mardi 31 janvier 2023

Hommage à Émile Joulain

 

D'après George Bernard Shaw, le mari d'Annie Besant, Frank Besant, ne l'était pas tellement. Dans son Esquisse d'autoportrait, Shaw dit même que c'était « un vrai fidgarce ». Et il conclut par : « Allez, tôpette ! »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un exemple à suivre

 

Est-il vrai, comme certains le prétendent, que Tou Fou était ami de Li Po ? Et qu'il a su tirer des malheurs de la guerre et de sa misère personnelle une poésie originale ? Si c'est vrai, il faudrait voir comment il s'est débrouillé (et peut-être tâcher de faire pareil). 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Florilège mitrandien

 

François Mitrand pensait qu'une messe était possible. Il croyait aux « forces de l'esprit ». Enfin, d'après lui, rien ne justifiait qu'on jetât aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Remake de Job

 

Le temps nous enlève tout : nos biens meubles et immeubles, nos amis (pour ceux qui en ont), et jusqu'aux poils que nous avons sur le caillou (les cheveux, comme cela s'appelle). Il nous met à l'épreuve comme Dieu a fait Job. Ça le fait rire, le salop, mais il va voir. Nous ne savons pas encore ce que nous allons faire mais ça ne va pas se passer comme ça.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

lundi 30 janvier 2023

La mort d'Ivan Ilitch (résumé)

 

Le pauvre Ivan Ilitch, par le glaive du Rien surpris, ne sait à quel saint se vouer. Sa grosse tête pendouille, ses bras sont agités, et pour tout arranger, il fait craquer un « ben » en l'essayant dans le magasin. « Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Rien de neuf

 

À étudier attentivement l'œuvre du Grandiloque — cette œuvre d'une verve toute carpatique —, on s'aperçoit que l'enseignement dudit Grandiloque pourrait se résumer en cette simple et sobre phrase : « L'être humain est une canaille et un pou. » Hélas ! On le savait déjà. 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Édition spéciale

 

« Le monstre bipède, écœuré par son caractère transitoire et bouleversé par la lecture de Marc Aurèle, renonce à faire le mal ! »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Suprématie des « pouffes »

 

S'il faut en croire le philosophe viennois, il existait, à l'époque de Weininger, deux types de femmes : les mères et les « grosses pouffes ». Aujourd'hui, on ne sait pourquoi — effet du réchauffement climatique ? —, les premières ont disparu et il ne reste plus que les « grosses pouffes » !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 29 janvier 2023

Semaine à Plomenez

 

Vacances, le nihilique oublie tout. Il n'a plus rien à faire du tout. Il s'envoie en l'air — métaphysiquement ! —, ça c'est super. Il ressent une sorte de folie légère à la pensée que « rien n'est ». C'est fou, « comme même » ! 

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Effluve précurseur

 

Il n'est pas de plus grand bonheur, pensons-nous, que de sentir le moisi. C'est signe que la fin est proche.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Absolu ténébreux

 

Le philosophe Hoene-Wroński avait raison : on ne peut pas vivre sans absolu. Or il se trouve que le Rien est un absolu — c'est même l'absolu par excellence. Conclusion ?
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Fatalité cruelle


Plutôt qu'un spectre farci d'enthousiasmes tombaux, on aurait préféré être un rapicolant ménestrel — mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie...

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

samedi 28 janvier 2023

Cadeau matinal

 

« Voir, entendre, aimer. La vie est un cadeau dont je défais les ficelles chaque matin, au réveil. » Ainsi parle le poëte Christian Bobin, qui ne manque jamais une occasion d'énerver les personnes « nihiliques ». Ces dernières, malgré leur serment d'ignorer les « bredins », lui répondent : « Scélérat ! Pot de pisse ! » Et encore : « Salop ! »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Minéralité du temps

 

