vendredi 18 mai 2018

Un fieffé gredin


Dans son livre poignant intitulé Philosophie und Moral in der kantischen Kritik, l'« ami de la sagesse » Gerhard Krüger (1902‒1972) se livre à une tentative paradoxale : celle de comprendre Kant à partir de l'anthropologie conçue comme une herméneutique morale du Dasein

Comme le pénible Levinas mais par d'autres moyens, Krüger veut prendre ses distances avec Heidegger pour qui la raison décisive de la finitude de l'homme est la mort, tandis que pour Kant, c'est l'obéissance morale au commandement inconditionné. 

Mais dès le premier chapitre, le philosophe doit se rendre à l'évidence : la perversité instinctive du Dasein, sa propension irrésistible au mensonge, et les impulsions morbides auxquelles il se livre avec délectation dans ses survêtements bariolés, rendent impossible une interprétation fondamentalement morale de l'étant existant.

(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

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