dimanche 4 novembre 2018

Interlude

Jeune femme lisant Forcipressure d'Étienne-Marcel Dussap

Vrai refuge


Il y a dans la pensée de l'homicide de soi-même quelque chose de gracieux et de doux qui, dans les jours de malheur, nous vient en aide et nous fait supporter l'adversité avec résignation et courage. ― L'amitié ?... vain mot. L'amour ?... dérision cruelle. Mais le Rien que dispense un colt Frontier ou un flacon de taupicide ! Voilà le vrai refuge !

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Manque d'ambition ?


Je pratique un genre méprisé : le vocable 1.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

1. Il s'agit sans doute du vocable « reginglette ». (Note de l'éditeur.)

Mille et unième façon de s'oublier


Suivre à la trace les idées de Salluste, les étiqueter et les classer constitue une tâche que beaucoup ont trouvée absorbante.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Interlude

L'actrice Natalie Portman lisant l'Appel du nihil de Martial Pollosson

Régénération compensatoire


De multiples expériences menées par les savant modernes l'ont montré : après une joie passagère, le dégoût d'exister de l'homme du nihil se reconstitue « aussi vite que la tête d'une hydre d'eau douce après qu'on l'a sectionnée » (Higgins et Anderson, 1931).

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Sarisses (page de journal)


28 novembre. — Théophraste, dans son Historia Plantarum, indique une longueur de 18 « cubes » soit un peu moins de six mètres, pour les sarisses des phalanges séleucide et ptolémaïque. Cependant, son texte signale que sous Alexandre, les sarisses étaient plus courtes. Arrien de Nicomédie, quant à lui, leur donne 4,9 mètres, et Asclépiodote estime que la taille de la sarisse fluctuait entre 4,6 et 5,5 mètres au IV e siècle avant Jésus-Christ. — La connaissance ? Un terrain mou, marécageux, et plein de roseaux.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Scintillement dans les ténèbres


La pensée de se détruire qui allège et mobilise le suicidé philosophique, l'haeccéité qui l'épaissit, composent par leur alternance infiniment rapide un vrai mouvement vibratoire et font papilloter et scintiller la suave idée du Rien.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Interlude

Jeune femme lisant les Exercices de lypémanie de Marcel Banquine

Initiation


Pointant son index osseux d'herméneute, l'idée du Rien initie l'homme à des scènes essentielles : René Crevel se suicidant au gaz dans son appartement parisien, Leopoldo Lugones ingérant un mélange de cyanure et de whisky, Nicolas De Staël se jetant par la fenêtre de son atelier d'Antibes, Paul Celan plongeant dans la Seine les poches lestées de cailloux, etc., ainsi que fait le centaure Chiron dans l'éducation d'Achille.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Un hardi pionnier


À notre connaissance, Sanctius est le premier à avoir classé l'hypallage parmi les tropes.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Nerfs


L'idée du Rien, malgré ses extraordinaires propriétés antipyrétiques et analgésiques, s'avère impuissante à protéger l'homme du nihil contre l'angoisse d'exister. — « Ici s'ouvre le procès du système nerveux », dirait le penseur mondain Paul Valéry.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)