Ô
silure ! Poisson solitaire, lucifuge, qui vis d'ordinaire dans les
zones les plus profondes de ton habitat ! Aristote et Pline ont parlé de
toi. Comme tes nageoires sont courtes et ton corps pesant, tu ne peux
pas t'emparer de ta proie à la nage. Tu es constamment dans des trous,
sous des pierres, des racines d'arbres, etc. ; ton corps, de couleur
obscure et toujours couvert de limon, n'épouvante pas les autres
poissons ; tes longs barbillons, avec lesquels tu joues, sont pris par
eux pour des vers ; ils s'en approchent donc sans crainte, et sont
entrés dans ton énorme bouche avant qu'ils se soient doutés du danger.
Vieux silure, tu es le symbole de l'identité : toujours égal à toi-même.
Nous te saluons, vieux silure !
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)
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