Affichage des articles dont le libellé est Pavese Cesare. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Pavese Cesare. Afficher tous les articles

lundi 22 janvier 2024

Problème de comprenoire

 

Dans tout métier, il y a des virtuoses et des gâcheurs, et dans celui de vivre aussi. Le nihilique est un gâcheur, mais il faut dire qu'on ne lui a jamais montré (comment vivre et tout ce qui s'ensuit). En plus, il a la comprenoire bouchée : sorti de « rien n'est », il ne pige que dalle.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 20 décembre 2023

Problème d'orientation

 

Il n'y a pas de métier plus salissant que celui dont parle Pavese, à savoir celui de vivre. On patauge dans un fleuve de vous-savez-quoi et on arrive tout crotté au sépulcre. Le métier de ne pas vivre aurait été moins salissant mais on a été mal orienté.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

lundi 6 novembre 2023

Assez de mots ! Des croquettes !

 

Le chat n'est pas un animal à problèmes, contrairement à l'humain. Il mange ses croquettes Canaillou, il dort, et il se fiche de la mort qui vient, qu'elle ait ou non les yeux de la « gonzesse à Pavese ».
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mardi 1 août 2023

L'insoutenable lourdeur du poncif

 

Dès qu'il se passe quelque chose à Marseille, la machine à poncifs se met en route : la « cité phocéenne » par-ci, la « cité phocéenne » par-là... Assez de cités phocéennes ! Un acte !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mardi 27 décembre 2022

Assez de salamalecs !

 

Le poëte Lessing dit vrai : il nous reste à singer, en mourant, le petit babouin. En « dévissant son billard », le petit babouin nous a montré la voie. Alors assez de salamalecs ! Ou comme dirait l'autre : « Assez de mots. Un acte ! »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 25 décembre 2022

Réminiscence de Pavese

 

Aura-t-elle tes yeux quand elle viendra, on ne sait pas, mais pour l'instant la mort ne vient pas, et ce qui est certain, c'est que le temps est long dans ces conditions. Alors on le meuble d'agissements qui peuvent à première vue paraître raisonnables, et s'ils ne le sont pas, du moins en avons-nous l'habitude.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 20 novembre 2018

Assez de mots. Un acte !


Se lever un beau matin, tout à fait calme et sûr de soi, et enfoncer quelque chose d'acéré et de définitif dans l'entrelacs de viscères où s'abrite le Moi... Ah, quel délice ! (Les trente-trois délices de Théasar du Jin, Traduction de Simon Leys)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 2 septembre 2018

Vocation


Chez certains individus, la pachyméninge ne connaît jamais de calme plat et c'est en permanence que la pensée de se détruire « siffle et souffle dans la mâture ». L'écrivain italien Cesare Pavese était de ceux-là.

Dans son journal intime, découvert après sa mort et publié sous le titre Il mestiere di vivere (Le métier de vivre), il affirme avoir eu de tout temps une vocation suicidaire : « C'est seulement ainsi que s'explique mon actuelle vie de suicidé. Et je sais que je suis pour toujours condamné à penser au suicide devant n'importe quel ennui ou douleur. C'est cela qui me terrifie : mon principe est le suicide, jamais consommé, que je ne consommerai jamais, mais qui caresse ma sensibilité. » Le 27 août 1950, dans une chambre d'hôtel de Turin, Pavese met pourtant fin à ses jours en absorbant une vingtaine de cachets de somnifère. Il laisse sur sa table un dernier texte, La mort viendra et elle aura tes yeux, terminé par « Assez de mots. Un acte ! »

Selon Gragerfis, ce seraient « une sensibilité morale exacerbée » et « une capacité d'autoanalyse sans complaisance et sans concession sur le plan esthétique » qui auraient porté Pavese à son geste ultime.


(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)