith, l'ancien banjoïste du groupe Swinging Dasein qui avait mal digéré la dissolution du jazz band par Heidegger, rapportera qu'en 1933, ce dernier ne faisait pas mystère de sa foi en Hitler. Cependant, Heidegger affirmera après la guerre « qu'il a interdit les affiches antisémites ainsi que les manifestations visant les professeurs juifs », et a prévenu en outre les étudiants que le Dasein « ne peut se comprendre qu'à travers tel ou tel projet de soi et est tenu, en quelque sorte, de répondre à la célèbre alternative de Kierkegaard Ou bien... ou bien, c'est-à-dire de renoncer à l'une des options qui se présentent, ajoutant ainsi une négativité supplémentaire à celle de l'origine irrécupérable ».

Selon le témoignage du philosophe italien Ernesto Grassi rapporté par Hugo Ott, l'autodafé des livres juifs et marxistes a bien eu lieu à l'université de Fribourg sous le rectorat de Heidegger : « le feu crépitait devant la bibliothèque universitaire » écrit ainsi Grassi. Mais il précise toutefois que, quand les SA ont voulu jeter dans le brasier les livres de Georges Perec, Heidegger s'y est énergiquement opposé et les a traités de « rustauds incapables de percevoir la beauté tragique de l'œuvre du "chantre de l'absence douloureuse" ».


(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)

samedi 9 juin 2018

La saison de l'homme sage


Voici l'automne ; adieu les oronges. La corneille, cette sibylle des bois, fait entendre son cri sinistre sur la cime de l'ormeau, et annonce le prochain retour de l'hiver. Pour le suicidé philosophique, il est temps de « quitter la Faucille et de redescendre à Mijoux, pour arriver à Saint-Claude par Septmoncel », autrement dit de tirer sa révérence. 

C'est sans faiblesse et sans inquiétude qu'il attend que le souffle de la mort exhalé de son colt Frontier le renverse et le réduise en poussière ; lecteur assidu des romans de Georges Perec, il a appris à mourir.


(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)