vendredi 3 janvier 2025

La mer et la mort

 

Quand la poétesse argentine Alfonsina Storni mit fin à ses jours en se noyant dans l'océan, cela ne surprit personne car il était de notoriété publique que son âme était, premièrement, voilée d'une onctueuse et terrible noirceur, deuxièmement, envahie par deux images obsédantes : la mer et la mort. Il suffisait de lire ses poëmes pour s'en rendre compte. Et puis, à Mar del Plata, elle avait la mer à portée de main, ce n'est pas comme si elle avait habité Argentan (où elle aurait dû se défenestrer, par exemple).
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

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