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vendredi 2 juin 2023

Bardo Thödol

 

Le Livre des morts thibétain dit que quand on est mort, ce n'est pas forcément pour l'éternité. À la différence de Crevel, on peut « renaître ». Il paraît qu'il y en a pour qui c'est une consolation.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 8 janvier 2023

Thorax

 

Dans une lettre à Marcel Jouhandeau datée du 27 juillet 1926, le poëte ex-dadaïste René Crevel confiait voir des hippocampes et des fleurs s'imprimer la nuit sur son thorax. — Son « thorax » !!!

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

lundi 19 décembre 2022

Récalcitrance de Crevel

 

« Malgré les exhortations de ses amis — au nombre desquels le peintre Salvador Dali —, Crevel n'était pas pressé de renaître. Le réel lui en avait trop fait voir. Il ne pouvait plus souffrir tout ce sacré bizeness (l'existence et tout ce qui s'ensuit). » (Ludovic Bourdin, Vie et mort de René Crevel, José Corti, Paris, 1965)

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 4 octobre 2022

Renaissance de Crevel

 

Crevel ! La plaisanterie de ta mort a assez duré. Nous t'adjurons de renaître.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 14 mai 2022

Vers le Rien

 

Le 23 août à trois heures du matin, l'homme du nihil décide de mettre fin à sa pondéreuse existence. Il écrit : « Je puis assurer que l'initié le plus dévot à Cérès n'a jamais éprouvé un transport aussi vif que le mien... Je m'avance vers le Rien avec une espèce de plaisir qui m'ôte le pouvoir de la réflexion. » — Combien d'autres ont, par la suite, éprouvé la même émotion ! 1

1. C'est le cas par exemple de l'écrivain ex-dadaïste René Crevel.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

samedi 14 août 2021

Inconscience coupable

 

Rigaut, Essénine, Crevel, Garchine, Maïakovski, Crisinel... Cent pour cent des suicidés philosophiques n'étaient pas vaccinés (contre l'odiosité de l'existence).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

vendredi 28 février 2020

Le silence du taupicide


Grand lecteur des poëtes maudits, l'homme du nihil se reconnaît frère de Crevel, Essénine, Nerval. Mais celui qu'il chérit entre tous, c'est le légendaire « Mômo », dont l'énergie agressive et blasphématoire, la créativité proliférante lui donnent « des frissons presque partout ». Son œuvre, par contraste, est d'une concision qui équivaut à un refus, à une fin de non-recevoir : « Se taire, se figer, s'emmurer, se momifier dans le silence du taupicide ». Son unique poëme, composé de cette seule phrase, est aussi sa lettre d'adieu.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

dimanche 4 novembre 2018

Initiation


Pointant son index osseux d'herméneute, l'idée du Rien initie l'homme à des scènes essentielles : René Crevel se suicidant au gaz dans son appartement parisien, Leopoldo Lugones ingérant un mélange de cyanure et de whisky, Nicolas De Staël se jetant par la fenêtre de son atelier d'Antibes, Paul Celan plongeant dans la Seine les poches lestées de cailloux, etc., ainsi que fait le centaure Chiron dans l'éducation d'Achille.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

jeudi 16 août 2018

Marasme inopiné


L'aspirant à l'homicide de soi-même s'enflamme subito presto quand il entend parler de réussites éclatantes comme celles d'un Crisinel, d'un Crevel ou d'un Rigaut. Il s'échauffe à la vue de tels triomphes, et se repaît de l'espérance flatteuse de réaliser lui aussi le « Grand Œuvre ». Mais à peine les premiers pas sont-ils faits (achat du taupicide ou d'un revolver) que les forces manquent : on s'effraie à la vue de l'espace qu'il faut parcourir, le découragement s'empare de l'âme... Et puis : « le soir tombe : on n'est plus très jeune. »

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

mardi 17 juillet 2018

L'outrage de trop


Juin 1935. Sous les fenêtres de René Crevel, le prosaïque sureau étale ses touffes encombrantes. C'en est trop pour le poëte ex-dadaïste, qui ouvre le robinet du gaz après avoir griffonné sur un papier « Prière de m'incinérer. Dégoût ».

Le « tireur d'élite du jeu de massacre surréaliste », qui venait d'apprendre qu'il souffrait à nouveau d'une tuberculose rénale alors qu'il se croyait guéri, n'a pas supporté cette exubérance végétale où il a vu — on peut du moins le penser — un sarcasme du Grand Tout à son adresse.


« Il est ainsi, nous dit Gragerfis, des êtres d'une sensibilité et d'une émotivité excessives, d'une délicatesse de sensitive, d'une douceur mélancolique qui les laisse sans résistance devant les brutalités de l'existence ». — Eh oui ! Cela se rencontre, en effet.

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

Référence énigmatique


Paris, 18 juin 1935. L'écrivain ex-dadaïste René Crevel ouvre le robinet du gaz après avoir griffonné sur un papier « Nous sommes perdus, mon vieux Milou ! ».

Se voyait-il, comme Tintin dans les Cigares du pharaon, sur le point d'être englouti par une énorme vague alors qu'il dérivait sur l'« océan déchaîné de la vie » ? Se suicida-t-il, comme le prétendit ensuite son ami Klaus Mann, « parce qu'il avait peur de la démence » ou encore « parce qu'il tenait le monde pour dément » ? Son geste fatal est-il lié à la violente altercation qu'il avait eue quelques heures auparavant avec l'exécrable Ilya Ehrenbourg à propos de l'organisation du Congrès international des écrivains pour la défense de la culture ?

Le mystère reste entier et toutes les hypothèses sont permises, y compris celle qui voit dans ce suicide un assassinat déguisé, commis par un lecteur ulcéré du « jeu de massacre surréaliste » auquel se livrait l'excentrique prosateur.


(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)

samedi 26 mai 2018