lundi 11 septembre 2023

All is of no avail

 

La vie, c'est un peu comme l'étang de Soustons à deux heures de l'après-midi : on rame. Encore heureux si on n'est pas foudroyé par une réminiscence de vocabulaire.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Exiguïté de la vie

 

Il n'y a pas à dire, la vie, c'est exigu. Il vaut mieux ne pas avoir des gros coudes ou des gros genoux. Ni de « grandes espérances » (comme dirait Dickens).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Ornithorynx

 

On est parfois tellement dégoûté de l'autrui lévinassien — celui des « transports en commun » — qu'on préférerait être mort que de lui ressembler. Mais l'homicide de soi-même, par sa radicalité, peut effrayer le commençant. Heureusement, il existe une autre solution, moins onéreuse existentiellement, qui est de se grimer en « ornithorynx ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Marcel à la rescousse

 

Quand Heidegger, au seuil du désespoir, a demandé pourquoi il y avait en général de l'étant et non pas plutôt rien, ce n'est pas le père Lustucru qui lui a répondu, c'est Gabriel Marcel. Pour dire qu'il n'en savait rien. « C'est le Mystère de l'être », qu'il a dit. Et encore : « C'est comme ça, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 10 septembre 2023

Qui c'est celui-là ?

 

L'être humain est tellement con qu'on est gêné de lui être apparenté. Mieux vaut faire « jore » qu'on ne le connaît pas.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Dialogue avec le démiurge

 

« Alors, mon ami ? Qu'as-tu fait de ce don précieux que tu as reçu ?
— Quel don précieux ?
— La vie.
— Ah. Ça.
— Alors ?
— Oh, je ne sais pas, moi. Je me suis lamenté. J'ai dit du mal de la vie, justement. T'es content ?
— Pas trop, non. »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Choix de dupe

 

La vieillesse nous offre le choix entre la honte, la solitude et le taupicide. La plupart choisissent la honte, mais d'après Winston Churchill, ils auront aussi la solitude et le taupicide.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Recherche de l'Absolu ténébreux

 

Le nihilique s'était laissé dire qu'au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit, il y avait tout ce qu'il voulait aux Champs-Élysées, mais va te faire fiche. Il avait eu beau chercher, aux Champs-Élysées et alentour, il n'y avait pas plus d'Absolu ténébreux que de beurre au prose. Où était-ce donc alors qu'il se cachait ? L'Absolu ténébreux ?
— L'Absolu ténébreux ? Il est dans ton cul, hé, ballot ! 
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

samedi 9 septembre 2023

Addendum

 

Mais le plus troublant et le plus effrayant est encore de penser que pour le reste de l'humanité, l'autrui lévinassien, c'est nous !!! Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Monstrueux autrui

 

Les animaux, les végétaux et les minéraux, passe encore, mais l'autrui lévinassien ! Son existence est bien la chose la plus inconcevable, la plus monstrueuse et la plus angoissante. On est tenté de croire qu'il s'agit d'une illusion, mais même le « négateur universel » Émile Cioran paraissait croire qu'il y avait « de l'autrui » (Ionesco, Beckett, Michaux, Simone Boué, etc.). Alors... — mais ça ne nous aide pas à « faire avec ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

De l'inconvénient d'être désenchanté

 

Quelqu'un — Raymond Doppelchor ? — a dit que quand on est revenu de tout, on n'arrive à rien, pas même à « concevoir une pensée ». Et ça a tout l'air d'être vrai — mais comme on est aussi revenu des « pensées », ça va.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Rien ne remplace

 

Une des plus belles phrases de la langue française est, dans son laconisme véridique, celle qu'écrivit dans son journal l'infortunée Marie Lenérouge (1875-1918) : « Rien ne console, parce que rien ne remplace. » Toute la doctrine nihilique y est resserrée avec une force et un bonheur d'expression suprêmes. Non, en vérité, rien ne remplace (et par conséquent, rien ne console non plus).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

vendredi 8 septembre 2023

Un calcul macabre

 

En plus de ses travaux sur le calcul des probabilités, le mathématicien Abraham Moivre est connu pour avoir prédit avec exactitude la date de sa mort (il ne s'est pas suicidé). Ses derniers mots furent pour dire à son ami Rogier van der Weyden : « T'as vu ? T'as vu ? »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Émotion bellevilloise

 

Quand on arrive à la hauteur du château d'eau de Belleville, c'est comme quand on écoute le Voyage d'hiver de Schubert : l'émotion vous submerge. S'ensuit une rafale de « caisses ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Nietzsche dans le métro

 

