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mercredi 6 février 2019

Scandale


La plus grande provocation au scandale, c'est l'absolue superfluité du vocable reginglette.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

dimanche 20 janvier 2019

Musique funèbre


Le désenchantement, la lassitude mortelle, la noire mélancolie qui suintent des orfrois sonores du vieux Palestrina rappellent à l'homme son affreuse condition de « perdant de la mondialisation » et lui révèlent le sens du vocable reginglette.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

dimanche 6 janvier 2019

Antihumain


Si le vocable reginglette attire tant le nihilique, ce n'est pas tellement parce qu'il est plaisant à prononcer : c'est surtout parce qu'il est situé aux antipodes de la pensée et de la vie ; en particulier à l'opposé de l'homme et des creuses vicissitudes de son agitation.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 2 janvier 2019

Rechute


De nouveau, c'est l'errance dans le cliquetis des mots, l'enlisement dans l'ocre palustre du vocable reginglette et de ses dérivés.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

samedi 29 décembre 2018

Unité du monde


Certains excréments fossiles découverts en Sibérie recèlent, sécrétées par une sorte de glaire indécise, déjà non les ébauches, mais les strictes constructions polyédriques que le génie humain devait se montrer longtemps après capable de déduire par sa seule capacité de raisonner. Cette continuité singulièrement précise entre le monde mental et le monde matériel illustre, selon Gragerfis, le caractère unitaire du cosmos, l'existence d'une syntaxe générale, ce que l'auteur du Journal d'un cénobite mondain exprime métaphoriquement par le terme reginglette.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

jeudi 20 décembre 2018

Page de journal


30 août. — On assure que sur les montagnes de Lorraine, par temps de brouillard, il ne faut qu'un appeau, une petite loge et un bâton fendu pour prendre quarante ou cinquante douzaines de mésanges dans une matinée ; on les prend encore en grand nombre, soit au trébuchet, soit au petit filet d'alouettes, soit au lacet, ou au collet, ou aux gluaux, ou avec la reginglette, ou même en les enivrant comme faisaient les anciens, avec de la farine délayée dans du vin.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

mardi 18 décembre 2018

Une tâche surhumaine


Au début de sa carrière, l'homme du nihil ressemble à un héros dostoïevskien écartelé entre l'évidence de n'être rien et le sentiment d'être tout. Enfin... peut-être pas exactement tout, mais du moins un certain nombre de choses : parmi les corps lumineux, le soleil rayonnant ; entre les montagnes, l'Himalaya ; parmi les poëtes dadaïstes, Georges Ribemont-Dessaignes ; entre les mots prononcés, le mot indivisible « reginglette »; entre les lacs, l'océan ; entre les bêtes sauvages, le tigre ; entre les objets purifiants, le vent. Et encore : le temps sans limites, la pénitence des ascètes, le silence des secrets et la science des sages. — Mais il réalise vite que tout cela n'est pas une sinécure. Alors il se recouche — et gémit.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 9 décembre 2018

Puissance du vocable


Usant comme d'un gourdin du coruscant vocable reginglette, saccager les taillis palpébraux de la connaissance spéculative.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

lundi 26 novembre 2018

Giboulées


Projeté, par l'existence même, de l'autre côté de l'abstraite paroi qui sépare l'être du néant, le suicidé philosophique parle peu, mais quand il parle, ses mots — et notamment celui reginglette — sont comme des giboulées de lumière tombant dans l'espace sans pesanteur d'un cristal temporel de Wilczek.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 20 novembre 2018

De l'hyène


Autant l'humain me répugne, autant l'hyène m'émeut. Sa crinière rude et épaisse, son pelage gris ou fauve, sale, taché de brun, lui confèrent l'allure farouche d'un prophète du Rien. Elle est nocturne et timide, comme le nihilique. Mais contrairement à ce dernier, elle attaque rarement l'homme, préférant se nourrir de charognes, de cadavres qu'elle déterre. Hyène sophistiquée, j'ajoute à la nécrophagie un profond romantisme de l'éphémère — que j'emprunte au Japonais, ce guetteur de chaque instant — et une sombre fascination pour ce qui disparaît.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mercredi 14 novembre 2018

Vocabulaire


Par commodité, nous nommerons reginglette, ou encore zérumbet zététique, le système sémiotique immanent au corpus.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 11 novembre 2018

