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mercredi 27 mars 2024

Bègles

 

On s'habitue aux noms des villes et l'on finit par ne plus voir à quel point certains sont d'un absurde camusien, beckettien, ionesquien et adamovien, au premier rang desquels... Bègles ! Il faudrait refuser de dire Bègles, et alors on verrait. Bègles ! Bègles !
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

jeudi 21 mars 2024

Ami Émile, lève ton verre

 

Chaque fois que Beckett, Ionesco et Eliade arrivaient à « Il est des nôtres », c'était réglé comme du papier à musique, le « négateur universel » fondait en larmes. Il était des leurs ! Il avait bu son verre comme les autres ! Ô joie suprême ! Ô bonheur ineffable !
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

lundi 11 mars 2024

Alors quoi

 

Aporie et aposiopèse sont les deux peut-être pas mamelles mais truchements de la poésie beckettienne. C'est pour ça qu'elle semble si détonante dans son emportement syncopé ! Gars ! Voyons !
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

dimanche 11 février 2024

Libération par la tarte aux poireaux

 

Pour se libérer du monde des apparences et — tant qu'à faire — du samsara, le « négateur universel » Émile Cioran engloutissait d'énormes quantités de tarte aux poireaux. Il voyait bien que ça ne marchait pas, mais il continuait quand même, poussé, disait-il, par son « démon de la perversité ». Il en offrait parfois à Ionesco et à Beckett, mais eux non plus ne parvinrent jamais à se libérer du monde des apparences (ni, pour autant que l'on sache, du samsara).
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

dimanche 10 décembre 2023

Sournoiserie de l'absurde véritable

 

Les Beckett, Ionesco, Adamov et consorts ont voulu épater le bourgeois avec leur absurde, mais c'est un absurde de pacotille, entièrement théâtral. Le véritable absurde est beaucoup plus sournois. Il se niche au cœur d'un carré de romsteak, parfois même dans une simple assiette de pilchards.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 7 décembre 2023

Beckett face à la mort

 

Vu sa conception de l'existence, il serait curieux de savoir comment Beckett a réagi quand on lui a annoncé qu'il allait devoir être très courageux (maladie de Parkinson). S'est-il livré à une rapide « décomposition du Moi », comme dans Malone meurt ? S'est-il réfugié dans la « choseté » et le « non-mot », comme dans Molloy ? A-t-il exprimé sa terreur d'être martyrisé avec des couteaux empoisonnés ? 
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 30 novembre 2023

Gens de lettres

 

S'ils avaient eu la moindre honnêteté intellectuelle, Cioran, Ionesco et Beckett se seraient traités l'un l'autre de « fausse valeur » et de « pot de pisse ». Mais au lieu de ça, ils se congratulaient mutuellement, les salops !
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

samedi 9 septembre 2023

Monstrueux autrui

 

Les animaux, les végétaux et les minéraux, passe encore, mais l'autrui lévinassien ! Son existence est bien la chose la plus inconcevable, la plus monstrueuse et la plus angoissante. On est tenté de croire qu'il s'agit d'une illusion, mais même le « négateur universel » Émile Cioran paraissait croire qu'il y avait « de l'autrui » (Ionesco, Beckett, Michaux, Simone Boué, etc.). Alors... — mais ça ne nous aide pas à « faire avec ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

vendredi 18 août 2023

Conscience environnementale du Grandiloque

 

En recyclant des bouteilles en polyéthylène pour fabriquer ses aphorismes, le « négateur universel » Émile Cioran agissait pour l'avenir de notre planète. Et il le faisait, cela mérite d'être souligné, en toute discrétion, puisque ses amis Beckett et Ionesco n'étaient même pas au courant.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mardi 27 juin 2023

Sacrilège

 

Le Rien ne devrait jamais être utilisé à des fins mercantiles ou pour rechercher la célébrité — comme fit le « négateur universel » Émile Cioran. Il y a là quelque chose de sacrilège et de foncièrement malhonnête. Idem pour Ionesco et Beckett avec « l'absurde ». Si des pots de pisse veulent devenir célèbres, ils n'ont qu'à faire dans le « quelque chose ». Merde !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 10 mai 2023

Paranoïa du Grandiloque

 

Malgré sa grosse couette et ses tabi, et malgré la présence de Simone Boué à ses côtés, le « négateur universel » Émile Cioran avait froid aux pieds la nuit. Son médecin lui avait dit qu'il souffrait sans doute d'une « mauvaise circulation », mais il pensait plutôt être victime d'un sort jeté par son ennemi Lucien Goldmann. Un jour, à bout, il lança à Samuel Beckett : « La musique est le refuge des âmes ulcérées par le bonheur. » Beckett ne sut quoi lui répondre.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

jeudi 23 février 2023

Cioran, Freud et le carpaccio

 

Très tôt, le « négateur universel » Émile Cioran avait acquis la conviction que la psychanalyse était une discipline fausse et déprimante. Pour guérir ses « névroses autopropulsées », il préférait s'en remettre à l'introspection nihilique et se mirer dans un carpaccio de daurade. Comme son ami Samuel Beckett s'en étonnait, il lui dit que se mirer dans un carpaccio de daurade « consolidait son ossature ontologique ». 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 29 décembre 2022

Romsteak de l'absurde

 

