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jeudi 1 novembre 2018

Les quatre états du philosophe


Les quatre phases de la vie des philosophes, qui constituent la métamorphose, sont l'état d'œuf, l'état de larve ou de chenille, l'état de chrysalide ou de nymphe, et l'état d'insecte parfait.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 30 octobre 2018

Pêche au concept


Le philosophe entre nu ou presque nu dans la vase de la « réalité empirique » ; il examine les endroits où se sont enfouis les concepts, et que l'on reconnaît aux trous en entonnoir qu'ils forment pour leur respiration ; il les en fait sortir par la compression ou l'ébranlement de ces entonnoirs, et il les prend à la main, ou il les assomme avec un bâton.

(Thésar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 28 octobre 2018

Dangers de la spéculation philosophique


La promenade en barque sur l'eau moirée des concepts séduit. On glisse entre deux rives. Le ciel est bleu, le fleuve est paisible. Hélas ! le bateau bascule et l'on se noie sous le regard ontologique critique de Johann Gottlieb Fichte, impuissant.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

jeudi 25 octobre 2018

Canaillerie conceptuelle


Le Concept, condamné antérieurement pour escroquerie sous son vrai nom de Guichard, était devenu directeur de l'hôpital de Königsberg, et chargé d'employer tous les moyens possibles pour tourmenter les philosophes. Selon Johann Gottlieb Fichte, qui fit un bref séjour en cet hospice, il s'acquittait de ses fonctions avec le cynisme et la férocité d'un scélérat.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 16 octobre 2018

Philosophes fétides


« Le philosophe fétide diffère essentiellement du philosophe ordinaire par l'odeur vive et désagréable qu'il répand par le choc et souvent même par le simple frottement. Cette odeur a quelque analogie avec celle des gaz hydrogènes sulfuré et carburé, et dans les philosophes bien fétides, elle se conserve plus d'une minute après le choc. » (Pierre Marie Sébastien Bigot de Morogues, Notice sur les philosophes fétides des environs de Nantes, in Annales du Muséum national d'histoire naturelle, vol. 9, Paris, Tourneisen, 1807)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Nécrophores


Les nécrophores sont ces insectes qui se rencontrent sous les cadavres, par exemple de taupe ou de rat, qu'ils enfouissent en s'y mettant à cinq ou six avant d'y déposer leurs œufs. Le nécrophore peut être dit fossoyeur (Necrophorus vespillo, Latr.), mortuaire, (N. mortuorum, Latr.), germanique (N. Germanicus, Latr.), ou inhumeur (N. humator, Latr.). Le nécrophore germanique est le seul à être muni de concepts, au dire de M. Pierre Boitard (Entomologie ou Histoire naturelle des insectes et des myriapodes, Roret, Paris, 1843).

(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

mardi 9 octobre 2018

Férocité inouïe de l'ami de la sagesse


« Les philosophes, lorsqu'ils ne peuvent plus supporter l'oisiveté et l'ennui de leur existence, se donnent le barbare plaisir de poursuivre un phénomène, de le réduire aux abois, de le faire passer par tous les degrés de la terreur et du désespoir, pour le faire enfin déchirer par des meutes de concepts, lorsqu'il ne peut plus ni se remuer ni se défendre, et qu'il n'a plus que des larmes et des palpitations douloureuses à opposer. » (Ligaturo Mazop der Saj, Le vice suprême, J.-B. Baillière, Paris, 1894)

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

Oxygène


Morozzo, ayant mis plusieurs philosophes sous une cloche de verre qui plongeait dans l'eau, et qui fut remplie d'air atmosphérique, puis d'oxygène, remarqua que ces « amis de la sagesse » vivaient moins longtemps dans l'air ordinaire que dans l'air vital, parce qu'ils en épuisaient plus tôt, en produisant leurs concepts, la partie respirable !

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

Idéalisme rayonnant


« Les idéalistes allemands sont des philosophes mous, gélatineux, urticants, de forme rayonnée, n'ayant jamais de cavité viscérale ni de vaisseaux, mais de simples canaux pour la circulation des concepts, qui partent d'une cavité centrale — la "pachyméninge" — pour rayonner vers la circonférence. » (Georges Louis Duvernoy, Leçons sur l'histoire naturelle des corps organisés, Crochard, Paris, 1839)

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

samedi 6 octobre 2018

Anatomie de l'ami de la sagesse


« À l'intérieur des philosophes, est placé un viscère si semblable au cerveau que les anatomistes n'ont pas hésité à lui en donner le nom. Quant à la croûte d'une substance membraneuse qui couvre la tête des "amis de la sagesse", on ne peut, semble-t-il, lui refuser le nom de crâne. Chez certains philosophes, ce "crâne" est terminé par un filet plus ou moins long, comme dans les ichneumons, ou par un prolongement aplati, droit ou courbe, en forme de coutelas, comme dans les sauterelles. C'est un instrument tranchant et perforatif qui leur sert à la fois à disséquer la réalité empirique et à s'insinuer dans les esprits afin d'y déposer leurs concepts. » (Philippe Guéneau de Montbeillard, Encyclopédie méthodique. Histoire naturelle, Panckoucke, Paris, 1787)

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

Frénésie philosophique


« Les philosophes ne sont pas plutôt nés qu'ils cherchent à produire des concepts. Ils se traînent d'abord sur le morceau de réalité empirique qui les entoure, et ensuite ils s'enfoncent dedans, au moins en partie. À mesure qu'ils en ont détaché une petite portion, ils l'avalent ; ils travaillent sur les "phénomènes" comme la chenille de l'hépiale du houblon fait sur la substance charnue des feuilles des plantes. Si on suit pendant quelques jours ceux qu'on aura mis sur un morceau de réalité empirique, on verra ce dernier devenir criblé de toutes parts, les philosophes n'en auront épargné que les fibres les plus tendineuses, ils en auront fait une espèce d'éponge. » (Charles François Bailly de Merlieux, De la philosophie et des philosophes, Imprimerie Royale, Paris, 1738)

