On
se décarcasse à écrire des tragédies, on invente la cage théâtrale, on
remporte des prix aux Dionysies, tout ça pour finir déchiré par des
chiens en rentrant d'un banquet. C'est ce qui arriva à Euripide.
Affreuse destinée, que ne méritait pas un si grand génie. Mais qu'est-ce
que vous voulez... c'est comme tout. Oui, c'est comme tout...
La
tradition veut que, comme Pierre Bérégovoy, Euripide ait péri déchiré
par des chiens. Et l'on ne peut que s'exclamer : « Affreuse destinée, que
ne méritait pas un si grand génie ! » — dans le cas d'Euripide,
surtout.
« Qui
sait, dit Euripide, il se peut que la vie soit la mort et que la mort
soit la vie. » Et en effet, cela se peut — mais ne nous avance guère.
Surtout si les deux se réduisent à « une longue suite d'emmerdes ».
Un soir qu'il sortait de la table du roi Archélaos, en Macédoine, et qu'il s'en retournait dans ses pénates, Euripide fut mis en pièces par des chiens : affreuse destinée, que ne méritait pas un si grand génie ! (Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)