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mercredi 17 avril 2024

Pfuit

 

Pour Albert Camus, tout était absurde. Il trouvait l'existence inepte à souhait. Quand on a une telle mentalité, on ne fait pas de vieux os. Et c'est bien ce qui s'est passé : il a écrit quelques livres et pfuit.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

mercredi 27 mars 2024

Bègles

 

On s'habitue aux noms des villes et l'on finit par ne plus voir à quel point certains sont d'un absurde camusien, beckettien, ionesquien et adamovien, au premier rang desquels... Bègles ! Il faudrait refuser de dire Bègles, et alors on verrait. Bègles ! Bègles !
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

lundi 25 mars 2024

Bonheur de Sisyphe

 

Pour imaginer Sisyphe heureux, il faut se le représenter lançant son rocher sur la gueule d'hippopotame de la bourrelle qui l'a trompé avec un garagiste de La Bourboule et s'écriant : « Payback time ! »
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

jeudi 16 novembre 2023

La deuxième question fondamentale

 

Albert Camus dit qu'il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux, c'est le suicide ; que répondre à la question fondamentale de la philosophie, c'est juger si la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue. All right, mais il y a une autre question, peut-être plus fondamentale encore mais dont il ne dit mot, celle de savoir ce qu'on a fait au bon Dieu pour qu'il nous inflige le ridicule d'avoir un Moi.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

dimanche 1 octobre 2023

Dernière satisfaction

 

Selon Albert Camus, face à l'absurdité de l'existence, la seule attitude raisonnable est d'essayer de vivre le plus longtemps possible, afin de faire caguer les autres au maximum. Pourquoi pas ? Tout n'est-il pas louable, en un sens ? 
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mardi 19 septembre 2023

Révolte métaphysique

 

L'être est un margouillis exophtalmique et le Dasein en bave des ronds de chapeau. Doit-il se révolter, comme semble le préconiser à demi-mot Albert Camus ? Sans doute, mais comment ? En envoyant des lettres salaces à Maria Casarès ?
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

samedi 16 septembre 2023

Une infernale troïka

 

Carpe diem, qu'ils disent... On voudrait bien, mais quand on est suffoqué par l'absurde camusien, horrifié par la malrucienne condition humaine, et pris en sus d'une sartrienne nausée, jouir de l'instant présent est tout simplement impossible. Camus, Malraux, Sartre, ces trois auteurs nous auront décidément fait beaucoup de mal. Ils ont fait de nous des « handicapés de la vie ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 30 août 2023

Les soumis

 

Les plus horripilants des « vieux jetons » sont ceux qui font « jore » qu'ils s'accommodent d'être des « vieux jetons ». Ils ont endossé le rôle, les salops ! Ils feront pareil avec le rôle de « clamecé » ? Le nihilique, lui, se révolte ! À la Camus ! Non mais alors des fois !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 21 juin 2023

Libellula depressa

 

La libellule déprimée est un insecte odonate appartenant à la famille des libellulidés. Très commune en Europe, on la rencontre jusqu'en Asie centrale. Ce qui la distingue des libellules « normales », c'est le sentiment camusien qu'elle éprouve de vivre isolée dans un univers de menace et de désolation sans autre perspective que la mort. Les symptômes qui l'affectent — tristesse pathologique ; perte d'intérêt pour les activités professionnelles, sociales et familiales ; sentiment de culpabilité et d'échec ; diminution de l'estime de soi ; difficultés à se concentrer sur une tâche et à prendre des décisions —, ont un retentissement majeur sur sa vie, notamment sur le plan socioprofessionnel. Le risque de suicide est particulièrement élevé et concerne dix à vingt pour cent de ces petits insectes.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

lundi 8 mai 2023

Protestation par le non-agir

 

Le nihilique refuse de « faire des activités ». C'est sa façon de protester contre d'une part la camusienne absurdité de l'existence et d'autre part l'inanité de la malrucienne condition humaine (il fait d'une pierre deux coups).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mardi 24 janvier 2023

Scène de plage à Trouville

 

D'après Albert Camus, Dostoïevski s'est inspiré d'un personnage réel pour créer son Kirilov des Possédés, et ce personnage n'est autre que le « peintre des beautés météorologiques » Eugène Boudin. La version officielle dit que Boudin est mort d'un cancer, mais en réalité (s'il faut en croire Camus), il se serait tué pour prouver au vulgum pecus qu'il était Dieu !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 1 décembre 2022

Rétribution

 

Il y en a qui parlent de l'absurde et on leur donne le prix Nobel. Pour corroborer leur thèse ? D'autres qui parlent du Rien et on leur donne peau de révérence parler zob. Pour la même raison ? 

