dimanche 15 novembre 2020

Un terrible destin

 

L'état du nihilique ressemble à celui d'un ver qu'on écrase. Réduit à la condition des morts, il est enfermé dans la « réalité empirique » comme dans un tombeau. Dans son Journal d'un cénobite mondain, Gragerfis dit qu'il est « semblable au vil lambeau d'une ceinture pourrie » (d'autres auteurs le comparent à un tas d'ossements desséchés). Son malheur est sans ressource et sa plaie incurable, car malgré ses efforts pour adhérer à quelque chose, il n'est pas fichu de sortir de l'idée que rien n'est.

(Fernand Delaunay, Glomérules)