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vendredi 5 avril 2024

Quarante-cinq rue Poliveau

 

Vers 280, Jamblique part à Rome pour y parfaire son éducation philosophique auprès du péripatéticien Anatolius. Ce dernier lui dit que les valises de cochon sont plus lourdes qu'il ne pensait et qu'il va lui falloir deux mille francs de plus. Jamblique refuse d'abord de payer, mais l'autre gueule tellement fort qu'il finit par céder. Jamblique tire de cet épisode la conviction que les mathématiques sont l'instrument qui permet à l'âme de donner son unité au divers et de rationaliser l'ordre du sensible.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

jeudi 4 avril 2024

Les trois voies de Jamblique

 

Pour parvenir à la connaissance, le néoplatonicien Jamblique distingue trois démarches : l'intuition (épibolè), la raison discursive (dianoia), et l'homicide de soi-même (il ne précise pas comment ça se dit en grec).
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

dimanche 22 août 2021

La douleur d'exister

 

Dans une lettre à Sopatros d'Apamée, Jamblique dit que vivre lui fait « mal quelque part ». Il précise sa pensée un peu plus loin en indiquant que l'existence lui fait le même effet qu'un « dur coup de poing de Blek le Roc ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 15 mars 2020

Équilibre instable


Selon Gragerfis — qui l'a sans doute lu dans Jamblique —, « toute vie garde en elle la potentialité de la mort, comme la lumière conserve en puissance l'ombre ». Cela est vrai, sans contredit. Et de même que l'éclair est la limite fugitive entre l'ombre et la lumière, de même la vie reste-t-elle un état intermédiaire, instable, périlleux, une zone sans cesse disputée entre l'être et le non-être. Qu'une carence en fibres, solubles ou insolubles, plonge l'homme dans le cauchemar de la constipation, que l'idée du Rien s'insinue dans sa pachyméninge, l'équilibre est rompu, et c'est le drame.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

mercredi 10 avril 2019

Éternelle unité du pachynihil


18 avril. — Parlant du pachynihil, Jamblique dit (De Myst., 4, VIII, 2) qu'il « demeure immobile dans la solitude de son éternelle unité ».

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

lundi 17 septembre 2018

Aveuglement sceptique


D'après Jamblique, Pyrrhon disait qu'il n'y avait aucune différence entre vivre et être mort et, comme un mauvais plaisant lui demandait un jour : « Pourquoi donc ne meurs-tu pas », il répondit : « Parce que cela ne fait aucune différence ».

Ainsi, et aussi incroyable que cela puisse paraître, le fondateur du scepticisme ne connaissait pas — contrairement au sculpteur Giacometti — le si terrible tragique d'être ceci ou cela ! L'haecceité, il « s'assoyait dessus » ! Il faut se pincer !


(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

mardi 11 septembre 2018

Cornifle


Nous fûmes à cheval d'assez grand matin. Le Juif errant, qui ne croyait pas que nous pussions partir d'aussi bonne heure, s'était beaucoup éloigné. Nous fûmes longtemps à l'attendre ; enfin il parut, reprit sa place auprès de moi et commença en ces termes :

« Le cornifle immergé aussi appelé cornifle nageant ou cératophylle épineux (Ceratophyllum demersum) est une espèce de plante aquatique de la famille des Ceratophyllaceae, à tige dépourvue de racine. Le cornifle constitue une excellente nourriture pour les poissons herbivores. »

Arrivé à ce point de son récit, le Juif errant s'éloigna, et Velasquez nous assura qu'il ne lui avait rien appris de nouveau, et que tout cela se trouvait dans le livre de Jamblique.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

jeudi 2 août 2018

Congelé !


Une méthode de neutralisation du Moi, qu'on trouve décrite chez Jamblique et qui semble avoir eu le suffrage des Anciens, consiste à l'abreuver d'eau froide et à l'entourer de glaçons. Pendant le froid le plus rigoureux, on brise la glace des étangs, et on s'y plonge jusqu'au cou. On se rend, en se levant, à une pompe, on y remplit son chapeau d'eau, et on en boit autant qu'on peut, le remplissant encore, et s'en coiffant avec, en sorte que l'eau ruisselle tout le long du Moi. L'été, on met chaque matin une chemise mouillée ; l'hiver, on a soin d'en mouiller une le soir, de l'exposer à l'air vif, afin qu'elle gèle, et le matin, avant de se rendre à la pompe, on passe cette chemise hérissée de glaçons. On couche sur de la paille mouillée. On se trouve ainsi enseveli dans cette paille, qui, gelée autour du Moi, le tient enchâssé et ne lui permet aucun mouvement.

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

jeudi 21 juin 2018

Ban du zéro


Dans son Traité de l'âme, Jamblique affirme — mais peut-on croire tout ce qu'il dit — que dans les premiers temps de la chrétienté, les Pères de l'Église se montrèrent fort courroucés quand ils virent l'usage du zéro se répandre parmi le vulgum pecus. Selon eux, Dieu étant présent en toute chose, toute représentation du néant ne pouvait être que satanique. Ils décidèrent donc de bannir le zéro dans l'espoir de sauver l'humanité du Malin.

On voit que ces « Pères de l'
Église » étaient, comme plus tard le mathématicien Georg Cantor, des êtres profondément antinihiliques !

(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)