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jeudi 2 août 2018

Net et précis


Samedi dernier, le nommé Aumeunier, maçon à Pouilly-sur-Loire, âgé de 63 ans, s'est pendu dans sa cave. (Le Journal de la Nièvre, 2 mai 1899)

(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

mercredi 1 août 2018

Solipsisme attributif de l'urbain diffus


Un homme âgé de 53 ans s'est suicidé par pendaison dans la nuit de vendredi à samedi, à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Il a mis fin à ses jours entre deux magasins de la zone artisanale dite La Haie Passart. Ce sont des salariés des boutiques voisines qui, arrivant vers 9 heures sur leur lieu de travail, ont alerté les forces de l'ordre. Pour ces dernières, le suicide ne fait aucun doute.

Le désespéré est un habitant de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) qui ne travaillait pas dans le département, avec lequel il n'avait d'ailleurs a priori aucun lien.

« Certes, le décor est de peu d'importance quand on a décidé d'en finir avec l'haeccéité, la temporalité du temps, le Moi, et tout ce qui s'ensuit... mais une zone artisanale !... et à Brie-Comte-Robert !... cela fait tout de même froid dans le dos ! » a déclaré aux enquêteurs Mme D., qui a participé à la macabre découverte. (Le Parisien, 17 juillet 2016)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

mardi 31 juillet 2018

Interlude

Jeune fille lisant l'Appel du nihil de Martial Pollosson

Une périlleuse quête


Macabre découverte mardi dans le centre-ville de Nantes. Une octogénaire a été retrouvée morte par sa femme de ménage, au fond d'un puits situé dans le jardin de sa demeure cossue. À son arrivée sur les lieux, la femme de ménage n'a pas trouvé sa patronne. La maison était fermée, sans trace de désordre. L'employée a en revanche remarqué que la grille du puits du jardin était déplacée. C'est alors qu'elle a aperçu le corps de l'octogénaire au fond de l'excavation. La vieille dame vivait seule. Le parquet de Nantes a demandé une autopsie afin d'éclaircir les circonstances du décès. Aucune piste n'est privilégiée pour l'instant.

À une époque, se jeter dans un puits était une méthode de suicide très répandue, en particulier chez les femmes. On prétendait aussi que la vérité se trouvait « au fond du puits ». Or l'octogénaire nantaise, au dire de son employée, était férue d'idéalisme fichtéen ; et il se trouve que Johann Gottlieb Fichte, dans son Essai sur la stimulation et l'accroissement du pur intérêt pour la vérité, affirme que la visée humaine de vérité est « une pulsion originaire qui hérite des caractères empiriques qu'on attribue habituellement à la curiosité, dans son manque de retenue, et son absence de pudeur ». Alors ? Est-on face à un suicide ? à une recherche de la vérité qui a mal tourné ? C'est ce que les enquêteurs devront déterminer. (Le Dauphiné, 20 décembre 2017)

(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

lundi 30 juillet 2018

Envoûté ?


Mais quelle idée a traversé l'esprit du curé de Morlaix, dans le Finistère ? Alors qu'il assurait l'office religieux dans l'église Saint-Melaine le jeudi 13 dans la soirée, l'homme de 35 ans, d'origine africaine, est brusquement sorti de l'édifice avant d'accomplir un geste fou.

Il a en effet couru jusqu'au viaduc ferroviaire qui passe en plein cœur de la ville. Là, il enjambe sans hésitation la rambarde de sécurité avant de se jeter brusquement dans le vide. Sa chute libre de quinze mètres ne l'a malgré tout pas tué. Conscient au moment de l'arrivée des secours, il souffre de multiples fractures et a été transporté à l'hôpital par les pompiers, où il a subi une intervention chirurgicale ce vendredi 14 dans la matinée. Ses jours ne sont maintenant plus en danger.

La communauté paroissiale est perplexe face à un tel geste. Selon l'évêché de Quimper, ce prêtre n'était pas connu pour des problèmes psychologiques particuliers. 


