« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
samedi 13 avril 2019
Plâtre
La calcination du gypse fournit le plâtre, selon la version perverse d'Irénée.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Jonques
24 avril. — Le voyageur Humbert raconte que les empereurs du Japon ont arrêté les formes que doivent avoir les jonques pour les mettre hors d'état de s'éloigner des côtes.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Grands Anciens
Les suicidés philosophiques nous aident à transcender les structures utilitaires, à retrouver la vie profonde. Ils nous mettent en présence de l'invisible, de l'illimité, de l'indicible que nous portons en nous. — All right, chaps ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Littérature
L'homme du nihil est incapable de concevoir la littérature autrement que sous la forme non-risible du suicide.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Lichens
23 avril. — Dans son beau livre Parerga lichenologica (Breslau, E. Trewendt, 1865), le professeur Körber soutient qu'il n'y a chez les lichens aucune évidence de parasitisme, parce que les gonidies ne sont aucunement affaiblies ou détruites par leur contact avec les hyphas, mais au contraire dérivent de leur accroissement. Il affirme que les spores de certains lichens, du genre sphœromphale, par exemple, où elles sont muriformes, ne produisent pas d'hyphas, mais des gonidies particulières (microgonidies ou leptogonidies).
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
vendredi 12 avril 2019
Éclat de l'éphémère
Grâce au jus de pruneau, le constipé savoure enfin le « prodigieux éclat de l'éphémère ». Ce qui jamais peut-être ne reviendra brille en effet pour lui d'une tragique intensité : « ... le cas n'apprend qu'en sa défaite à embaumer ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
La difficile vie de Luc Pulflop
Je me tords en un spasme congru que presque ne dilue le flux énantiotrope du vocable.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Goût du caïman
22 avril. — Il paraît que la chair du caïman est assez savoureuse ; c'est du moins ce que disent les Indiens d'Amazonie qui manifestement la trouvent à leur goût.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Nostalgie du Rien
Exclu du rêve, de la contemplation, exempt de tout désir et de tout idéal, l'homme du nihil se sent devenir pierre. Pour lui, le monde est « un brugnon pourri dont le noyau est du vide ». Seule l'autre réalité — le pachynihil — lui permet encore de supporter l'existence. Sans cette ouverture, celle-ci n'est plus que cendre morte, désert de poussière. Le pachynihil, c'est « très exactement cela en nous qui se rétracte quand nous entendons parler de séries algébriques », écrit un auteur qu'il connaît bien, Robert Musil. Mais comment recouvrer cette part d'insaisissable si ce n'est par l'homicide de soi-même ?
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Page de journal
21 avril. — Une lettre d'Aristéas à Philocrate atteste que des auxiliaires juifs furent envoyés en aide à un Psammétique dans une guerre contre le roi des Éthiopiens.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
jeudi 11 avril 2019
Jachère
À la fois puissante, persistante et pédonculée, insaisissable, indéfinissable,
l'idée du Rien ressemble un peu à ce que le psychologue américan John Tussord appelle des « jachères » : espaces vides de projets — hormis peut-être celui de « tout faire sauter » —, moments d'inaction pratique, où se concentre l'attention contemplative, moments où la conscience s'ouvre, regarde, écoute avec une intensité neuve, où la pensée de se détruire fige et passe à l'état cristallin. Il est alors temps « de quitter la Faucille et de redescendre à Mijoux, pour arriver à Saint-Claude par Septmoncel »...
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Phosphorescence
20 avril. — Labillardière, dans sa Relation du voyage à la recherche de Lapérouse, qu'il fit avec l'expédition de d'Entrecasteaux, raconte qu'il fut témoin d'un effet de phosphorescence des plus singuliers dans les parages du cap de Bonne-Espérance.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Vache de raison pure
Non seulement la raison pure nous empêche de développer nos dons, mais elle vide, autour de nous, la nature, n'en faisant qu'un matériau, un espace abstrait, un pur fantôme. Elle nous oblige à nous purifier
« de cela que la voix ne peut nommer, de cela
que nul pied à coulisse ne saurait mesurer... »
Résultat aberrant ! L'absurdité massive de l'étant plus que jamais nous écrase, nous asphyxie, nous encercle ! — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mercredi 10 avril 2019
Page de journal
19 avril. — Baruch, disciple de Jérémie, était d'une naissance distinguée, selon le témoignage de l'historien Josèphe.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
Un éternel perdant
Non content d'être un « perdant de la mondialisation », le suicidé philosophique est aussi un « perdant de la mondanité » (au sens du philosophe Eugen Fink et au sens où il n'est jamais invité dans les coquetèles).
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Impasse logique
Il y a quelque chose d'aporétique dans ce cauchemar visqueux qu'est l'existence.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Éternelle unité du pachynihil
18 avril. — Parlant du pachynihil, Jamblique dit (De Myst., 4, VIII, 2) qu'il « demeure immobile dans la solitude de son éternelle unité ».
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mardi 9 avril 2019
Rapatriement express
D'après Gragerfis, l'haeccéité est « le point extrême de l'exil » et le taupicide nous « rapatrie » en nous rendant les vraies dimensions de notre nature.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Le terrain glissant du pachynihil
Le piolet est indispensable dans le parcours des glaciers, observe Max Brod.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérér. Dégoût)
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