jeudi 19 janvier 2023

Cocktail lytique

 

La solitude et le silence sont nos deux biens les plus précieux. Ils forment une sorte de « cocktail lytique » qui atténue un tant soit peu la souffrance d'exister.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Au cul, les mots de Bobin !

 

Parce qu'il n'aime pas le style pleurnichard, le nihilique se colle au prose les mots de Bobin.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Je est un big céoène

 

Oui : comme René Char.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 18 janvier 2023

Un fameux casse-tête

 

Chercher la vérité de l'être, autant chercher une aiguille dans une botte (ou une meule) de foin. À la limite, du coup, comme même, ce qu'on peut faire, c'est chercher la vérité de son être. Mais même ça...

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Modèle de Lewis

 

L'humanité, tel un gâteau licorne à la framboise, se divise en trois couches superposées. Celle du bas, la plus peuplée, est celle de l'animalité et des survêtements. Au-dessus, la couche intermédiaire rassemble les gens semi-éduqués (ce sont les plus sournois et les plus pernicieux). Enfin, la couche supérieure est habitée par les amis du Rien. Ceux-là, en vérité, il faut les plaindre !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Contingence du Moi

 

Tout individu est le produit d'une suite de hasards plus ou moins malencontreux. Il n'y a pas de quoi pavoiser ! Et pourtant, il ramène sa fraise, le salop !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Vasière existentielle

 

Il faut pourtant faire quelque chose de sa vie. Mais quoi ? Quelque chose d'utile, si possible. On ne va quand même pas « aider les migrants ». Peut-être écrire un livre sur le suicide chez les Romains ? Oh, et puis merde.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 17 janvier 2023

Pose littéraire

 

Il faut vraiment aimer faire l'intéressant pour prétendre que la mort possède une « froide beauté de jonquille ». Le Rien, peut-être. Mais la mort !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Rhinocéros

 

Après s'en être pris aux mutilés de cul dans Les Chaises, Ionesco, dans sa pièce Rhinocéros, tire à boulets rouges sur les rhinocéros, ces mammifères herbivores à peau épaisse et peu poilue. Tout en éreintant ces débonnaires pachydermes, le dramaturge pose une question « philosophique » : est-il possible de rester humain lorsque toutes les personnes autour de vous acceptent de se transformer en rhinocéros ? On a tendance à répondre que peut-être (il faudrait d'abord définir ce qu'on entend par « humain ») — mais c'est du « théâtre de l'absurde », alors attention, hein !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Lait noir de l'aube

 

Un jour qu'il était « gonflé à bloc », Paul Celan soutint que la poésie était « conversion en infini de la mortalité pure ». Mais son ami le Grandiloque, avec qui il était occupé à « partager une chopine », lui rétorqua : « Arrête tes conneries, vieux ! »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Une irritation

 

Le nihilique regrette d'être né. Il pense que ç'a été une erreur magistrale d'accepter l'invitation des époux Auersberger.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

lundi 16 janvier 2023

L'autre défi de la transition énergétique

 

On pensait avoir fait provision suffisante de mépris pour tenir au moins un siècle, mais on avait sous-estimé l'ignominie du monstre bipède. Nos réserves fondent, il va falloir « passer à l'électrique » !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Sévère attaque de d'Aquin

 

Dans sa Somme théologique, Thomas d'Aquin définit l'individu comme « le mode de subsister d'une substance particulière ». Et il ajoute que le mode de subsister du nihilique — qui passe la majeure partie de son temps à « faire le mort, comme un cloporte » — n'est « pas jojo ».

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un diviseur malodorant

 

Porphyre enseignait que l'individu divise l'espèce et Robert Férillet, en commentant l'Isagoge, renchérit sur cette thèse : « Les individus distribuent l'espèce par leur infinité propre. Tous les individus sont, en effet, disgrégatifs et diviseurs. En outre, ils puent des pieds et parfois de la gueule. »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Amour et révolution

 

L'amour et la Révolution française ont ce point commun qu'ils sont tout deux d'essence satanique.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 15 janvier 2023

Une invention « à la mords-moi-le-chose »

 

« L'amour », comme ils disent, est une pure invention du monstre bipède. Les animaux, beaucoup plus raisonnables dans leur genre, ne donnent pas dans ces simagrées. Une fourmi, fût-elle de dix-huit mètres et portât-elle un chapeau sur la tête, ressent-elle de « l'amour »  ? Non. La fourmi est « nature » — tout comme le pécari (cf. l'expression « un portefeuille en pécari »).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Mémoires d'un gluon, by Louis Ribémont

 

“Achingly beautiful! Coruscating! Wickedly funny! Ribémont's Mémoires d'un gluon holds the reader's attention in an iron grip. It will appeal to the serious scholar and general reader alike. A stunning debut!”

