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samedi 9 mars 2024

Le Rien à Miami

 

Le Rien possède une personnalité clivante. Il y a ceux qui le défendent et ceux qui le nient (par exemple Parménide). Notons toutefois que le gros du vulgum pecus ne voit même pas de quoi il retourne, hébété qu'il est par les émissions de « téléréalité ».
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

samedi 16 décembre 2023

Forme de l'être

 

Pour Parménide, « l'être est semblable à une sphère bien arrondie, qui du centre à la circonférence serait partout égale et pareille ». Quand on lit ça, on se demande : pourquoi une sphère ? Pourquoi pas une tourte ou un « cigare japonais » ? C'est tout de même étrange, cette obsession pour les sphères !
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 14 décembre 2023

Un beau roman

 

Précurseur de Michel Fugain, Parménide dit de l'être que « c'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance d'aujourd'hui ». Le nihilique n'en croit rien et est d'avis qu'il faut avoir fumé de la « beuh » ou du « shit » pour dire des choses pareilles.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

vendredi 18 août 2023

Substitution de concept

 

Chez Parménide, on peut remplacer « l'Être » par « le Rien », ça marche tout aussi bien et même mieux. « Il n'est que le Rien, immobile, complet, homogène, et tout le reste n'est que variation d'éclat par la surface. » Voyez ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 21 mai 2023

L'insoutenable silence des frères Grafouillères

 

Le nihilique est pleinement conscient qu'il est absurde de s'adresser à des personnages de fiction, des personnages de René Fallet en l'occurrence, pour avoir un avis sur un philosophe de la Grèce antique. Mais tout est tellement bête et absurde dans la vie, de toute façon... alors il y va. « Ô frères Grafouillères ! Et toi, Léon Dessertine, mandataire en viandes et ancien de l'Assistance ! Que vous semble de Parménide et de son non-être qui n'est pas ? » — Comme il fallait s'y attendre, ni les frères Grafouillères ni Léon Dessertine ne répondent. Parménide, il faut croire que c'est comme Maritain pour le vulgum pecus : ils n'en ont rien à foutre.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mardi 7 mars 2023

Un gars pas contrariant (suite)

 

L'être est, lui a-t-on dit. C'est un peu difficile à croire, mais comme Barkis, le nihilique veut bien. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 17 février 2023

Prédicats du Rien

 

Du Rien, on peut dire tout ce qu'on veut, même qu'il est en forme d'ellipsoïde. C'est ça qui est plaisant avec le Rien — et que cette andouille de Parménide n'avait pas compris. Oui, en vérité nous le disons : le Rien est en forme d'ellipsoïde — et nous vivons à l'intérieur. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

lundi 12 décembre 2022

Sensibilité post-mortem

 

Parménide dit que les cadavres sont encore sensibles au froid, au silence et à l'obscurité. Pour le silence et l'obscurité, il ne propose rien, mais pour le froid, il recommande de les vêtir d'un slip en laine avant de les inhumer (et c'est ce que firent les Athéniens pour le stratège Cimon, au dire de Stésimbrote de Thasos).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 25 novembre 2021

Penser le non-être

 

Pour mettre en échec l'horripilant Parménide, l'homme du nihil résolut, après avoir pensé le pilchard, de penser le non-pilchard. Mais tout ce qu'il parvint à évoquer fut... une boîte de petits pois dans laquelle se tenait, bien au chaud, le philosophe Jean-Paul Sartre. — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 20 décembre 2018

Propos d'ivrogne


Quand Parménide affirme qu'il n'est par définition que l'Être, immobile, complet, homogène, et que tout le reste n'est que « variation d'éclat par la surface », on peut à bon droit se demander s'il n'a pas bu. — Et le Rien alors, sentencieux Parménide ? N'est-il pas lui aussi « immobile, complet et homogène » ? — Ô vanité ! ô néant ! « ô aueuglement estrange des hommes, gloriatur in malitia sua ! »

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 19 novembre 2018

Cimetière marin


Cruel Parménide ! Parménide d'Élée ! M'as-tu assez désopilé avec ton être indivisible, inengendré, et ton non-être qui n'est pas ! Debout ! Dans l'ère successive ! Au pas de gymnastique ! — Ô puissance salée ! Courons au Rien en rejaillir vivant !

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mercredi 15 août 2018

Parménide


Lors du semestre d'hiver 1942-1943, Heidegger fait un cours sur Parménide à l'Université de Fribourg-en-Brisgau, qui ne sera publié qu'en 1982 dans l'édition Klostermann de ses œuvres complètes. C'est donc au moment où la catastrophe mondiale est à son comble que le toujours pétulant ontologue décide de traduire et de commenter le Poème didactique du philosophe grec, et d'empoigner son alpenstock pour aller à la rencontre de la « déesse Vérité en personne ».

Heidegger se concentre principalement sur le célèbre fragment qui affirme que « le même est penser et être ». On pourrait croire que cette sentence fait de Parménide un précurseur de Descartes en posant l'identité de l'« être » et de la « pensée », mais point du tout. Pour Heidegger, qui n'aime rien tant qu'embrouiller les choses, cet aphorisme, loin de parler d'identité, désigne une « co-appartenance » ; et la co-appartenance n'est pas une identité mais, dans la mentalité grecque, un mode selon lequel chacun est ce qu'il est, parce qu'il procède du « Même ». Sauf que ce « Même » n'est pas un prédicat auquel se référeraient l'être et la pensée, mais une parfaite énigme !

Ses amis réalisent que l'ontologue commence à « dérailler », et lui font comprendre avec diplomatie qu'il serait temps pour lui de se consacrer à autre chose qu'à la philosophie, par exemple à la culture des betteraves ou à l'élevage des vers à soie.


(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)