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mercredi 14 février 2024

Exception

 

On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, à moins qu'il ne s'agisse d'un fleuve de révérence parler merde. Parce que là...
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

mardi 9 janvier 2024

Humidité du soir

 

En un aphorisme qui, traduit en français, est aussi un magnifique alexandrin, Héraclite a rendu tout le tragique de la malrucienne condition humaine : « Et les âmes aussi s'exhalent de l'humide. »
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

lundi 17 juillet 2023

Pas de quoi rire

 

Il y a des ceusses qui se consolent d'avoir à mourir en se disant que dans cette vie, ils auront tout de même beaucoup ri. Mais pas le nihilique. Il faut dire que si l'on excepte la fois où il a entendu le mot diptérocarpacée, il n'a pas ri des masses. Pourquoi aurait-il ri ? Qu'est-ce qu'il y avait de risible, dans ce « monde de néant » ? La bêtise ? Mais la bêtise n'est pas risible, elle est plutôt désespérante. S'il avait dû montrer quelque émotion, le nihilique aurait fait comme Héraclite, il aurait pleuré sur le flux du devenir.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

vendredi 24 mars 2023

Baignade déconseillée

 

Héraclite comparait le temps à un fleuve, c'est-à-dire à quelque chose du genre de l'Ienisseï ou du Brahmapoutre, mais il s'agit plutôt d'un flot de matière excrémentitielle, un flot aux élastiques éclaboussures, dans lequel il n'est pas conseillé de se baigner. Un flot de merde, quoi.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 4 janvier 2023

Harmonie invisible

 

Selon Héraclite, l'harmonie invisible est plus importante que la visible. C'est pourquoi le philosophe s'efforçait toujours d'assortir la couleur de son slip à celle de son maillot de corps (attesté par Stésimbrote de Thasos).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 30 décembre 2022

Participation au monde

 

Héraclite affirme que « ceux qui dorment agissent et participent à ce qui se produit dans le monde ». Si c'est vrai, ce n'est pas gai. Car alors, quel moyen reste-t-il à celui qui ne veut avoir aucune part dans « tout ça » — sinon l'homicide de soi-même ? Et encore... Peut-être que les morts, eux aussi... ?

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 26 juillet 2022

Contre Héraclite

 

Non, la vie n'est pas dans le mouvement, dans le désordre, elle n'est pas faite d'un coulis de hasard. Et comment le pourrait-elle, puisqu'elle n'est rien autre chose qu'une grosse tourte de m... ? Une tourte ne bouge pas, elle n'est pas désordonnée ni aléatoire, elle se contente d'exulter dans sa solitude circulaire.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 14 mai 2022

Crise de kakon

 

De longues explorations dans les diverticules de la réalité empirique ont permis à l'homme du nihil d'acquérir cette douloureuse certitude : dans le réel, tout est faux. Le monde n'est qu'une collection de simulacres. L'idéalisme allemand, le temps, les phénomènes, les organes, les voyages, la permaculture, Héraclite, Spinoza, Hegel, les « lieux de culture », tout. Sa conclusion ? Aux chiottes ! Aux doubles-vécés ! Pour qui nous prend-on, à la fin ?

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 7 avril 2022

Une « idée à la con »

 

Héraclite, pourtant le plus grand génie que l'humanité ait produit, eut l'idée baroque de s'enduire de bouse de vache pour guérir de son hydropisie. D'après Néanthe de Cyzique, il resta comme momifié par la bouse qui durcit en séchant, et fut mangé par des chiens. Gragerfis écrit dans son Journal que cette fin tragique « serait presque à vous dégoûter de vous enduire de bouse de vache ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 18 juillet 2021

Conjungo

 

Héraclite évoque le châtiment qui serait celui du soleil s'il violait les lois de la nécessité. Mais il ne dit rien de celui, autrement plus terrible, qui attend le quidam assez naïf pour épouser. Les Érinyes sont peu de chose comparées à une « mégère difforme au faciès d'hippopotame » !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 19 décembre 2019

Dialogue platonicien


M. Bouboule : D'après Héraclite, la vie est dans le mouvement.
L'homme du nihil : Je l'emmerde.
M. Bouboule : Qui ça ? Héraclite ou le mouvement ?
L'homme du nihil : Les deux.
M. Bouboule : Je ne m'en mêle plus.


