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mardi 10 mars 2020

Descente aux enfers


Très tôt survient, chez l'homme du nihil, la conscience de l'insigne précarité du réel et de l'inquiétante incertitude du vocable. Cette lucidité pessimiste ruinera la santé du poëte et le conduira à l'enfer du renoncement ; elle nourrira la mémoire mélancolique qui le fait soupirer après la douceur de « l'infini infundibuliforme » ; elle sera l'aiguillon qui le dresse contre lui-même et le pousse à dilacérer l'« odieux Moi » ; elle ira jusqu'à noircir et déformer l'« autrui » du philosophe Levinas, sarcastiquement rebaptisé « monstre bipède ». Daumier et Goya ! Elle poussera l'homme du nihil en lui-même, d'étape en étape, toujours plus douloureusement, jusqu'à ce jour de septembre 1948 où, se découvrant « fait de viscères », il décide que « trop c'est trop » et se supprime en avalant du taupicide. Ainsi finit, logiquement, cette vie « spectrale », effarée de se découvrir matérielle alors qu'elle s'était toujours cru consubstantielle au Rien !

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

jeudi 5 mars 2020

Haut et bas


Le « système du monde » de l'homme du nihil est une cosmogonie irréductible du haut et du bas : au ciel — assimilé au Grand Indéfini d'Anaximandre — règne un démiurge baroque, le « pachynihil » ; dans les enfers — identifiés à la réalité empirique —, sévit le fameux « autrui » du philosophe Levinas. Entre les deux, le Dasein erre à la dérive, rongé, chahuté, ruminant la fatidique question « pourquoi y a-t-il en général de l'étant et non pas plutôt rien ? » Mais personne ne répond.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

samedi 23 novembre 2019

Le dernier recours (Stephen Dixon)


Je la quitte. Je ne pouvais plus rester avec elle. Elle est méchante. Elle me traite mal, elle est injuste. Elle me témoigne plus d'irrespect que de respect, et j'ai tout bonnement le sentiment que je ne mérite pas ça.
Puis elle me manque. Je reviens vers elle. Elle m'accueille chaleureusement, me dit des gentillesses, nous prépare à dîner, me verse elle-même à boire et dit :
— Veux-tu dormir seul dans le salon cette nuit, ou avec moi dans la chambre ?
— Je vais te répondre, mais d'abord, je voudrais signaler le rôle décisif que jouent dans l'œuvre de Levinas les notions de temporalité et de temporalisation. Avec toi si tu veux.
— Te l'aurais-je demandé si je ne voulais pas?
— Tu ne me l'as pas vraiment demandé. Tu m'as donné le choix. Eh bien, je veux dormir avec toi dans la chambre — voilà mon choix. Mais j'aimerais que tu commences par reconnaître ce fait selon moi indéniable que la philosophie de Levinas est une philosophie du sujet.
— Tu n'écoutes pas. Je te l'ai demandé. Ou peut-être n'entends-tu pas ? Tes facultés auditives se sont-elles détériorées pendant cette semaine d'absence ? Quoi qu'il en soit, cesse de dire que je mens.
— Bien entendu, le sujet dont parle Levinas n'est ni un pôle d'intentionnalité, ni un ego transcendantal ; il n'est même pas un individu dans le sens logique du terme, puisqu'il n'est pas l'individuation d'un concept d'espèce.
— N'essaie pas de me faire croire que je deviens folle.
— Mais non. Je le jure. C'est juste que, selon Levinas, l'unicité du sujet ne consiste pas en une combinaison unique de qualités physiques, psychiques ou caractérielles. « Le moi n'est pas unique comme la Tour Eiffel », remarque-t-il sur un ton ironique. « Il est unique parce qu'il se tient dans une dimension d'intériorité. »
— Tu as prononcé le nom de Levinas une fois de trop. Je pense qu'il vaut mieux que tu t'en ailles.
— Très bien. Je vois que, comme Husserl, tu mets l'accent sur l'immanence, tandis que Levinas et moi le mettons sur la transcendance de l'esprit. Buh-bye.
Je mets dans une valise les quelques affaires que j'ai rapportées et je retourne à l'hôtel où j'ai passé la semaine précédente.