Toutefois, d'après un témoin qui a tenu à rester anonyme, le religieux pensait avoir été envoûté lors d'un récent séjour au Gabon. « Il luttait jour et nuit contre des démons et persécuteurs de toutes sortes. Il se disait exposé aux maléfices de puissances occultes ; à l'aide de batteries cachées, on lui envoyait des secousses, des décharges électriques ; on aimantait ses cheveux, ses yeux, ses dents et sa langue ; on lui faisait respirer des poudres invisibles et des "atmosphères Lafarge" ; on le plaçait pendant son sommeil sous une grande machine pneumatique ; on le faisait vivre au milieu d'odeurs malsaines ; on contaminait son linge de corps, et cetera, et cetera. » (France Soir, 14 octobre 2016)

(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

dimanche 29 juillet 2018

Drame bernanosien


Le curé de Sainte-Mère-Église (Manche), retrouvé mort près de sa voiture mercredi soir, se serait en fait suicidé, selon les premiers éléments de l'enquête. Ce prêtre, qui a laissé une lettre dont le contenu n'a pas été révélé, ne présentait aucun signe de maladie et était « très apprécié », selon le diocèse de Coutances. « L'enquête a conclu à une mort volontaire », a indiqué Anne Jacquemot, chargée de communication du diocèse.

Ordonné prêtre en 2005, Emmanuel S., 50 ans, était le curé de la paroisse de Sainte-Mère-Église depuis septembre 2013. Le suicide d'un prêtre est « rare, celui-ci est incompréhensible », explique Daniel Jamelot, vicaire épiscopal du diocèse de Coutances, qui évoque toutefois à mots couverts la lourdeur de la charge d'un curé.

Pour l'heure, l'hypothèse privilégiée par les enquêteurs est que le prêtre se soit laissé submerger par cette « tristesse selon Dieu qui opère le salut par la pénitence ». Frappé d'acédie foudroyante, il aurait alors été incapable de « reprendre pied ». (Le Parisien, 21 décembre 2013)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

samedi 28 juillet 2018

Crise de vers


Un homme s'est suicidé par arme à feu ce vendredi, vers 11 h 30, sur un banc de la rue des Meuniers, à Clermont-Ferrand. Il a, semble-t-il, discrètement actionné un pistolet de calibre 6,35 millimètres dissimulé sous sa veste. Touché au niveau de l'abdomen, le désespéré, âgé de 77 ans, n'a pu être réanimé par les pompiers et l'équipe du Smur dépêchés sur place.

Peu de temps avant, il s'était pourtant vanté d'avoir, comme le poëte Mallarmé, « victorieusement fui le suicide beau », d'après l'un de ses proches. Était-ce de l'ironie ? Se sentait-il « gonflé à bloc », pensant être parvenu à dépasser le moment spéculatif hégélien d'identification du réel avec le rationnel ? Selon  les enquêteurs, toutes les hypothèses sont permises. (La Montagne, 21 avril 2017)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

vendredi 27 juillet 2018

jeudi 26 juillet 2018

Personnalisme


L'homme de 55 ans tué d'une flèche d'arbalète dans le cœur, lundi, vers 22 h 30, dans un cabanon à côté de sa maison du quartier du Mouësse, à Nevers, s'est suicidé.

C'est la conclusion de l'enquête des policiers du commissariat. Ils ont écarté l'accident et l'homicide après l'autopsie, l'audition des proches et le passage au crible des lieux de la macabre découverte. Une conclusion confortée par les tendances suicidaires du quinquagénaire qui avait déjà attenté à ses jours en se plantant des punaises dans les tempes, qu'il avait ensuite reliées par un fil électrique à une prise de courant.

L'enquête révèle qu'il a placé l'arbalète sur ses genoux, positionné la flèche à très faible distance de son thorax et actionné le mécanisme. Cette flèche a pénétré entre les côtes et ne lui a laissé aucune chance de survie.

L'homme vivait avec sa mère, 78 ans, et son frère de 46 ans. Tous trois s'étaient disputés ce lundi soir tragique, incapables qu'ils étaient de s'accorder sur le sens du « personnalisme mouniérien ». Le quinquagénaire avait fini par quitter ses proches et se réfugier dans le cabanon au fond du jardin. Son frère, inquiet de ne plus le voir depuis de longues minutes, était allé à sa rencontre et l'avait découvert mort. Posé sur un tabouret à côté du cadavre, un papier portant ces simples mots : « La personne ne peut croître qu'en se purifiant de l'individu qui est en elle. Signé : Emmanuel Mounier » (Le Journal du Centre, 6 octobre 2017)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

mardi 24 juillet 2018

Éternellement jeune


L'autopsie pratiquée hier sur le corps de la Britannique de 32 ans retrouvée morte sur l'aire de repos de Manéhouvillle, à la sortie de Dieppe, dimanche après-midi, a confirmé l'hypothèse du suicide. La jeune femme a utilisé un collier de serrage en plastique.

