Thomas
Mann est un romancier complet et ses personnages le sont également.
Ainsi, chez Hans Castorp, il y a tout ce qu'il faut : fadeur,
malléabilité, aspiration à des idéaux humanistes élevés, outils,
matériaux... Euh... non. Pas les outils et les matériaux.
Cela
demande un long apprentissage, mais une fois qu'on s'est habitué à voir
les humains comme des squelettes enveloppés d'une vague forme
charnelle, on est tranquille du côté de « l'amour ». On est comme le
docteur Behrens — le radiologiste de la Montagne magique — devant
Madame Chauchat. Des personnes du sexe, on a « une connaissance plutôt
intérieure, sous-cutanée » — et cela vous protège un tant soit peu de
leurs maléfices.