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

jeudi 31 octobre 2019

Le débutant (Charles Bukowski)


Bon, j'ai sauté de mon lit de mort, je suis sorti de l'hôpital municipal et j'ai trouvé un boulot d'expéditionnaire. J'étais libre le samedi et le dimanche et j'en ai parlé un samedi avec Madge :
« Écoute, poulette, je ne suis pas pressé de retourner à l'hospice. Il a fallu que je trouve un boulot qui me pousse à la boisson. Comme aujourd'hui. On n'a rien d'autre à faire que de se soûler. Je n'aime pas le cinéma. On ne peut pas baiser toute la journée. Alors quoi foutre ?
— On pourrait lire du Levinas ?
— Du quoi ?
— Levinas. Le métaphysicien d'autrui.
— Connais pas. Qu'est-ce qu'il raconte de beau ?
— C'est un peu difficile à expliquer, comme ça, de but en blanc. En deux mots, Levinas est un ontologue qui a tout mis en œuvre pour que l'on puisse lire et recevoir différemment l'autrement de l'autrement dit, pour arracher le Dire préoriginel à la nécessaire thématisation du Dit — où l'autrement qu'être se soumet au code ontologique et se met déjà à ne signifier qu'un être autrement.
— Ça a l'air intéressant. Mais si on allait plutôt aux courses de chevaux ?
— Aux quoi ?
— Aux courses de chevaux, faire des paris.
— Il y a des courses, aujourd'hui ?
— À Hollywood Park.
— Allons-y. »


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

jeudi 23 mai 2019

Mon semblable, mon frère


Le prochain — le fameux « autrui » du philosophe Levinas — est source de vomissements fécaloïdes.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

vendredi 26 avril 2019

Palpes du suicidé philosophique


L'homicide de soi-même n'est pas un phénomène culturel comme les autres : il dévoile, plus que d'autres, les rapports du Dasein avec la « réalité empirique », avec l'« autrui » du philosophe Levinas, et surtout avec soi-même. Les suicidés philosophiques sont doués d'antennes, de « palpes » qui leur permettent de sentir ce qui, dans ces rapports, est trop scabreux ou trop ténébreux pour atteindre la conscience commune. En se supprimant, ils nous révèlent à nous-mêmes, ils nous font ressentir nos malaises encore inconscients et, ce faisant, ils leur donnent du poids.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 19 avril 2019

Révulsif


Les vésicatoires, les sinapismes et les rubéfiants agissent assez souvent comme des révulsifs. Le monstre bipède — le fameux « autrui » du philosophe Levinas — également.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

lundi 7 janvier 2019

Apparence trompeuse


Comme l'a bien vu Gragerfis, Zénon ne voulait pas prouver que le mouvement n'existe pas. Il entendait démontrer qu'il est inintelligible, que l'esprit ne saurait l'accepter autrement que comme une apparence menteuse. Mais ne peut-on en dire autant de la « réalité empirique » en général — et de l'« autrui » du philosophe Levinas en particulier ?

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 1 janvier 2019

Musée des horreurs


De l'accablante bêtise qui caractérise l'être, on retrouve la marque en chaque corridor de l'immense dédale du Grand Tout, depuis le noyau massif et muet jusqu'aux orifices innombrables de la périphérie poreuse. Mais de celle-ci, ne s'échappe à vrai dire qu'une particule si ténue et d'une durée si brève qu'elle s'apparente au néant : le « monstre bipède » — le fameux « autrui » du philosophe Levinas.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

samedi 25 août 2018

Un dangereux rêveur


L'« ami de la sagesse » Emmanuel Levinas, profondément déçu par la philosophie occidentale qui, selon lui, n'avait jamais su penser l'Autre qu'à partir du Même (donc du Moi) et témoignait dans toutes ses œuvres de l'« insurmontable allergie » qu'inspire l'Autre en raison de ses mauvaises manières et de sa dilection pour les survêtements, décida — espérant ainsi se venger de Heidegger — de concevoir une « pensée » qui placerait l'Autre avant le Même. Il élabora un procédé assez rudimentaire qu'il baptisa l'Œuvre et qui consiste en un mouvement enveloppant du Même vers l'Autre, mouvement si généreux et gratuit qu'il va jusqu'à exiger l'ingratitude de son destinataire ! Hélas, Levinas mourut avant d'avoir vu son Œuvre se réaliser, ce qu'elle fit moins de deux décennies plus tard adornée du doux nom postmoderne de « vivre ensemble ».

(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

mardi 14 août 2018

Vivre et travailler au pays


En 1931, un poste à l'Université de Berlin est proposé à Heidegger, poste qu'il refuse après une discussion avec un de ses amis paysans qui lui affirme qu'un « gars de la campagne » comme lui ne se sentira jamais à l'aise dans la « grande ville » 1.

Heidegger resta à l'Université de Fribourg-en-Brisgau pour le restant de sa vie enseignante, déclinant de nombreuses offres, ce qui eut le don de courroucer son épouse qui voyait dans la vie à Fribourg un « processus mortel ». Parmi ses étudiants les plus illustres, on compte, outre son ex-maîtresse Hannah Arendt, le « coco » Herbert Marcuse, l'historien Ernst Nolte, et le « métaphysicien d'autrui » Emmanuel Levinas qui, sans doute influencé par sa lecture de Freud, tentera dans les années soixante de pratiquer sur Heidegger le « meurtre du père symbolique ».