Si le « penseur paradoxal » Frédéric Nietzsche pouvait prendre aujourd'hui le métro parisien, il serait sûrement victime d'un « malaise voyageur ». La laideur qui y règne ; la puanteur quasi excrémentitielle ; et ces gueules... pour quelqu'un d'aussi émotif...
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Odiosité des « bérables »

 

Quelqu'un dont la mort est réputée proche, on dit qu'il est « libérable ». Quand un tel individu croise un quidam qui, pour sa part, a encore de longs mois ou de longues années à tirer, il lui crie : « Bérable dans ta gueule ! Bérable dans ta gueule ! » (attesté par le professeur Munteanu).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

jeudi 7 septembre 2023

Méthode d'Urbantchitch


 
Comme Konrad, le héros de Thomas Bernhard, on aimerait faire répéter à sa bonne femme pendant des heures la phrase « Mimi vit six perdrix ». Ça lui ferait les pieds, à cette carogne. Pour une étude sur l'ouïe, qu'on prétendrait. Bon, mais il faudrait déjà avoir une bonne femme.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Extermination par le Maritain

 

Puisque « philosopher, c'est se préparer à mourir, c'est mourir », on aimerait conseiller à tous ces gens que l'on croise dans la rue ou dans les « transports en commun », à tous ces gens qui vous bloquent le passage, vous bousculent ou vous foncent dessus, de lire du Maritain ou de l'André Comte-Sponville et, oui, de mourir.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Un mec bizarre

 

De son propre aveu, le poëte Lamartine aimait à flotter sur l'onde de la mer à l'heure où, du haut du rocher, l'oranger et la vigne féconde versaient sur la vague profonde de ladite mer une ombre propice au nocher. Pour ça et pour d'autres choses encore, ses proches le tenaient pour un « mec bizarre ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Une activité contre nature

 

On peut supposer que la production de matière fécale est plus pénible — métaphysiquement ! — à une personne du sexe, car la femme est associée à la délicatesse et à la suavité, tout le contraire de l'excrément qui est le plus souvent grossier et malodorant.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 6 septembre 2023

Terribilité de Mummol

 

Comme jadis les guerriers lombards, le nihilique tremble au seul nom du patrice Mummol (il doit l'identifier à l'autrui lévinassien, ou quelque chose).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Fougères

 

Vous souvient-il encore au fond des jours, fougères, du pauvre être au cri bègue, aux doigts gourds ? De l'ineffable homme des cavernes, c'est-à-dire ? Avec son petit panier de cerises sauvages ? Il a fait du chemin, depuis. Il envoie des fusées dans la lune. Pourtant, c'est toujours un bredin, un fada, un jobastre, bref un idiot. Bon, ce n'est pas le tout. Ciao, les fougères ! Arrivederci !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Florilège

 

Le monstre bipède est impacté par la baisse des nappes phréatiques. Bientôt, il ne va plus être en capacité de s'hydrater. Heureusement, il a des opportunités à l'international. Il ne doit pas rester sur Paris (ou sur Bezons). Il doit se mettre en situation de mobilité (ou de handicap).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Tumulte des amarres

 

Le cerveau, c'est quelque chose. Il fait de ces associations loufoques ! Ainsi, le nihilique ne peut pas lire ou entendre le nom Marcel Béalu sans penser à du « papier alu ». Comment, après cela, se concentrer sur les poëmes dudit Marcel ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mardi 5 septembre 2023

Forcément coupable

 

L'homme a de quoi l'avoir saumâtre. Non seulement il est mortel et sujet aux hémorroïdes, mais les « experts du GIEC » veulent maintenant lui faire porter le bada pour les sécheresses et les ouragans !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Nuit d'hiver à Bezons

 

Terrible chose que l'existence ! Un vent glacé frissonne et court par les allées ; le Dasein heideggérien, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux, ne peut pas dormir sur ses pattes gelées. Dans les grands arbres nus que couvre le verglas, il est là, tout tremblant, sans rien qui le protège ; de son œil inquiet il regarde la neige et se dit : « C'est ça la vie ? Eh ben moïeux ! »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Les taiseux

 

Voilà-t-il pas qu'après Maurice Blanchot et Louis-René Des Forêts, c'est Brice Parain qui se met à explorer les liens entre silence et littérature ! C'est une épidémie ou quoi ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Dirait Gide

 

Clafoutis : tout ce qu'il y a dans ce mot.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

lundi 4 septembre 2023

Un choix cornélien

 

Dans la vie, on a le choix entre le Rien et les emmerdes. Ceux qui aiment les emmerdes se mettent avec une bonne femme. Ceux qui préfèrent le Rien restent avec eux-mêmes (ils font l'expérience de la solitude, comme cela s'appelle). Mais on peut aussi avoir tout en même temps : le Rien et les emmerdes, la bonne femme et la solitude.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)