vendredi 17 février 2023

Nous, les nihiliques

 

Dans le terrain vague, ténébreux de notre Moi, ne poussent nulles fleurs indigènes. Seuls prospèrent mousses et lichens, qui couvrent les petits cailloux de nos sentiers nocturnes et nous dénoncent comme les assassins scrogneugneu du genre humain. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Métaphore extravagante

 

On a bien sûr le droit, par une métaphore hardie, de rapprocher telle chose de telle autre — c'est ce que font sans se gêner les « poëtes » —, mais dire du Rien qu'il est un colossal voilier pourvu d'une brigantine cousue sur des lattes en bambou, c'est passer un peu les bornes ! 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Extase nihilique

 

On se livre à l'action élémentaire de beurrer une biscotte, et soudain, les amarres du réel sont rompues, brutalement s'ouvrent les portes d'un appentis cérébral gigoteux, le beurrier devient un pot de stupeur ontologique ! 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Prédicats du Rien

 

Du Rien, on peut dire tout ce qu'on veut, même qu'il est en forme d'ellipsoïde. C'est ça qui est plaisant avec le Rien — et que cette andouille de Parménide n'avait pas compris. Oui, en vérité nous le disons : le Rien est en forme d'ellipsoïde — et nous vivons à l'intérieur. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)