Vraisemblablement,
le « pèze » n'est pas la raison première pour laquelle Judas a trahi
Jésus. Car trente deniers d'argent, ce n'est pas bézef. Non, plus
probablement, l'objectif du gars Judas était de survivre dans la mémoire
des hommes comme le scélérat archétypal. Il n'imaginait pas qu'il
serait un jour détrôné par le « négateur universel » Émile Cioran, le
méchant absolu, celui qui rêvait d'exterminer le genre humain — mais
en fut empêché in extremis par son « amie » (Gragerfis) Simone Boué qui
lui ordonna d'« arrêter de déconner » ou sinon ça allait « mal se mettre »,
ça allait « bombarder mais dur » (anecdote rapportée par le professeur
Munteanu).
(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)