« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
samedi 18 mai 2019
Page de journal
7 juin. — Selon Zosime, la ville d'Athènes, sous le règne de Valentinien, fut garantie d'un grand tremblement de terre parce qu'un certain Nestorius fit des sacrifices à Achille.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
vendredi 17 mai 2019
Tuer un serpent
6 juin. — Galien prétend avoir tué des serpents en mouillant de salive un bâton ou une pierre et en donnant avec un petit coup sur le reptile.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
jeudi 16 mai 2019
Urgence
L'œuvre maîtresse du suicidé philosophique — l'homicide de soi-même — s'enracine directement dans les exigences élémentaires de la vie humaine ; elle est une façon de dire, d'illustrer l'expérience de l'existence dans le Rien. Elle ne décrit ni ne raconte ni ne célèbre : elle a mieux à faire, des choses plus urgentes.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mercredi 15 mai 2019
Queue de cheval
5 juin. — Polydore Virgile rapporte que les habitants d'un bourg d'Angleterre, voisin de Rochester, ayant coupé la queue du cheval de saint Thomas de Cantorbéry afin d'insulter ce vénérable personnage, leurs descendants naquirent avec une queue, en punition de cette insolence.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mardi 14 mai 2019
Purification de la matière
En se faisant sauter la cervelle, le suicidé philosophique élimine l'instrument (la « pachyméninge ») et rend à la matière une sorte de pureté native, riche de sens inchoatifs.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
lundi 13 mai 2019
Page de journal
4 juin. — Un passage d'Orose nous autorise à mettre Sothimus au rang des rois de Thrace.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
dimanche 12 mai 2019
Expérience
Quand il est d'humeur folâtre, le suicidé philosophique prend un objet quelconque et le dévoie afin — dit-il — de lui « rendre son innocence ». Faites l'expérience, enlevez de votre cuisine votre vieille poêle à frire noircie, encore enduite de graisse, posez-la sur quelque socle au milieu de la salle de séjour, asseyez-vous et contemplez-la. Explorez lentement les richesses de l'insolite. Ce qui n'avait jusqu'alors qu'un seul sens, celui de son usage, va se mettre à vous parler un tout autre langage : ce long manche un peu ridicule, ces taches où s'irise la lumière, les pathétiques atteintes de la négligence et de l'âge... Pour finir, empoignez la poêle et donnez-vous en un coup violent sur le « cassis ». Avec un peu de chance, vous êtes, comme on dit, « décédé ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
samedi 11 mai 2019
Métamorphose du pachynihil
Le pachynihil a conservé son nom bien qu'il ait actuellement la forme de lamelles plates ou de tubes analogues au macaroni, parfois très longs (plus d'un mètre).
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Page de journal
3 juin. — Sozomène raconte que, sous le règne de Théodose, Dieu découvrit en songe à Zébénius, évêque d'Éleutérople, les reliques des prophètes Habacuc et Michée.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
vendredi 10 mai 2019
Fureur sacrée
Il ne faut surtout pas interpréter l'homicide de soi-même en le comparant aux canons d'une culture traditionnelle. Son sens est immédiat, fulgurant : c'est une convulsion élémentaire, une sauvagerie surgissant face à la barbarie de l'Être. Emprisonné dans la geôle de l'haeccéité, l'esprit en est réduit à s'exprimer par l'injure, voire le sacrilège : fureur sacrée, réaction naturelle d'une conscience malheureuse, vivant dans un contexte aberrant — la « réalité empirique » —, trop lucide pour rejoindre l'indifférence générale.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
jeudi 9 mai 2019
Un endroit austère
Pas d'îles fort plaisantes, pas de vin frais et doré, pas de capsules mystagogiques ni d'ambroisie de première qualité dans le cortile délabré de mon « conscient intérieur ».
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Myrrhe
2 juin. — Rufin dit que la myrrhe est bonne contre la putréfaction, et que c'est pour cela qu'on en frottait les morts : Myrrha est species valde amara, de qua ungitur corpus mortui, ut non putrescat, & pellit vermes.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mercredi 8 mai 2019
Un personnage heideggérien
L'homme du nihil, avec son visage émacié aux yeux fixes, cadavéreux, immobilisé à jamais dans un décor cruellement géométrique, décoloré, indigent... Dans une chambre nue, devant une fenêtre sans lumière et sans rideau, il est là, les mains vides, vide est l'abat-jour, vide le temps, vide l'espace. Chez lui, nul misérabilisme, nulle complaisance : une constatation, pareille à celle de Heidegger, celle de l'homme enfin lucide et sans illusion, chez qui l'existence se réduit à un angoissant « désert de Gobi ».
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Page de journal
1er juin. — Jean Le Masle, au dire de Viollet-le-Duc, est un poète original.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mardi 7 mai 2019
Machines métaphysiques
Le revolver Smith & Wesson, le puits busé, le flacon de taupicide, le rasoir de type « coupe-chou », sécrètent un nihilisme ; ce sont des machines métaphysiques. Autour d'elles notre monde se vide, se décolore, tombe en pièces. L'édifice entier de la réalité empirique, autrefois si rassurant, tombe sur vous et vous écrase. — Ô vanité des vanités ! Ô rictus bestial de l'existence !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
Excroissances
31 mai. — Paracelse soutient qu'Adam et Ève avaient été créés sans les parties de la génération, et qu'elles leur vinrent après le péché, comme des espèces d'excroissances.
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
lundi 6 mai 2019
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