(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

lundi 27 mai 2019

Aux chiottes Héraclite !


Héraclite et sa « vision ironique des contrastes » m'insupportent terriblement.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

dimanche 3 mars 2019

Le salut par la fange ?


Héraclite croyait que la pensée était une maladie qui pouvait se traiter par l'application d'une boue.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

dimanche 20 janvier 2019

Herbivore


16 septembre. — Héraclite, dit-on, prit une si grande aversion pour les hommes qu'il vécut d'herbes au milieu des bêtes féroces.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

jeudi 15 novembre 2018

À propos de larmes (page de journal)


13 décembre. — D'après Furetière, « Héraclite pleurait sans cesse les misères et les folies des hommes ». Selon Richet, « il répugne à l'étant existant de penser que tout l'appareil lacrymal soit un hors-d'œuvre inutile, une superfluité ».

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

samedi 6 octobre 2018

Noyade


L'âme n'étant, selon Héraclite, qu'un feu, il en concluait que le comble du malheur était de se noyer, parce qu'alors l'âme s'éteignant dans l'eau, l'on mourait tout entier. D'où la préférence qu'ont de tout temps montré les suicidés du genre pusillanime pour la pendaison et la vénisection : mourir, oui, mais tout entier !

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

jeudi 16 août 2018

Cyclothymie


Après l'échec de son cours sur Parménide, Heidegger est sujet à des revirements d'humeur qui apparaissent par périodes et vont de l'excitation à la dépression. Le docteur Scheißkerl, maintenant à la retraite mais qui continue à voir l'ontologue, lui déclare qu'il est « cyclothymique ». Effectivement, un jour il exalte son propre génie et appelle les philosophes depuis Héraclite « une tribu de pygmées », et le lendemain, il décrit son œuvre « un amas de matière excrémentitielle ».

Sa femme lui dit qu'il est simplement angoissé et essaie de lui faire boire de la tisane, mais il lui rétorque hargneusement que l'angoisse est l'une des « dispositions » insignes du Dasein, que le « pour-quoi » le Dasein s'angoisse, c'est l'« être-au-monde » lui-même, que le Dasein est confronté à la nudité de son être, et par contrecoup à cela seul qui lui appartient en propre c'est-à-dire à son être « authentique », et cetera, et cetera.


(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)

mardi 14 août 2018

Le grand jeu


Retrouvant des intuitions centrales d'Héraclite et de Nietzsche, les prolongeant et les systématisant, le suicidé philosophique tente de rassembler en un tout cohérent crosse, canon, barillet, percuteur et queue de détente pour en faire la pièce centrale de sa philosophie de l'existence. Il interroge en ce sens magie et mythes, religions et cultes, philosophie et esthétique, avant de se rabattre sur le Petit manuel d'armurerie de Henri Baret (Imprimerie Dumas, 1927).

Dépassant la distinction tranchée entre ludique et sérieux, et d'accord en cela avec le philosophe Eugen Fink, il voit le monde comme un jeu sans joueur et l'homme comme une espèce de « mobile sur coussin d'air » quand ce n'est pas un « agrume désaxé des champs agricoles ».

Il sait que tout homicide de soi-même est à la fois réel et irréel, mais cela n'entame pas sa détermination à se « faire sauter le couvercle ».


(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

dimanche 8 juillet 2018

Immobilisme


« Même le cycéon se décompose s'il n'est pas remué », affirme Héraclite dans l'un des fragments de son ouvrage Sur la nature.

Semblable en cela au cycéon, le Moi paraît se rabougrir et se décomposer dans l'inaction tandis que le mouvement lui fait « reprendre du poil de la bête ». Ceci explique la prédilection qu'a de tout temps montré l'homme du nihil pour l'inertie.


(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

mardi 5 juin 2018