1. Ce paysan aurait ponctué sa phrase d'un « cré bon diousse », au dire de Gragerfis qui rapporte cette anecdote dans son Journal d'un cénobite mondain.

(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)

mercredi 1 août 2018

Bouclage du monstre bipède


L'instinct du monstre bipède — le fameux « autrui » du philosophe Levinas — le pousse à fouir avec son groin le « sol phénoménologique de la mondanité » autrement dit à fouger. Mais il existe heureusement la ressource de le boucler. Pour cela, on commence par l'attacher et on lui lie la gueule pour l'empêcher de mordre et de crier, on lui transperce le groin avec une alène et l'on passe dans le trou un fil de la grosseur d'une aiguille à tricoter, puis l'on réunit les deux bouts de manière à former un anneau. Le tour est joué : le scélérat ne « fougera » plus.

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

mercredi 18 juillet 2018

Un destin tragique


Igor Wagner, le pianiste de la Castafiore, accompagne la cantatrice dans tous ses déplacements. Les pénibles gammes qu'il inflige aux habitants de Moulinsart dans Les Bijoux de la Castafiore en font l'archétype du gêneur — le fameux « autrui » du philosophe Levinas — et donnent au capitaine Haddock une puissante envie de l'assommer.

Comble de dépravation, il joue aux courses et use d'un subterfuge — un magnétophone sur lequel il a enregistré ses obsédantes gammes — pour aller téléphoner ses pronostics durant ses heures de travail : « Je répète : Sarah... Oriane... Sémiramis... ».

Sa passion pour les « bourrineaux » lui sera fatale : il finira complètement ruiné, sans domicile, et sera obligé de fréquenter des bouillons à prix fixe pour sustenter sa misérable carcasse jusqu'à ce que la mort, qui le guettait depuis longtemps au centre des marais Pontins, vienne fermer cette carrière de souffrances.


(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)

dimanche 8 juillet 2018

Réaction ambivalente


Un sentiment très particulier s'empare de l'homme du nihil lorsqu'il se trouve en présence du « monstre bipède » — le fameux « autrui » du philosophe Levinas — et qu'il le surprend — ce qui n'est pas très difficile — en flagrant délit de sauvagerie.

C'est un sentiment d'horreur, sans doute, ou plutôt de dégoût, car la bestialité primitive, vue de près, est d'une prosaïque laideur ; c'est en même temps une inquiétude sourde : ces sauvages brutaux et féroces, ne sont-ils pas des cousins éloignés de son propre Moi ? Et il rougit d'une parenté, même lointaine, avec ces êtres vils et mal dégrossis.


(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

vendredi 6 juillet 2018

Théorème de Kleene


Le théorème de Kleene affirme qu'un langage est rationnel seulement s'il est reconnu par un « automate fini » — nom que le mathématicien Stephen C. Kleene, profondément misanthrope, donnait à l'« autrui » du philosophe Levinas. C'est un théorème fondamental de l'art de se faire comprendre en société.

(Włodzisław Szczur, Mathématique du néant)

mercredi 4 juillet 2018

Santé mentale (Tobias Wolff)


Il n'est guère facile d'aller de La Jolla à l'hôpital d'Alta Vista, à moins d'avoir une voiture ou une dépression nerveuse. Le père d'Avril avait une dépression nerveuse et il y avait été admis en un clin d'œil. Le voyage prit plus longtemps à Avril et à sa belle mère ; il leur avait fallu emprunter deux bus différents, monter à pied une route brûlante qui serpentait entre les bâtiments, puis, une fois la visite terminée, redescendre à pied jusqu'à l'arrêt de bus. 

Quelques automobilistes étaient passés sur la route, sans qu'aucun ne s'arrête pour leur proposer de les conduire. Avril ne pouvait leur en tenir rigueur. Ils avaient dû se dire que Claire et elle étaient des malades en promenade. Ou peut-être ces automobilistes étaient-ils, comme la philosophie occidentale au dire de Levinas, incapables de penser l'Autre, de dépasser l'insurmontable allergie qu'inspire l'Autre... Oui, c'était sûrement ça : ils manquaient autrui comme tel, parce qu'ils le réduisaient au rang d'objet ou le subordonnaient à l'Être, malgré le transfert analogique opéré par Husserl dans la cinquième Méditation. Leur philosophie n'était rien d'autre qu'une « egologie », cette forme de pensée pervertie qui atteint son paroxysme dans la philosophie de Heidegger, qu'il s'agisse de la précellence de l'Être par rapport à l'étant, de l'ontologie par rapport à la métaphysique, ou de la définition de l'ipséité du Dasein comme mortel...

