Il
est difficile de prendre au sérieux quelqu'un qui se proclame le plus
grand solitaire que la terre ait jamais porté tout en se vantant de
passer ses soirées à « discuter le bout de gras » pendant des heures avec
Beckett, Ionesco, Henri Michaux et tutti quanti — et qui en outre a
vécu des décennies avec une certaine Simone Boué. L'homme du nihil, lui,
ne fréquente ni Beckett, ni Ionesco, ni Michaux — il faut dire qu'ils
sont, comme cela s'appelle, « décédés ». Il passe ses soirées en compagnie
de son chat Bouboule et de sa chienne Pipik et « c'est déjà pas mal ».
(Fernand Delaunay, Glomérules)