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

lundi 1 octobre 2018

Théorie de l'argumentation


Dans leurs controverses philosophiques, les Anciens, au dire de Vitruve, se servaient de deux sortes de béliers, le bélier suspendu et le bélier à rouleaux. L'un et l'autre étaient composés d'une très forte poutre, armée, à son extrémité, d'une masse de fer qui avait ordinairement la forme d'une tête de bélier : on donnait à cette poutre un mouvement oscillatoire dans un plan horizontal, et on produisait par son moyen des chocs violents qui ébranlaient les concepts de l'adversaire.

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

dimanche 30 septembre 2018

Catalepsie conceptuelle


Mystagogue dévoyé, le philosophe tente de masquer la plus rugueuse vérité, le Rien, en se servant de l'outil le plus vil, le concept. Mais vainement : car il ne produit que de la « catalepsie conceptuelle ».

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

Traitement de la fluxion conceptuelle


Les purgatifs sont toujours dangereux dans les attaques d'hégélianisme : Hoffman recommande (lorsque l'accès est imminent) une prise de poudre cornachine, propre selon lui à atténuer la douleur pulsatile qui accompagne ordinairement le « moment spéculatif » d'identification du réel avec le rationnel. Duhamel, quant à lui, a beaucoup conseillé, pour apaiser l'échauffement dialectique, l'application du bulbe de la renoncule des prés ou éclairette. On a toutefois observé qu'il produisait un ulcère qui donnait beaucoup de matière purulente, et séchait difficilement.

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

mercredi 26 septembre 2018

Une arme redoutable


« Le couperet dont se sert le phénoménologiste, et dont l'ancêtre est le fameux rasoir d'Occam, est d'une seule pièce. Son tranchant est d'environ 2 pieds et sa hauteur de plus d'un pied ; le manche a environ la même longueur. Cet instrument est si lourd qu'il sépare presque par son propre poids le morceau de réalité empirique sur lequel il tombe. On peut juger de l'activité de ce philosophe quand on apprend qu'il dépèce ordinairement, en 8 heures de travail, 30 phénomènes du poids de 450 livres chacun. » (François Malepeyre, Transcendance et mondanité, Paris, Mercure de France)

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

lundi 24 septembre 2018

Un nuisible


L'homme du nihil, par ses habitudes radicivores, cause les plus grands dégâts dans les jardins et surtout les champs de concepts des « amis de la sagesse » et autres « hommes de la Nature et de la Vérité ».

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

vendredi 21 septembre 2018

Passions suspectes


On connaît le penchant des cyclopes pour la métallurgie, et celui des philosophes pour cet excrément fossilisé de la pensée qu'on nomme le « concept ».

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mercredi 19 septembre 2018

Défaut de portance


La « fin de vie », qu'elle prenne la forme du marasme sénile, de la maladie, ou des deux à la fois, est l'occasion privilégiée de faire ou d'approfondir l'expérience de la solitude.

Le psychologue suisse Quinodoz désigne sous le nom de portance (terme d'aéronautique désignant la force qui permet à un aéronef de se maintenir en altitude) l'aptitude acquise dès le plus jeune âge à supporter la solitude grâce à la présence intériorisée de la mère. Que vienne à manquer la santé, que le médecin reconnaisse son impuissance à nous regonfler, et nous voilà seuls. Quelque chose de notre portance est menacé ; nous avons, en quelque sorte, du plomb dans l'aile.

C'est ce qui arriva au philosophe — ou, comme il préférait se faire appeler, au « créateur de concepts » — Gilles Deleuze. Victime de sa trop grande imagination conceptuelle, et désireux d'échapper aux tourments d'une grave maladie respiratoire, il profita de son défaut de portance pour se détruire le 4 novembre 1995 en se défenestrant de son appartement parisien.

« Ce sont les organismes qui meurent, pas la vie. » avait-il déclaré — assez platement, à l'estime de Gragerfis — peu avant, dans un entretien.


(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

lundi 10 septembre 2018

Grands moyens


En Angleterre, dans le grand arsenal de Woolwich, M. Rennie, célèbre philosophe de la famille des empiristes logiques, a construit une forge destinée à la fabrication des gros concepts, où les machines sont mues par un récepteur à vapeur.

(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

samedi 1 septembre 2018

Paranoïa philosophique


« Au début de sa carrière, le philosophe est exclusivement préoccupé des intérêts de ce qu'il nomme la "vérité", qu'il croit incessamment compromise.

Plus tard, après qu'il a créé quelques concepts, il s'aperçoit que ces derniers ont une incidence nulle sur la réalité empirique, et à peu près autant d'utilité qu'un clystère dans le traitement d'un panaris. On le voit devenir inquiet, fantasque, impérieux, et singulièrement irritable ; il change ses habitudes, modifie son hygiène, ne se lave plus les pieds, etc. Il en vient à supposer que ses aliments sont empoisonnés, ou tout au moins qu'ils renferment des substances qui lui occasionnent des sensations pénibles. 

Des hallucinations surgissent alors, et c'est dans cette période de la maladie que l'on observe une infinité de suicides, auxquels les "amis de la sagesse" sont poussés par la crainte de subir des supplices terribles, et pour se préserver du déshonneur et de l'infamie : or, chose remarquable, presque tous les philosophes ont une terreur invincible de la mort. » (D. Aubert, De la démence, Paris, Rignoux, 1862)

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)