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jeudi 8 juin 2023

Mort de la couleur pure

 

Au dire de Gragerfis, c'est avec un mélange de térébenthine, d'huile de carthame et de diluant aux agrumes que le peintre Édouard Manet nettoyait ses pinceaux.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

jeudi 2 février 2023

Y être toujours

 

Le pénible Arthur Rimbaud, archétype des « écorchés vifs », termine son poëme Qu'est-ce pour nous, mon cœur par cette exclamation : « J'y suis ! J'y suis toujours ! » Selon Gragerfis, ce vers écourté et isolé mime l'interruption brutale de la fiction héroïque qui emportait l'esprit du poëte. Peut-être, mais dans tous les cas, ce dernier a l'air de se féliciter d'y être toujours (dans la réalité empirique). Alors parlez-nous d'un « écorché vif » ! S'il n'était pas décédé, on le traiterait de poseur, de faux écorché vif et de pot de pisse.
 
 (Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 13 décembre 2022

Sicile

 

« Bientôt, tu n'existeras plus. Comme Socrate, tu es mortel. » Au moment précis où, pour la première fois, je prenais conscience de ce fait, un lourd morceau de plâtre tomba de mon « conscient intérieur », y laissant un trou aux contours de la Sicile. (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 18 novembre 2022

Dans le métro

 

« Quand le haut-parleur tonitrua “Bonne nouvelle”, je crus que l'humanité avait été anéantie, mais ce n'était que l'annonce de la prochaine station. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

dimanche 21 août 2022

Cheveux

 

« Les années commençant à s'accumuler, j'ai peur de n'avoir bientôt plus le choix qu'entre : 1) être calvitié ; 2) être canitié ; 3) être mort. — Je choisis d'avance la troisième solution. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)
 
(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 21 juin 2022

Néologisme de mauvais goût

 

« J'apprends avec stupéfaction que dans certains milieux, se jaccardiser est devenu synonyme de commettre l'homicide de soi-même. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 31 mai 2022

Alexandrin encore

 

« Vous vient à l'esprit la tombe de Celan » est le plus bel alexandrin de la langue française. Du moins s'il faut en croire Gragerfis (Journal d'un cénobite mondain).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 22 mai 2022

Berouette et néant intime

 

« Car je ne tends qu'à connaître mon néant », écrit Blaise Pascal dans une lettre à Gragerfis. Le même Blaise Pascal que certains considèrent comme l'inventeur de la « berouette » ! Comment un homme qui ne tend qu'à connaître son néant aurait-il pu inventer un engin aussi agressivement pratique que la « berouette » ? Non, il faut se pincer !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 8 mai 2022

Coup de massue

 

« Il n'y a pas à tortiller, j'ai véritablement un Moi. Je l'ai aperçu dans une glace à la Samaritaine. Après cela, on n'a plus qu'à se jeter dans un égout. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 3 mai 2022

Vie impossible

 

À ceux qui ont le sentiment — hautement « malaisant » — qu'ils vont clamecer sans même avoir vécu, Gragerfis recommande de lire du Fernando Pessoa ou du Luc Pulflop « histoire de se sentir moins seuls ». Il dit aussi qu'il ne faut pas se tracasser, car quoi qu'on ait fait de sa vie, on meurt toujours sans avoir vécu.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

samedi 30 avril 2022

Un « monde de ouf »

 

S'il est vrai, comme le prétend Gragerfis, que pour construire sa coquille, une huître doit faire passer dans son corps environ cinquante mille fois son poids d'eau de mer, alors il est évident qu'il n'y a rien à attendre d'un tel monde, qu'il ne reste plus qu'à se pendre.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

vendredi 29 avril 2022

Grands précurseurs

 

« Stupeur à la lecture de textes du bouddhisme tibétain. Le Pandchan-Remboutchi dit — et cela est également attesté par le Guison-Tamba et le Talé-Lama — que le monde existe mais n'est pas réel. — Et moi qui pensais m'en être avisé le premier ! » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

samedi 23 avril 2022

Tout s'explique

 

« Du plus loin que je puisse me souvenir, peur maladive des gens. J'en sais désormais la raison. Ce que je soupçonnais enfant, j'en suis maintenant certain : ce sont des monstres bipèdes. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 21 avril 2022

Illumination

 

« Après avoir passé plus de deux heures à répéter à voix haute le vocable reginglette, je sentis soudain que je n'appartenais pas à ce monde-ci, que ma place n'était pas parmi les hommes. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 20 avril 2022

Anthriscus cerefolium

 

« C'est Lamennais, je crois, qui définit le cerfeuil comme “une plante aromatique faisant partie de la famille des ombellifères”. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 19 avril 2022

Chemins vers le dégoût de soi

 

Nul besoin d'avoir voulu devenir un saint pour finir dans la tristesse, le dégoût et l'horreur (comme ce fut le cas de Tolstoï, au dire de Gragerfis). L'alopécie y suffit largement.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 18 avril 2022

L'importance de vivre

 

« Ce matin (4 juin), vu à la devanture d'une librairie un livre dont le titre, L'Importance de vivre, m'a donné instantanément des boutons. L'importance de vivre !!! Je t'en foutrai de l'importance de vivre, moi ! Espèce de petit salopiot ! Hernie discale ! Mégalithe ! Euh... Haroun Tazieff ! » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 10 avril 2022

Mais la vie continue

 

« C'était en bas des falaises de Varengeville. Devant cet étalage de roc, je ressentis jusqu'à l'épouvante l'horreur d'avoir un Moi. Mais comme il n'y avait pas moyen d'y couper — sinon par l'homicide de soi-même —, je fis contre mauvaise fortune bon cœur, mangeai quelques petits gâteaux et cessai bientôt d'y penser. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

vendredi 8 avril 2022

Picucule

 

D'aussi loin qu'il me souvienne, je n'ai jamais cru qu'aux vertus du vocable, et en particulier de celui picucule — le nom usuel du dendrocolapte —, pour dissoudre une bonne fois l'assommante « réalité empirique ». (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Agrume

 

Cette nuit, j'ai pensé au mot agrume (du latin médiéval acrumen désignant une substance de saveur aigre), qui exprime le sentiment de vanité, de frustration, d'inanité. Un sentiment de « néantité ». Marcel Jutique compare d'ailleurs les humains à des « agrumes désaxés » sortis de quelque cauchemardesque « champ agricole ». (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)