Ce
qu'il y a de bien avec le malheur, c'est qu'il est de tout repos. Il ne
nécessite aucun entretien et se perpétue de soi-même. Tandis que le
bonheur, il faut tout le temps s'en occuper, on s'y éreinte et on y perd
la santé. Par-dessus le marché, il vous donne l'air d'un couillon.
Comme l'homme du nihil, primo est paresseux, deuzio déteste avoir l'air
d'un couillon, son choix a été vite fait. Seul problème mais de taille :
on peut être malheureux et quand même avoir l'air d'un couillon.
(Fernand Delaunay, Glomérules)