samedi 18 mai 2024

Ça n'arrête jamais

 

On lit de la philosophie pour passer le temps, et voilà encore autre chose ! Husserl affirme qu'il faut penser le « vécu de conscience » comme une intention, c'est-à-dire la visée d'un objet qui demeure transcendant à la conscience ! Comment on va faire ? 
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Regret tardif

 

Quand le croque-mort nous emportera, nous aimerions qu'il nous conduise à travers ciel au Père éternel, ce serait « aux pommes », mais il y a peu de chance pour que ça arrive vu le mal que nous avons dit de la vie, de la réalité empirique, et cætera. Il doit avoir une dent contre nous, le Père éternel. Il doit nous avoir dans le blair. Nous aurions peut-être mieux fait de la boucler.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Sagesse vectorielle

 

Les vecteurs sont plus sages que les humains. Ils ne donnent pas dans les « relations romantiques ». Ils s'en tiennent à la relation de Chasles.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Peu pour être heureux

 

L'ours Baloo prétend qu'il en faut peu pour être heureux. Il dit qu'il faut se satisfaire du nécessaire : un peu d'eau fraîche et de verdure que nous procure la nature, ce genre de choses. Mais ce n'était pas l'avis de l'écrivain dadaïste Jacques Rigaut, qui se tira une balle dans le cœur alors même que la propriété châtenaisienne du docteur Le Savoureux lui offrait autant d'eau fraîche et de verdure qu'il pouvait en souhaiter. Ce n'était pas non plus l'avis du philosophe Kierkegaard, qui se plaignait sans cesse d'avoir une « écharde dans la chair » et désespérait de jamais pouvoir faire le « saut de la foi ». Ni de Fernando Pessoa, éternelle victime de « rhumatismes existentiels ».
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)