« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
dimanche 20 mai 2018
Belfort : un café au féminin pour mieux vivre ensemble
« À Belfort, l'association Femmes Relais a lancé en 2002 des ateliers baptisés Café au féminin pour contribuer au "mieux vivre ensemble". Il s'agit de groupes de parole qui se réunissent une fois par semaine dans trois quartiers belfortains : les Résidences, les Glacis et Belfort Nord. "Ici, on vit ensemble à travers les échanges, les relations humaines. Je me retrouve comme une enfant. On a la liberté de donner notre avis" explique Keira Daouad 53 ans, une Française d'origine algérienne.
Tous les thèmes sont abordés : accès aux "allocs", santé, et même culture — dernièrement, un débat animé a opposé les participantes sur la question de savoir si, comme le prétend l'empirisme logique, les énoncés éthiques et métaphysiques sont, en tant qu'énoncés prescriptifs, nécessairement "vides de sens". Les participantes sont issues de quarante-huit nationalités différentes ce qui permet un vrai brassage multi-culturel. "Le vivre ensemble, on le travaille à travers ces cafés au féminin. C'est important que chacune s'implique dans ces échanges, qu'elle participe à la vie citoyenne" explique Nicole Larcat, directrice de l'association Femmes Relais.
Les adhérentes ont la possibilité d'apprendre le français grâce aux ateliers socio-linguistiques, où la parole est libre et sans tabou. Il arrive même qu'on y discute de la sensation d'angoisse qui étreint le sujet pensant quand il se voit pourvu de caractéristiques, matérielles et immatérielles, qui font de lui une "chose particulière" — ce que les philosophes appellent l'haeccéité. L'homicide de soi-même, qui offre une issue à cette suffocation existentielle, est également abordé par le biais de conférences (la dernière, qui portait sur l'usage du taupicide, a été donnée par l'écrivain Raymond Doppelchor devant une salle comble).
A l'époque du dixième anniversaire de l'association, les participantes avaient monté une pièce de théâtre sur la notion de mondanité dans l'œuvre d'Eugène Fink, et s'étaient produites sur les planches du théâtre Granit de Belfort. Un souvenir mémorable et un temps fort dans la vie de cette association ! » (France Bleu, 12 février 2015)
(Francis Muflier, L'Apothéose du décervellement)
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