mardi 3 juillet 2018

Un infernal pullullement


Linné, en 1753, connaissait six mille espèces végétales ; Persoon, en 1807, en comptait vingt-six mille ; en 1824, Stendel en portait le nombre à cinquante mille, et en 1844 à quatre-vingt-quinze mille. On en recense aujourd'hui trois-cent-quatre-vingt-six mille. Où cette folie graminacée va-t-elle s'arrêter ? L'homme du nihil se prend parfois à rêver d'un monde sans plantes, qui ne serait qu'un aride désert, une solitude immense, asile du silence et de la mort, en harmonie avec son âme vitriolée.

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

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