Les auteurs du « théâtre de l'absurde » ont fait fausse route. Leur absurde est trop fabriqué et puéril. Le « réel » offre pourtant assez de possibilités en ce domaine, c'est le moins qu'on puisse dire. Ces Ionesco, ces Beckett, ces Adamov ont-ils jamais contemplé un carré de romsteak ? Dans leur assiette ? Au restaurant ? Je t'en foutrai des cantatrices chauves et des Godot, moi, tuouaouar !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 24 novembre 2022

N'attendons pas Godot

 

Vladimir et Estragon sont des minables, mais leur intelligence limitée leur a tout de même permis de « piger la coupure » : dans un univers de menace et de désolation sans autre perspective que la mort, la seule chose à faire est de se pendre. Quant à Godot, il peut bien aller se faire foutre, le salop.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

jeudi 26 mai 2022

Anecdote

 

Un jour, le dramaturge Samuel Beckett dit à son ami le « négateur universel » Émile Cioran : « Alors Mimile, il paraît que toi aussi tu te souviens des jours anciens et tu pleures ? » Cioran, horriblement gêné, ne sut que répondre et s'esquiva en faisant « jore » que Simone Boué l'avait appelé dans la cuisine pour goûter la soupe.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

samedi 14 mai 2022

Les glorieux

 

Tous les écrivains célèbres, jusqu'à un Cioran, jusqu'à un Thomas Bernhard, jusqu'à un Beckett, méritent le supplice du pal — ou tout au moins d'être sévèrement flagellés. Qu'ils aient pu rechercher la notoriété les discrédite à jamais et ôte toute valeur à leur œuvre. Faut-il être moralement déchu pour briguer les applaudissements du « monstre bipède » et pour préférer la gloire à l'obscurité !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 24 mars 2022

Commediante ! Tragediante !

 

Il est difficile de prendre au sérieux quelqu'un qui se proclame le plus grand solitaire que la terre ait jamais porté tout en se vantant de passer ses soirées à « discuter le bout de gras » pendant des heures avec Beckett, Ionesco, Henri Michaux et tutti quanti — et qui en outre a vécu des décennies avec une certaine Simone Boué. L'homme du nihil, lui, ne fréquente ni Beckett, ni Ionesco, ni Michaux — il faut dire qu'ils sont, comme cela s'appelle, « décédés ». Il passe ses soirées en compagnie de son chat Bouboule et de sa chienne Pipik et « c'est déjà pas mal ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 18 avril 2019

Un destin beckettien


La pente naturelle du Dasein l'amène à mettre tôt ou tard sa vie en miettes. Peut-être se figure-t-il inconsciemment qu'en devenant un « débris », il fera taire le « mugissement du vide » dans son conscient intérieur ? — Ô vanité ! ô néant ! « ô aueuglement estrange des hommes ! »

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

samedi 25 août 2018

Un héros beckettien


Excessivement craintif, le « Suisse » tire de son inquiétude même le courage d'exister. Il s'enferme sur soi, dans la pénombre du « boyau culier », loin du bruit des villes, dans une solitude farouche peut-être un peu glacée, tout à sa tristesse, celle d'une conscience sensible, affrontée au scandale du mal, à l'incohérence, à l'absurde.

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

lundi 13 août 2018

Ceux d'à côté (Tobias Wolff)


Je me réveille, affolé. Ma femme est assise au bord de mon lit, elle me secoue. « Ils remettent ça », dit-elle.
Je vais à la fenêtre. Ils ont toutes les lumières allumées, à l'étage et en bas, à croire qu'ils ont de l'argent à brûler. Il braille, elle hurle en retour, le chien aboie. Il se fait un bref silence, puis le bébé pleure, pauvre gosse.
« Tu ferais mieux de ne pas rester là, dit ma femme, ils pourraient te voir. »
Je dis :
« Je vais appeler la police, sachant qu'elle m'en empêchera.
— Non », dit-elle.
Elle a peur qu'ils empoisonnent notre chat si nous allons nous plaindre.
L'homme d'à côté braille toujours, mais je ne distingue pas ses paroles entre le chien et le bébé. La femme rit, sans conviction. « Ha ! Ha ! Ha ! », avant de pousser un petit cri, soudain et aigu. Tout redevient calme.
« Il lui a encore balancé du Cioran dans la figure, dit ma femme. J'ai senti le coup exactement comme si c'était moi qui l'avais reçu.
— Non, c'était du Beckett, rétorqué-je.
— Du Cioran, je te dis. Un aphorisme d'Écartèlement : "Exister est un phénomène colossal — qui n'a aucun sens." Je l'ai entendu distinctement.
— Oh, bon, d'accord, c'était du Cioran. Ça change quoi ? L'essentiel est que, derrière l'excès du propos, travaille, avec une infatigable ardeur, l'implacable lucidité d'un homme qui ne cesse d'expérimenter sa propre finitude dans le but d'identifier l'incommensurable distance qui le sépare de cet absolu auquel tout son être paradoxalement aspire. Tu ne crois pas?
— Face de slip ! Pourquoi tu as dit que c'était du Beckett ? Tu essaies de m'humilier ou quoi ? Moule à merde ! Féminicide ! »
C'était parti. Et chez nous, cette fois.


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)