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vendredi 22 mars 2024

Intranquillité pessoaïenne

 

L'écrivain portugais Fernando Pessoa souffrait de cénestopathie. Quand il avait une crise, il ne sentait plus ses doigts de pied. Or les crises pouvaient lui tomber dessus à tout moment. Alors il était assez intranquille (comme gars).
 
 (Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

jeudi 15 février 2024

Auteurs facultatifs

 

À quoi bon lire du Pessoa ou du Luc Pulflop, puisque tout ce qu'ils disent, on l'a déjà constaté par soi-même ? Ils le disent de façon amusante, c'est vrai, mais enfin... c'est seulement si on a du temps à perdre.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

mardi 6 février 2024

Un cocktail fatal

 

« Monsieur Pessoa, la source de tous vos problèmes, c'est que vous êtes intranquille », avait dit son médecin à Fernando Pessoa. Sur le coup, il y avait prêté peu d'attention, mais... son intranquillité, combinée à une mauvaise circulation, avait fini par lui valoir des varices. « Ô roues, ô engrenages, r-r-r-r-r-r-r éternel ! Violent spasme retenu des mécanismes en furie ! », avait-il alors grommelé.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

lundi 23 octobre 2023

Absence de porte

 

Fernando Pessoa disait qu'il serait toujours celui qui attend qu'on lui ouvre la porte auprès d'un mur sans porte, et il faut reconnaître que c'est assez bien trouvé, pour décrire la situation du Dasein heideggérien. Une porte ! Une porte, sinon nous étouffons !
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 19 octobre 2023

Insuffisance de la chose

 

Fin mars 1916, l'écrivain portugais Mário de Sá-Carneiro envoie une lettre à Fernando Pessoa pour lui annoncer qu'il va bientôt se suicider. Quelques jours après, il « fait la chose » avec une « jeune Parisienne » (il semble que ce soit la seule fois de sa vie où il ait « fait la chose »). Le 26 avril, dans la chambre d'un hôtel du 9e arrondissement de Paris, il revêt son smoking, avale de la strychnine et attend la mort. « La chose » n'avait pas suffi à raviver son vouloir-vivre schopenhauerien.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 18 octobre 2023

Systématique badiousienne

 

« Qui aurait cru que la vie, ce serait cela ? » demande Pessoa. « Peut-être Alain Badiou, lui répond le nihilique. Car il est drôlement ficelle, pour un philosophe. Il a conçu un système philosophique complet couvrant tant la politique que l'éthique, l'esthétique, la métaphysique et l'ontologie. Alors, hein, ce ne serait pas étonnant. »
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

dimanche 15 octobre 2023

Salut par le piccolo

 

Si Fernando Pessoa, au lieu de broyer du noir et d'être intranquille, avait appris à jouer du piccolo, il aurait pu agrémenter sa morne existence de quelques soli de piccolo. Ça l'aurait peut-être aidé à voir la vie en beau ? C'est joli, le son du piccolo.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 14 juin 2023

Un Pessoa de Ploubezre

 

La vie du nihilique avait été si terne, si étriquée, si dépourvue d'événements, qu'il se croyait en droit de dire « avoir commis tous les crimes, hormis celui d'exister ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

samedi 20 mai 2023

Lecture

 

Il y a des gens qui lisent (du Daniel Pennac, du Christian Bobin, de l'Alice Zeniter, du Fernando Pessoa) pour éviter de penser. D'autres, ou les mêmes, le font pour éviter de vivre — ça, encore, ça peut se comprendre. — Du Fernando Pessoa ???
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

samedi 22 avril 2023

Pas mal trouvé

 

Dans son Livre de l'intranquillité, l'écrivain portugais Fernando Pessoa traite la réalité empirique de « grosse vache ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mardi 21 mars 2023

Gingerbread sadness

 

Sans se prendre pour le poëte Fernando Pessoa — « Ô roues, ô engrenages, r-r-r-r-r-r-r éternel ! Violent spasme retenu des mécanismes en furie ! » —, on sent confusément que la tristesse est comme le pain d'épice, mais on est incapable d'expliquer pourquoi. La spongiosité, peut-être ? La bourrativité ?
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 12 octobre 2022

Un croisement

 

Le difficile est de réunir en soi deux sortes d'inquiétude : celle du ver de terre — qui attend que l'écrase le pied du voyageur — et celle du poëte portugais Fernando Pessoa — « Ô roues, ô engrenages, r-r-r-r-r-r-r éternel ! Violent spasme retenu des mécanismes en furie ! ». C'est difficile, mais avec un peu de persévérance, on y arrive.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

jeudi 29 septembre 2022

Inquiétude pessoaïenne

 