Creux sémantique


Le flot d'images suggéré par le vocable reginglette n'était sans doute pas le même dans l'esprit d'un philosophe de l'antiquité que dans celui d'un suicidé philosophique actuel. Le mot est toutefois resté dans le même creux sémantique, pour parler comme René Thom.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

jeudi 1 novembre 2018

Illusions perdues


M. Jouffroy, dans un ouvrage posthume, raconte comment, né de parents pieux et habitué de bonne heure à considérer l'avenir de l'homme et le soin de son âme comme la grande affaire de la vie, il avait cependant perdu la foi en entendant prononcer par un sien camarade le vocable « reginglette ». Il ajoute ensuite ces remarquables paroles : « La divinité du christianisme une fois mise en doute à mes yeux, je sus alors qu'au fond de moi-même il n'y avait plus rien qui fût debout : que tout ce que j'avais cru sur moi-même, sur Dieu et sur ma destinée en cette vie et en l'autre, je ne le croyais plus. » Le malheureux devait plus tard, au paroxysme d'une crise de désespoir, sauter du viaduc de Garabit (122 mètres de hauteur).

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 24 octobre 2018

Un incessant bourrellement


« C'est ainsi que je vécus de longues années, dans une apparence de splendeur, entouré des hommages de l'omnitude, mais, au milieu de tous ces fastes, dans une profonde mélancolie qui s'aggravait encore du fait de la présence constante du vocable reginglette à l'arrière-plan de ma pachyméninge. »

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 19 octobre 2018

Esprit de contradiction


Le suicidé philosophique est comme ce prisonnier qui, voyant que l'on dresse un gibet dans la cour, croit que c'est à lui qu'on le destine, s'évade la nuit de son cachot, pénètre dans la cour et se fracasse la tête contre la muraille après s'être gargarisé, en guise de poison mortel, du vocable « reginglette ».

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 11 septembre 2018

Reginglette


L'on remonta à cheval pour errer encore dans les montagnes, et lorsqu'on eut marché environ une heure, l'on vit paraître le Juif errant. Il prit sa place accoutumée entre Velasquez et moi, et reprit en ces termes la suite de son histoire :

« Tout est prétexte à rancœur pour celui que l'idée du suicide démange. Par exemple : le vocable reginglette. »

Ici, j'interrompis le Juif errant et lui observai que l'eucharistie semblait appartenir uniquement à la religion chrétienne.


(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)

lundi 27 août 2018

Extrême susceptibilité du suicidé philosophique


« La très-grande majorité des sujets qui aspirent à commettre l'homicide de soi-même, éprouvent, avant de passer à l'acte, de la céphalalgie, de l'insomnie, de la chaleur, de la tension dans la tête, des mouvements fébriles plus marqués le soir et la nuit que dans le jour, de la soif, de la constipation, etc.

Le caractère est altéré ; quelques-uns deviennent indifférents, prennent du dégoût pour leurs occupations ordinaires ; ils sont d'une susceptibilité extrême avec leurs parents et leurs amis, repoussent avec aigreur les questions les plus innocentes sur le sens de l'existence, éprouvent des accès de colère dès qu'ils entendent le vocable "reginglette", etc. » (E. Régnault, Nouvelles réflexions sur la monomanie homicide, le suicide et la liberté morale, J.-B. Baillière, Paris, 1830)


(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

mardi 21 août 2018

Pouvoir du vocable


« Convaincu de la puissance annihilatrice du logos, je traçai d'une main tremblante le vocable "reginglette" sur le mur de mon cagibi, puis je me jetai sur un divan et me bouchai les oreilles, espérant que les pulsations de mon sang m'empêcheraient d'entendre le fracas de l'écroulement du monde. »

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

Soubresauts


La vie de l'homme du nihil est un continuum de l'irréalité, troué d'enthousiasmes sporadiques — quand par exemple il découvre un nouveau moyen de se détruire — et d'horreurs soudaines — ainsi lorsqu'on prononce près de lui le vocable reginglette, ou que le « monstre bipède » pointe son groin au vasistas de son « cagibi rienesque ».

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

lundi 20 août 2018

Sotie


« Cratyle que voici prétend, mon cher Socrate, qu'il y a pour chaque chose un nom qui lui est propre et qui lui appartient par nature ; selon lui, ce n'est pas un nom que la désignation d'un objet par tel ou tel son d'après une convention arbitraire ; il veut qu'il y ait dans les noms une certaine propriété naturelle qui se retrouve la même et chez les Grecs et chez les Barbares.
— Quant à moi, mon cher Hermogène, je prétends que l'effroi engendré par le vocable "reginglette" provient de l'invincible horreur que doit causer à tout homme le vide pneumatique de la "chose en soi".
— Je ne m'en mêle plus. »


(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)