« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mardi 27 novembre 2018
Voix intérieure
Solipsiste, ne sois pas angoissé ! Souviens-toi : ces animaux — babiroussas, saumâtres caméléons, moustiques encéphalitiques, gloméruleux pélicans —, ces spectres, ces personnages dégingandés ou hiératiques que tu croises dans la rue n'ont rien que de conjectural. C'est ton imagination qui les affirme.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Le refus de nommer
Celui que révulse la facticité de l'étant (existant ou subsistant, n'importe) ignorera sciemment le signe 1, et jusqu'à l'unité phonématique qui compose le mot.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. dégoût)
1. Pulflop a probablement en vue le fameux « morphème » des linguistes. (Note de l'éditeur.)
Cercle vicieux
Il arrive parfois que, par une condensation intense de sa volonté, par une exaltation prodigieuse de son dynamisme fluidique, le constipé parvienne à produire en son boyau culier une terrible incandescence, portant brutalement à la fusion la substance réfractaire qu'il renferme. L'étincelle intime, par qui tant d'énergie est subitement dégagée, non seulement fond les « cas » les plus rebelles, mais encore les réduit à l'état de dociles et fugitives vapeurs. L'ardente secousse provoque alors des vides puissants dans le côlon. Il se produit vers ces foyers d'insupportable nullité un appel irrésistible. Une hâte absolue y précipite pour y remplir l'absence une matière fascinée, liquéfiée, évaporée. Mais la transe ne dure que le temps d'un éclair, puis c'est le lent refroidissement, le retour au spongieux, au poreux, bientôt au compact, puis à l'inflexible, à l'inaltérable. Il faut alors faire appel au médiateur du Rien par excellence : le jus de pruneau.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Adresse au Grand Tout
Je ne suis qu'un bloc de matière, c'est vrai mais... un pistolet plaqué sur la tempe. Ha, ha, ha!
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
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