En
mécanique quantique, un boson est une particule de spin entier qui obéit
à la statistique de Bose-Einstein. Parmi les bosons, les plus
remarquables sont les gluons, ces corpuscules responsables de
l'interaction forte. Ils tiennent les quarks ensemble en les liant très
fortement pour empêcher que la « réalité empirique » ne se désagrège !
L'absolu
ténébreux n'est qu'une idée. Pas même une sauce, juste une idée — qui
souffle dans le vacuum et s'infiltre dans le bocal des suicidés
philosophiques (exemple : Nerval).
Les
argyraspides, ces fantassins d'élite de l'armée macédonienne au temps
des conquêtes d'Alexandre, étaient agiles et endurants, ils battaient
sans se lasser les territoires du non-sens, mais ils ont montré une
certaine déloyauté envers les Diadoques.
Les
mots (les vocables) rappellent un tant soit peu les périboles des
anciens palais : ils sont une enceinte sacrée et ils introduisent à
quelque chose, mais à quoi ? Au cœur du processus de l'âme ? Ou
peut-être, plus simplement, à l'ampleur catastasique de sa trajectoire ?
Les « organes » (cerveau, cœur, rate, estomac, etc.) ont certainement une
utilité, mais ils sont aussi et surtout « les arcanes branchus de notre
déchéance ».
“Achingly
beautiful ! Coruscating ! Wickedly funny ! Delaunay's Glomérules holds the
reader's attention in an iron grip. It will appeal to the serious
scholar and general reader alike. A stunning debut !”
“Glomérules
is a groundbreaking achievement, impeccably researched and brilliantly
argued. Fernand Delaunay's work is accessible but also comprehensive,
really turning the topic on its head and taking an unflinching look at
the concept of taupicide. This is an ambitious and timely piece that
absolutely cannot be ignored.”
“A
rollicking good time ! Fernand Delaunay is known for his razor-sharp
wit, and Glomérules is no exception. Hilarious and thought-provoking,
this book had me laughing out loud from beginning to end. An absolute
delight, compulsively readable. I can't wait to see what Fernand
Delaunay does next.”
L'homme
du nihil en a soupé des « événements » et de l'inattendu. Il est
possible, comme l'a prétendu Héraclite, que la vie soit dans le
mouvement. Mais la vie, justement, c'est ce qui le rend malade. Il
n'aspire qu'à se dissoudre dans « les frimas languissants d'une routine
en forme de gluon ».
Quand
on trouve la chair triste, on se tourne vers les livres, mais une fois
qu'on les a tous lus ? On est dans de beaux draps. — Heureusement, il y
a le taupicide.
Une
femme qui veut être aimée « pour sa personnalité », nous ne pouvons que
lui souhaiter bonne chance. Mais après tout, il y a bien des zozos qui
aiment les reptiles (les herpétophiles, comme cela s'appelle), alors
tout est possible.
« Alors ? Qu'est-ce qu'ils ont dit ? — Pas grand chose. Juste “Frère, il faut mourir”. — Les salops. Mourir, hein ? Ça ne va pas se passer comme ça ! »
On
peut être misanthrope et avoir un bon fond. Souvent, l'homme du nihil
pense aux malheureux bipèdes qui, dans un dénuement extrême, sillonnent
comme lui le « désert de Gobi de l'existence ». Il leur exprime sa
compassion et sa sollicitude. Il serait prêt à faire don de sa personne
pour atténuer leur malheur, mais il ne sait pas à quoi ni à qui.
Alors
même qu'il n'était pas de Cappadoce puisque originaire de Bezons,
l'homme du nihil rêvait de rejoindre Grégoire de Naziance, Basile de
Césarée et Grégoire de Nysse dans le petit groupe ultraselect des « pères
cappadociens ».
Dans
un de ses psaumes, David semble avoir pressenti l'existence de certaine
mégère difforme au faciès d'hippopotame, qu'il met en garde en ces
termes : « Et le Seigneur dispersera les os de ceux qui ont persécuté le
pauvre Férillet. » (Ps. LIII, 6)
Si,
par l'effet de quelque miracle, l'homme voyait soudain les choses
telles qu'elles sont, il tomberait dans une stupeur au moins égale à
celle qui saisit le professeur Bergamotte quand il fut frappé par la
malédiction de Rascar Capac.
Si
l'on pouvait lire la prose de Fernand Delaunay en oubliant que l'on est
soi-même Fernand Delaunay, il est probable que l'on trouverait l'auteur
fort déplaisant humainement parlant.
Comme
le poëte polonais Czesław Miłosz, le nihilique a un sentiment très vif
de la précarité de l'existence. Il n'oublie jamais que l'homme peut être
précipité dans un trou noir « en moins de temps qu'il n'en faut pour
cuire des asperges ». Pourtant, il a encore la force d'enfiler ses
chaussettes chaque matin (ou presque). Mais ce n'est peut-être que la
proverbiale « force de l'habitude » ? À moins qu'il ne craigne simplement
d'avoir froid aux « nougats » ?
Jusque
dans ses Cahiers (qui n'étaient pas destinés à être publiés et ne le
furent qu'après sa mort), Cioran cache soigneusement l'existence de
Simone Boué. Il se doutait bien qu'une divulgation de sa « relation
romantique » aurait terriblement fragilisé son titre de « négateur
universel » (dans la catégorie des « poids Walter » ainsi nommée en hommage
à Walter Benjamin qui se suicida en absorbant une dose mortelle de
morphine). Humain, trop humain, certes, mais pas très glorieux —
surtout pour un « nihilique ».
Avoir
des organes, des viscères et tout ce qui s'ensuit (les mitochondries,
les villosités, la membrane plasmique, l'appareil de Golgi, etc.), comme
cela est bizarre ! — et humiliant, quand on y pense. Il n'y a pas à
chiquer, tout être vivant — et en particulier tout homme — est un « moins que rien ».