En
mai 1887, alors qu'elle a onze ans, Marie Lenérouge devient sourde et
aveugle à la suite d'une rougeole. Sa mère poursuit son éducation avec
beaucoup de patience, simplement par le toucher. Dans son journal
intime, qu'elle tient de 1886 jusqu'à sa mort en 1918, Marie confie ses
souffrances et l'appétit de beauté et de perfection intérieure qui la
tourmente. Comble de bizarrerie, elle s'y livre aussi à une exaltation
passionnée de la vie.
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)