« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
lundi 14 mai 2018
Morale de l'intention bienfaisante
« Une dame qui s'était toujours fait remarquer par son caractère fier, intraitable et méchant, commença à montrer une dilection extraordinaire pour la philosophie de Vladimir Jankélévitch, ce qui la fit placer dans une maison de santé ; quatre mois plus tard elle était dans tous les transports de la fureur la plus extravagante, elle brisait, déchirait tout ce qui était à sa portée, voulait tuer les personnes qui l'approchaient.
Après quelques mois encore, elle devint plus calme, quoique ses penchants fussent toujours les mêmes, et on la conduisit chez sa mère, dans l'espoir que les soins et la vue de sa famille modifieraient ses cruels instincts : les premiers jours se passent avec tranquillité, mais bientôt elle devient un sujet de terreur pour les voisins, pour ses parents ; elle répète sans cesse "qu'entre la finitude d'un pouvoir limité par la mort et l'infinité du devoir moral, la contradiction paradoxale s'aiguise jusqu'au paroxysme de l'absurde et de l'intenable", qu'en conséquence elle doit tuer sa mère et ceux qui la soignent ; il faut que le genre humain meure, que la terre soit inondée de sang, et cetera, et cetera. » (Scipion Pinel, Traité de pathologie cérébrale, Paris, Just Rouvier, 1844)
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)
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