La veille, elle avait déjà fait une tentative en sautant du car-ferry où elle était passagère, dans le port de Dieppe. Ses proches, joints par téléphone, ne se sont pas montrés autrement surpris. Selon eux, la jeune femme était profondément hostile au vieillissement qu'elle considérait, comme le romancier Romain Gary, « catastrophique », « atroce » et « dégoûtant ». (Paris Normandie, 22 mars 2017)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

dimanche 22 juillet 2018

Interlude

          Jeune fille lisant l'Appel du nihil de Martial Pollosson

Jamais trop tard


Le vieux monsieur ne souhaitait plus vivre. Aujourd'hui, en pleine rue d'Aix-en-Provence, il s'est tiré une balle dans la tête. Il avait 90 ans. Il n'a pas survécu à ses blessures.

On ne sait pas ce qui l'a conduit à ce geste désespéré. Peut-être le ras-le-bol d'exister, tout simplement ? Selon sa concierge, il disait souvent des choses comme : « Je déteste la société, parce qu'on n'y croit pas à la bonté morale » et encore : « Je ne vois plus, je n'entends plus, je ne me souviens plus ; je suis devenu complètement négatif ». (France Info, 25 avril 2017)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

vendredi 20 juillet 2018

Écorchée vive


Le corps d'une femme d'une soixantaine d'années, originaire de la région de Saverne, a été découvert ce matin vers 7 h 30 par des bûcherons sur un chemin forestier à proximité de Neuwiller-lès-Saverne, une commune située au pied des Vosges du Nord. Des médicaments et une lettre d'adieu — où la future défunte constate que ce monde est un « monde de néant » — ont été retrouvés près du cadavre.

Les gendarmes de Saverne, qui ont ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes de la mort, privilégient à ce stade l'hypothèse d'un geste désespéré résultant d'une « sensibilité d'écorchée vive ».

La victime avait disparu de son domicile depuis la veille au soir. Malgré les recherches menées durant une partie de la nuit par les gendarmes de Saverne et de Bouxwiller, elle n'avait pas pu être localisée. (Les Dernières Nouvelles d'Alsace, 31 octobre 2017)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

jeudi 19 juillet 2018

Le suicide dans les Hautes-Pyrénées


Bien qu'en baisse depuis plusieurs années, le nombre de morts par suicide reste préoccupant, principalement dans les départements ruraux.

« Il existe de multiples facteurs qui peuvent mener au passage à l'acte. » Le docteur David Zambelli, médecin psychiatre à Bagnères-de-Bigorre, est quotidiennement confronté à l'une des principales causes de mortalité en France.

Un rapport récent de l'Observatoire national du suicide (ONS) pointe du doigt le problème et met, c'est nouveau, l'accent sur la prévention.

« Sur le plan médical, continue le docteur Zambelli, on sait que plus de la moitié des gens qui ont mis fin à leurs jours souffraient d'une dépression due à l'haeccéité, c'est-à-dire qu'ils ne supportaient plus d'être pourvus de caractéristiques, matérielles et immatérielles, faisant d'eux des "choses particulières". Or contre cela, il n'existe aucune prévention possible. Ces gens de l'ONS ne sont donc qu'un ramassis de couillonnauds. »

On le voit, le docteur Zambelli ne mâche pas ses mots ! (La Dépêche, 9 mars 2016)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

mardi 17 juillet 2018

Interlude

          Jeune femme lisant l'Appel du nihil de Martial Pollosson

Calcination du Moi


Un salarié d'une trentaine d'années s'est vraisemblablement suicidé vendredi sur son lieu de travail en se jetant dans un four de l'usine Constellium d'Issoire, dans le Puy-de-Dôme.

« L'hypothèse du suicide est très probable car il était a priori impossible de tomber par accident dans cette cuve chauffée à 700 ou 800 degrés », a déclaré Dominique Vinsonneau, substitut du procureur.

Le téléphone portable professionnel et le casque de travail du salarié ont été retrouvés à côté du four. Le corps de la victime, qui serait un « chef d'équipe », a été retrouvé « calciné ». Selon Mme Vinsonneau, « il ne reste pratiquement rien de lui. Aucun ouvrage de science ou de littérature, aucun recueil de maximes, pas même un aphorisme. C'est comme si cet homme n'avait jamais existé ».


Les faits se sont produits vers 12 h 45 dans un four à induction de recyclage de copeaux d'aluminium. (Le Progrès, 21 mai 2011)

(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)