dimanche 17 septembre 2023

Un gars sensé

 

Le philosophe Wittgenstein n'était pas tellement partisan qu'on cherche à exprimer l'ineffable. Face à l'ineffable, il trouvait qu'il valait mieux « fermer sa boîte à camembert ».
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Le nihilique, un éternel adolescent ?

 

Si vous saupoudrez vos commentaires désabusés (sur l'être et tout ce qui s'ensuit) de références à Joseph de Maistre et à Tacite, on ne vous taxera pas d'immaturité car « ça fait sérieux », et pourtant... Qui, sinon un éternel adolescent, pourrait soutenir sérieusement que « rien n'est » ou — variante — que « tout pue » ? On peut supposer que, vers l'âge de dix-sept ans, quand il a vu à quoi ressemblait le « monde des adultes », le nihilique a été victime d'un « choc septique », et que sa croissance intellectuelle s'en est trouvée bloquée. Mais attention ! Ce n'est qu'une hypothèse ! Il est possible après tout qu'il dise vrai, que rien ne soit et que tout pue !
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Méditation cartésienne

 

Quand on visite un aquarium, on en vient fatalement à se poser la question : « Pourquoi les poissons ont-ils tous des gueules de con ? Serait-ce une preuve de l'existence de Dieu ? »
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

Encore une belle journée

 

Le soleil vient de se lever. On attend l'ami Ricoré, avec son pain et ses croissants, mais au lieu de l'ami Ricoré, c'est la pensée que « rien n'est » qui surgit — suivie immédiatement par la pensée que tout est vain, que l'homme vit isolé dans un univers de menace et de désolation sans autre perspective que la mort. Alors on suit le conseil du « négateur universel » Émile Cioran, on se recouche et on gémit. Tout ça ne va donc jamais finir, sacré nom d'une pipe ?
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)