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vendredi 12 janvier 2024

Dialogue des carmélites

 

« Mélanchton dit que pour gagner le ciel, la charité ne sert à rien, il faut avoir la foi et basta. On va se faire envoyer bouler, c'est sûr, tu vas voir.
— Pourquoi tu dis ça ? J'ai la foi, moi. Pas toi ?
— Eh bien... pas trop, justement.
— Merde. »
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

lundi 8 avril 2019

Le pachynihil contre les robots


À vivre parmi des machines, nous nous habituons à une certaine mentalité, dite « objective » : aspirés au dehors, écartés de nous-mêmes, nous nous trouvons affrontés à une logique à laquelle, jusque dans nos révoltes, nous devons nous soumettre. Heureusement, Pulflop a montré expérimentalement que cette « logique des cupulifères » ne résistait pas à l'action corrosive du pachynihil.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 29 août 2018

Une anecdote poignante


Geraldo França de Lima nous rapporte que peu de temps avant son suicide, lors d'un repas avec Bernanos, Stefan Zweig, au restaurant, « pleurait d'émotion à la vue de tous les plats de viande disposés sur les tables ».

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

dimanche 29 juillet 2018

Drame bernanosien


Le curé de Sainte-Mère-Église (Manche), retrouvé mort près de sa voiture mercredi soir, se serait en fait suicidé, selon les premiers éléments de l'enquête. Ce prêtre, qui a laissé une lettre dont le contenu n'a pas été révélé, ne présentait aucun signe de maladie et était « très apprécié », selon le diocèse de Coutances. « L'enquête a conclu à une mort volontaire », a indiqué Anne Jacquemot, chargée de communication du diocèse.

Ordonné prêtre en 2005, Emmanuel S., 50 ans, était le curé de la paroisse de Sainte-Mère-Église depuis septembre 2013. Le suicide d'un prêtre est « rare, celui-ci est incompréhensible », explique Daniel Jamelot, vicaire épiscopal du diocèse de Coutances, qui évoque toutefois à mots couverts la lourdeur de la charge d'un curé.

Pour l'heure, l'hypothèse privilégiée par les enquêteurs est que le prêtre se soit laissé submerger par cette « tristesse selon Dieu qui opère le salut par la pénitence ». Frappé d'acédie foudroyante, il aurait alors été incapable de « reprendre pied ». (Le Parisien, 21 décembre 2013)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

lundi 9 juillet 2018

Replant de chou


Vers la soixantaine, il n'est pas rare que l'étant existant soit hanté par l'inéluctabilité de la vieillesse, ne supporte plus l'asthme sévère de la mégère à qui il a malencontreusement lié son existence, et se considère moralement détruit par l'haeccéité. Il décide qu'il ne peut plus continuer à assister ainsi, les bras croisés, à sa propre agonie.

L'infatigable polygraphe autrichien Stefan Zweig connut ces tribulations et, pour essayer de remonter la pente, rendit visite à Georges Bernanos, installé à Barbacena, qui tenta en vain de le requinquer. Finalement, le 22 février 1942, après avoir fait ses adieux et mis ses affaires en ordre — il laisse un mot concernant son chien, qu'il confie à des amis —, Stefan Zweig se donne la mort en s'empoisonnant au véronal, en compagnie de sa némésis, Lotte.


Selon Gragerfis, au Brésil, l'écrivain se trouvait « comme un poisson jeté sur l'herbe et cherchant la rivière, ou comme un replant de chou dont les racines pendent, attendant un sol ferme et nourricier : le Rien. »

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)