« Ô temps, suspends ton vol ! » implorait le poëte. Mais le temps ne vole pas. Il n'a pas d'ailes. Ce n'est pas un volucre mais un gros caillou très costaud.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Cristallisation du nihilique

 

À l'instar du cinabre, le nihilique cristallise dans le système rhomboédrique. Et c'est ainsi qu'il s'incorpore au pourpre et gélifié glacis du Rien.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Héritage du nihilique

 

De son existence incertaine, il n'est resté de frasque aucune, qu'un nid de murmures.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 27 janvier 2023

Thérapie radicale

 

Pour se guérir du dégoût d'avoir un Moi, nul besoin de pharmacopée, de chocs électriques (comme ceux qu'a infligés l'infâme docteur Ferdière au Mômo) ou de clystères outrageants. Un revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe fait parfaitement l'affaire.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Penser la mort

 

« Il y a dans la mort je ne sais quoi d'irrévocable qui fait qu'on peine à s'y habituer. On peut dire sans exagérer que la mort est un état malaisant, tout comme la pensée de la mort est une pensée malaisante. » (Vladimir Jankélévitch, Penser la mort)

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Phrases

 

On proclame que la vie est une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et fureur, et voilà, le tour est joué. Tout le monde est content, on peut rentrer chez soi.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Chasse au gaspi

 

Adepte de la « sobriété énergétique », le nihilique baisse, éteint et décale tout ce qu'il est humainement possible de baisser, éteindre et décaler. Mais pour le « vouloir-vivre » schopenhauerien, il ne peut rien faire : le sien est déjà à zéro !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 26 janvier 2023

Dura lex nihilo

 

Quand on embrasse le Rien, on doit renoncer aux langoustines assaisonnées de mayonnaise maison ainsi qu'au « muscadet salivant ». Car eux non plus « ne sont pas ». C'est peut-être dur, mais c'est ainsi.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Dézingage du réel

 

Si vous voulez « dézinguer » (mettre hors service) la réalité empirique, laissez tomber le vocable, il ne fait pas l'affaire. Non, le mieux est de disposer de pinces coupantes et — pour détourner les influences maléfiques pendant qu'on opère — d'un masque apotropaïque.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Square Boucicaut

 

Chaque fois que la pensée de la mort le révulsait, Roland Jaccard sautait dans sa pelisse helvétienne et allait se promener autour du square Boucicaut (attesté par Bruce Köttursigrar).
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Rotoplots


Quoique l'image soit un peu leste, l'idée du Rien peut se comparer à de « sublimes rotoplots ». Elle est magnifique et émoustillante, mais on ne sait pas très bien quoi en faire.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 25 janvier 2023

Kilroy was not here

 

Il faut être soit un abruti, soit le nihilique le plus endurci, pour choisir de ne rien créer, de ne rien laisser derrière soi, de disparaître sans laisser de trace. Pour un nihilique, même chevronné, cela demande des nerfs d'acier ; pour l'abruti, c'est plus facile : il suffit de suivre sa pente.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Comment vivre

 

Passé un certain âge, il devient ridicule de se poser encore la question « comment vivre ». Mais ridicule ou non, on attend toujours l'illumination.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

À la manière du Grandiloque

 

Être obsédé par la pensée d'être un raté, tout en n'ayant aucune idée de ce que « réussir » peut bien vouloir dire.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Chauve qui peut (la vie)

 

Toute vie, c'est une banalité de le dire, est un film d'horreur. Et comme il se doit, ce film comporte un « screamer » : le moment où l'alopécie fait son apparition.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 24 janvier 2023

Scène de plage à Trouville

 

D'après Albert Camus, Dostoïevski s'est inspiré d'un personnage réel pour créer son Kirilov des Possédés, et ce personnage n'est autre que le « peintre des beautés météorologiques » Eugène Boudin. La version officielle dit que Boudin est mort d'un cancer, mais en réalité (s'il faut en croire Camus), il se serait tué pour prouver au vulgum pecus qu'il était Dieu !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)