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

vendredi 8 juillet 2022

Héroïsme moderne

 

La lutte elle-même vers les pics enneigés du Rien suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Émile Cioran heureux.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 4 juin 2022

Navet

 

L'influence du « romancier de l'absurde » Albert Camus, considérable en Occident dans les années cinquante, se répandit ensuite jusqu'en Chine comme en témoigne l'anecdote suivante. Un jeune disciple demande à un vieux moine camusien : « Qu'est-ce que la réalité empirique ? » Et le maître de répondre : « La réalité empirique est un navet de deux livres acheté au marché de Chaozhou. » La leçon à retenir est celle-ci : le monde est absurde, mais si vous ne vous accrochez pas à la réalité empirique, il vous en cuira.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 26 avril 2022

Simiomancie

 

L'homme du nihil aime les animaux et se délecte dans la compassion, c'est pourquoi il fréquente assidûment les zoos. Parfois, mû par une curiosité morbide, il essaie de lire son destin dans les yeux d'un gorille. Hélas ! Neuf fois sur dix, tout ce qu'il entrevoit est un avenir fait d'ennuyeuse monotonie, de paroles superflues et de solitude, qui n'est pas sans évoquer l'univers du « romancier de l'absurde » Albert Camus !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 4 avril 2022

Lire Camus

 

Pourquoi les gens font-ils semblant de trouver l'existence tolérable ? Comment se fait-il que, malgré l'évidence de l'absurdité du « réel », ils ne se mettent pas à hurler en pleine rue, à se rouler par terre, à s'arracher les cheveux ? Ils n'ont pas lu Camus, ces salops ?

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 31 août 2021

Sisyphe et le taupicide

 

Pour imaginer Sisyphe heureux (au sens schopenhaurien du terme), il faut d'abord se le représenter commettant l'homicide de soi-même par ingestion de taupicide. Adieu rocher ! Adieu gravelle et rhumatismes ! Adieu Bourboule aimée, dont la tête hardie défie les hauteurs des cieux ! Adieu philosophie marcellienne !
 
(Fernand Delaunay, Glomérules) 

lundi 16 août 2021

La grande question

 

Comment, après Kierkegaard, après Fernando Pessoa, après le « philosophe de l'absurde » Albert Camus, se trouve-t-il encore des gens pour se lever le matin ? Comment le « monstre bipède » n'est-il pas paralysé par la sensation de vivre isolé dans un univers de menace et de désolation sans autre perspective que la mort ? C'est, pour l'homme du nihil, la grande question (avec celle du taupicide qui lui est apparentée).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 9 avril 2019

Les révélations de la constipation


Il faut, pour vivre, préférer le mensonge à la vérité. Garder les yeux fermés. Comment, en effet, continuer à vivre quand on a vu le pachynihil ? Mais qu'un manque de fibres, solubles ou insolubles, déclenche en l'homme une constipation opiniâtre, et aussitôt tout se défait autour de lui, le voilà dans une nuit de solitude et de misère — celle des fameux « goguenots » —, dévoré par la pensée du néant avec une incroyable soudaineté. On pense, devant cet « exilé du cas » (Gragerfis), à l'Ilitch de Tolstoï, à l'homme du souterrain de Dostoïevski, au Salavin de Duhamel, au Clamence de Camus, etc. : une expérience de nature religieuse, mais d'où Dieu — et non seulement le « Suisse » — est absent.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 12 août 2018

Existenz über alles


Quand il ne fait pas la « bête à deux dos » avec Hannah Arendt, Heidegger lit Aristote. Il commence à développer sa vision personnelle du sens de l'être, que son épouse Elfriede trouve « lugubre et biscornue ».

En fait, Heidegger tente d'arracher l'être au régime de détermination univoque où l'enferment les sciences de la nature et qui consiste à faire de l'être un objet de représentation pour un sujet (ce qui revient en somme à réduire l'être à l'étant, ou encore à reconduire le domaine ontologique à la seule sphère ontique). Ses travaux sur la phénoménologie de la vie religieuse, nourris de l'étude de Saint Augustin, de Paul et de Luther, l'orientent vers une conception de l'être humain qui va privilégier l'existence sur l'essence. Une existence, hélas, faite « d'ennuyeuse monotonie, de paroles superflues et de solitude », comme celle que décrira plus tard le « romancier de l'absurde » Albert Camus.

Sa femme, qui sent que sa passion pour le  Dasein l'éloigne d'elle, tente de noyer son amertume dans le schnaps mais n'y gagne qu'un sévère « mal aux cheveux ».


(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)