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jeudi 7 décembre 2023

Ce qui serait beau

 

Tel un fleuve d'hyacinthes, courir sans rumeur vers la mort, c'est ça qui serait beau.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Worthlessness

 

Leopoldo Lugones, homme austère et malheureux, sorte de « lunaire sentimental », disait que Baudelaire ne valait rien. Mais n'est-ce pas le cas de tout homme ? Qui pense et qui sent ? Être homme, n'est-ce pas ne rien valoir ? Alors pourquoi s'en prendre spécialement à Baudelaire ? 
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

vendredi 21 juillet 2023

Non discursivité du tathâta

 

Selon Nagarjuna, le tathâta, autrement dit l'« ainséité » — qui désigne chez les bouddhistes la véritable nature de la réalité à un moment donné —, a pour caractère d'être non discursif, donc de ne pouvoir s'exprimer par la parole. La réalité n'est pas verbale ! Elle est incommunicable et atroce, comme le pensait Lugones ! Après ça, il ne faut pas s'étonner si certains s'en vont, taciturnes et seuls, chercher la mort dans le crépuscule d'une île.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

lundi 3 juillet 2023

Modernisme poétique

 

« Avez-vous lu le Lunaire sentimental de Lugones ?
— Non, je ne lis pas de poésie argentine.
— Pourquoi ?
— Parce que je ne crois pas à son existence. Je suis nihilique, vous avez oublié ?
— Ah. C'est donc ça. Mais Lugones s'est suicidé, vous devriez être content ?
— Oui, on dit qu'à un moment donné, il a senti au plus profond de lui que la réalité n'est pas verbale, qu'elle peut être incommunicable et atroce, et qu'il s'en est allé, taciturne et seul, chercher la mort dans le crépuscule d'une île. Mais quand même. La poésie argentine, pour tout vous dire, ça me fait caguer.
— Dans ce cas... Je n'insiste pas. Allez, hasta la vista, hein !
— C'est ça. »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 12 février 2023

Accès de découragement

 

« Si ça continue, je vais faire comme Leopoldo Lugones, je vais sentir au plus profond de moi que la réalité n'est pas verbale, qu'elle peut être incommunicable et atroce, et je vais m'en aller, taciturne et seul, chercher la mort dans le crépuscule d'une île.
— Déconne pas, vieux ! »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 4 novembre 2018

Initiation


Pointant son index osseux d'herméneute, l'idée du Rien initie l'homme à des scènes essentielles : René Crevel se suicidant au gaz dans son appartement parisien, Leopoldo Lugones ingérant un mélange de cyanure et de whisky, Nicolas De Staël se jetant par la fenêtre de son atelier d'Antibes, Paul Celan plongeant dans la Seine les poches lestées de cailloux, etc., ainsi que fait le centaure Chiron dans l'éducation d'Achille.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 17 septembre 2018

Un ratage tragique


À la question : « pourquoi la mort ? », le médecin pythagoricien Alcméon répondait : « Si les humains déclinent, c'est parce qu'ils n'ont pas la force de rattacher le commencement à la fin. » Quiconque y parviendrait, concluait-il, serait immortel.

Malgré tous ses efforts, le poète argentin Leopoldo Lugones n'y parvint pas.
À soixante-trois ans, sa belle moustache « en guidon de vélo » s'avère incapable de le protéger plus longtemps du désespoir et il met fin à ses jours le 18 février 1938 dans une chambre de l'hôtel El Tropezón, à Tigre, en buvant un mélange de cyanure et de whisky.

De façon un peu grandiloque, Gragerfis, prétend qu'« il sentit au plus profond de lui que la réalité n'est pas verbale et qu'elle peut être incommunicable et atroce, et il s'en fut, taciturne et seul, chercher la mort, dans le crépuscule d'une île. »


(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)