(The Montcuq Review of Books)

Pulsion féminicide

 

Rien de tel qu'une bourrelle pour vous donner des envies de meurtre. Pour y résister, le mieux est de s'imaginer qu'on est le philosophe Jean Grenier et qu'on est un adepte du « non-agir ». Attention toutefois de ne pas confondre Jean Grenier et Louis Althusser (ça arrive).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Mauvais comportement des bêtes à Pineau

 

« Les bêtes à Pineau, a sont passées dans l'maï. »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

samedi 14 janvier 2023

Accroche-toi au pinceau

 

Quand Jésus demanda à Simon dit Pierre s'il connaissait celle du fou qui repeint son plafond, Simon dit Pierre répondit que non, mais qu'il en avait marre des histoires drôles et que Jésus « pouvait se la garder ». Alors Jésus, piqué au vif, traita son disciple de « bonnet de nuit ».

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

L'avantage d'être mort

 

La différence majeure entre être vivant et être mort, c'est que quand on est vivant, on ne sait jamais ce qui va vous tomber sur le cassis. Alors que quand on est mort, plus rien ne peut vous atteindre. On peut enfin respirer (so to speak).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Quand ça ne veut pas...

 

Ç'aurait sûrement été un grand soulagement pour Kierkegaard de voir Régine Olsen devenue une « vieille couasse ». Il aurait été enfin libéré de son obsession. Mais elle n'avait que trente-trois ans quand le « penseur privé » est mort, cette pochetée.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Extension du concept d'étant existant


Un gusse dont l'activité principale consiste à s'interroger sur le sens de l'être, mais qui, à part ça, passe les trois quarts de son temps au lit à jouer les cadavres vivants, un tel gusse peut-il encore être appelé un étant existant ? Heidegger ? Un avis sur la question ? Martin ? Dis quelque chose, merde !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 13 janvier 2023

La tentation du bourre-pif

 

Quand on voit qu'il est impossible d'amadouer le réel avec de belles paroles, on est tenté d'imiter les fils du vieux Kiemlicz qui demandaient : « On cogne, père ? »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Deux bourrelles

 

Anna Karénine et Emma Bovary sont des bourrelles et des pochetées, et leur sort nous est parfaitement indifférent. Tolstoï ! Et toi, Flaubert ! Vous n'avez pas mieux à faire que d'écrire sur ce genre de personnes ? 

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Horreur et putréfaction


Il est tout de même malheureux qu'un être aussi raffiné que la femme produise une matière aussi immonde que la révérence parler merde. Il paraît que cela s'effectue par un processus de « digestion » impliquant un « transit intestinal » — on frémit rien qu'à employer ces termes.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Le courroux et la pitié

 

Il arrive qu'on rencontre des hurluberlus qui trouvent que « la vie est belle », et alors on pense aussitôt à ces vers de La Fontaine : « Pauvres gens ! je les plains ; car on a pour les fous plus de pitié que de courroux. Ratatouille. »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 12 janvier 2023

Fauteuil à oreilles

 

La vie, quelle énorme déception. C'est un genre de fauteuil à oreilles des Auersberger. On s'y cale dans l'espoir d'observer l'intelligentsia viennoise, mais tout ce qu'on voit, c'est de la merde.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Aux ouataires

 

Toute personne bien informée sait que la vie est faite d'une multitude de petits riens plus ou moins sordides. Mais il vaut mieux ne pas trop y penser. Pour conserver son équilibre et un semblant de dignité, il vaut mieux ne pas penser au nombre d'heures qu'on aura consacrées dans sa pondéreuse existence à se torcher le fondement de l'historialité du Dasein.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)