(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

dimanche 17 juin 2018

Débranchés (Raymond Carver)


En pleine nuit, sur le coup de trois heures du matin, le téléphone se met à sonner et ça nous fiche une trouille bleue.
— Va répondre ! Va répondre ! me crie ma femme. Oh, mon Dieu, qui ça peut bien être ? Mais va répondre !
Je n'arrive pas à trouver l'interrupteur, et je passe à tâtons dans la pièce voisine, où se trouve le téléphone. Je décroche à la quatrième sonnerie.
— Est-ce que Bud est là ? fait une voix de femme.
Elle est très saoule. Je lui dis :
— Il n'y a personne de ce nom ici, et je lui raccroche au nez.
J'allume la lumière et je me dirige vers la salle de bains. Je n'y suis pas plus tôt entré que la sonnerie reprend.
— Mais va répondre ! me hurle ma femme depuis la chambre à coucher. Mon Dieu, Jack, mais qu'est-ce qu'ils nous veulent ? C'est intolérable à la fin !
Je me rue hors de la salle de bains et je décroche.
— Bud ? dit la femme. Qu'est-ce que tu fais, Bud ?
Je lui dis:
— Écoutez, hein. Je suis Emmanuel Levinas, métaphysicien d'autrui. Selon moi, la philosophie occidentale n'a jamais su penser l'Autre qu'à partir du Même (donc du Moi) et témoigne dans toutes ses œuvres de l'insurmontable allergie qu'inspire l'Autre. Alors ne refaites plus jamais ce numéro.
Je raccroche, j'attends que la sonnerie reprenne, puis je soulève le combiné et je le pose sur le guéridon, à côté de son socle.


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

mercredi 13 juin 2018

Un potager pour créer du lien social


« Christophe Cam, animateur socio-éducatif à l'Afpa 1 de Quimper, n'en revient toujours pas. Le potager qu'il a décidé de créer en juin au sein de l'établissement a trouvé un écho positif auprès des 250 stagiaires que l'Afpa accueille chaque année.

"Créer un potager ? Je partais dans l'inconnu. Et ça a cartonné !", s'ébahit Christophe Cam, qui semble oublier que chez Husserl, c'est justement cette pulsion de connaissance que l'on retrouve dans la visée de "remplissement" du sens qu'est l'intentionnalité et la téléologie qui lui est inhérente. Elle manifeste à plein le souci du phénoménologue de faire droit sans équivoque à la primauté de la compréhension sur le non-sens, ou encore de la satisfaction sur la frustration.

"Moi-même, continue Christophe Cam, j'apprends à jardiner avec la trentaine de stagiaires qui se sont investis dans le projet. On a déjà récolté 40 kg de courgettes, des salades, des aromates..."


"Ce qui m'a le plus surpris, ajoute l'animateur socio-éducatif, c'est que je ne voyais jamais certains stagiaires, sans doute excessivement introvertis, lors des activités culturelles ou sportives que j'organise en marge des formations. Et là, grâce au potager, ils sont venus et se sont ouverts aux autres, passant ainsi sans coup férir de la philosophie de Husserl à une vision lévinassienne de l'existence." » (Ouest France, 1er octobre 2013)

1. L'Association française de phénoménologie acrobatique forme majoritairement des chômeurs et des personnes en contrat d'alternance qui s'intéressent à la pensée d'Edmond Husserl.

(Francis Muflier, L'Apothéose du décervellement)

samedi 9 juin 2018

Contraction


En analyse, une application contractante, ou contraction, est une application qui « rapproche les images » ou, plus précisément, une application k-lipschitzienne avec k < 1.

En général, l'homme du nihil ne désire pas que l'on rapproche de lui les images de la réalité empirique, surtout celles du monstre bipède — le fameux « autrui » du philosophe Levinas —, mais ces applications contractantes s'avèrent utiles au suicidé philosophique un peu « miraud », qui craint de se tromper de flacon et d'ingérer, disons, de l'acide vitriolique au lieu de taupicide. 


(Włodzisław Szczur, Mathématique du néant)

mardi 5 juin 2018

Loi d'inertie


En algèbre linéaire, la loi d'inertie de Sylvester, formulée par James Joseph Sylvester en 1852, est un théorème de classification des formes quadratiques réelles.

Mais en philosophie nihilique, la loi d'inertie possède une tout autre signification. Elle prescrit à l'étant existant — le célèbre Dasein — de ne bouger sous aucun prétexte de son « matelas-tombeau » (Matratzengruft), pour échapper autant que faire se peut à la temporalité du temps, contenir les ardeurs de son Moi par trop enclin à « faire le zouave », et éviter l'horreur des rencontres avec le « monstre bipède » — le fameux « autrui » du philosophe Levinas.


(Włodzisław Szczur, Mathématique du néant)