Aussi obtus soit-il, l'homme conçoit vaguement qu'il va mourir, c'est probablement ce qui explique qu'il n'a pas la placidité joyeuse du chien.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 3 mai 2022

Vie impossible

 

À ceux qui ont le sentiment — hautement « malaisant » — qu'ils vont clamecer sans même avoir vécu, Gragerfis recommande de lire du Fernando Pessoa ou du Luc Pulflop « histoire de se sentir moins seuls ». Il dit aussi qu'il ne faut pas se tracasser, car quoi qu'on ait fait de sa vie, on meurt toujours sans avoir vécu.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mercredi 29 décembre 2021

Malheuleux superlatif

 

Kierkegaard était malheuleux ; Baudelaire était malheuleux ; Hölderlin était malheuleux ; Edgar Poe était malheuleux ; Tchekhov était malheuleux ; Fernando Pessoa était malheuleux ; le « Grandiloque des Carpates » était lui aussi, malgré tout, malheuleux. Mais l'homme du nihil est encore plus malheuleux que tous ces malheuleux. Car il n'a même pas le talent pour exprimer comme il le faudrait son « malheul ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 9 septembre 2021

Accumulation d'opprobres

 

Comme si l'haeccéité, la temporalité du temps, la mortalité de l'être mortel ne suffisaient pas à son malheur, l'homme du nihil habite encore dans des « territoires » situés dans la « France périphérique » et est un « perdant de la mondialisation » (comme l'écrivain portugais Fernando Pessoa, for that matter).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 16 août 2021

La grande question

 

Comment, après Kierkegaard, après Fernando Pessoa, après le « philosophe de l'absurde » Albert Camus, se trouve-t-il encore des gens pour se lever le matin ? Comment le « monstre bipède » n'est-il pas paralysé par la sensation de vivre isolé dans un univers de menace et de désolation sans autre perspective que la mort ? C'est, pour l'homme du nihil, la grande question (avec celle du taupicide qui lui est apparentée).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 31 décembre 2018

Page de journal


21 octobre. — « Une collection de sensations qu'il se risque parfois à appeler existence ». — Voilà qui est bien trouvé.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

jeudi 13 septembre 2018

Un roi de l'élégance


« Un homme qui est toujours réel, a dit Rivarol, peut n'être pas vrai, mais il est vraiment homme. Un homme vrai est toujours un vrai homme, un homme réel, sans quoi il serait un fantôme ». Suprêmement fatigué d'être un « homme réel », le poète et écrivain portugais Mário de Sá-Carneiro décide, le 26 avril 1916, de « prendre le taureau par les cornes ». Il enfile son smoking, avale de la strychnine et attend la mort, qui ne tarde guère. Il avait annoncé son suicide à son ami Fernando Pessoa 1 à peine un mois auparavant. Gragerfis le considère comme l'un des représentants essentiels du courant symboliste et de « l'école du désenchantement ».

1. « Ô roues, ô engrenages, r-r-r-r-r-r-r éternel ! Violent spasme retenu des mécanismes en furie ! »

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

dimanche 13 mai 2018

Usuelles asphyxies


Au petit séminaire de Fribourg, Heidegger est toujours aussi malheureux. Il commence à se voir comme un « handicapé de la vie ». Il lit Leopardi et Fernando Pessoa 1, mais rien ne peut soulager l'oppression qu'il ressent « au niveau du Dasein ». Il écrit dans son journal qu'il « s'embouque en d'usuelles asphyxies » et que son Moi le « bourrelle continûment ». 

Un jour, pour vivre une « expérience limite », il se met un nœud coulant autour du cou avec une ficelle qu'il attache au portique d'entrée du potager, mais n'en retire qu'un beau collier en croûte badigeonné de mercurochrome qu'il doit exhiber pendant deux semaines. 

Pendant l'été 1907, un événement survient qui va changer le cours de sa vie. Le père Conrad Gröber, directeur du petit séminaire de Constance et futur archevêque de Fribourg, lui offre la dissertation de Franz Brentano intitulée De la diversité des acceptions de l'être d'après Aristote (1862). Heidegger affirmera à plusieurs reprises que ce livre a été son « guide à travers la philosophie grecque », le conduisant à relire Aristote, dont il écrit dans Mon chemin de pensée et la phénoménologie (1963) que la phrase : « l'être se dit de multiples manières » a décidé de son « chemin de pensée ». Il n'aura de cesse désormais de débusquer l'un de ce divers, « dussent les rues ruisseler de sang ».

1.  « Ô roues, ô engrenages, r-r-r-r-r-r-r éternel ! Violent spasme retenu des mécanismes en furie ! »

(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)